26-11-2024 04:50 PM Jerusalem Timing

Les banques européennes, variable de la politique impériale US

Les banques européennes, variable de la politique impériale US

Aux Etats-Unis, se trouvent les sièges des plus grosses corporations transnationales régies par la juridiction américaine.

Les banques européennes paient des dédits.
Après la banque française BNP Paribas, la justice américaine s’en prend à la banque allemande Commerzbank. Les Européens ont osé désobéir à Washington et violer le régime des sanctions introduites par les Etats-Unis à l’encontre de l’Iran et du Soudan.
 

Jusqu’à quand les décisions des tribunaux américains seront-elles obligatoires pour le monde entier ? se demandent les analystes.

Washington a encore trouvé un moyen de replâtrer l’économie américaine chancelante. Les autorités des Etats-Unis ont ouvert des affaires pénales contre des banques de la Grande-Bretagne, de la Suisse et de la France.

La grosse banque française BNP Paribas a avoué avoir eu des transactions avec les clients du Soudan, de l’Iran et de Cuba. Pour éviter une punition dure, les Français devront payer un gros dédit, de neuf milliards de dollars.

Commerzbank, la deuxième plus grosse banque d’Allemagne, attend son tour. Si les banquiers allemands décident de se mettre d’accord sur l’étape pré-judiciaire, cela leur coûtera 500 millions de dollars. Mais, selon les experts, ce sera un précédent que les Etats-Unis utiliseront contre la plus grosse institution financière allemande, la Deutsche Bank. Les Américains ont appris qu’elle avait aussi des rapports avec l’Iran et la Syrie.

Donc, Washington profite de sa situation plus avantageuse dans le système apparu dans le monde au cours de deux dernières décennies, note l’expert de l’Institut des recherches stratégiques Sergei Mikhailov.

« Ils essaient de profiter de leur position de centre financier et économique le plus gros du monde par lequel passent les flux et où les décisions sur la gestion de l’économie moderne sont prises. Aux Etats-Unis, se trouvent les sièges des plus grosses corporations transnationales régies par la juridiction américaine. Et l’Etat américain cherche à faire en sorte que ces avantages économiques soient favorables à ses intérêts politiques. »

La justice américaine dicte sa volonté non seulement aux compagnies, mais aussi aux Etats.
Récemment, la Cour Suprême des Etats-Unis a obligé l’Argentine à payer presqu'un milliard et demi de dollars aux propriétaires de titres qui ont refusé de restructurer la dette. Les experts considèrent cela comme une pression politique de Washington.

Seulement, la construction d’un monde multipolaire pourra mettre fin à cette «justice».

Bien que les Etats-Unis aiment se vanter de leur « démocratie », c’est un empire. Et pour l’empire, cette « justice transfrontalière » est toute naturelle, souligne le président de l’institut de la stratégie nationale, Mikhaïl Remizov.

« Le système judiciaire américain et britannique est orienté vers la juridiction transfrontalière, lorsque la justice ne connaît pas de frontières. La Grande-Bretagne avait un passé impérial, et les Etats-Unis, eux, sont un empire à présent. A la différence de Londres, Washington a plus de chances d’imposer aux compagnies les décisions prises au niveau national. Mais si cet instrument est utilisé trop souvent, les acteurs dans différentes parties du monde pourraient être intéressés à diminuer leur dépendance à l’égard des lois américaines. »

Bien sûr, Washington cherchera par tous les moyens à maintenir son hégémonie. Mais ces derniers temps, les Européens manifestent de plus en plus leur désir de défendre leurs intérêts nationaux.


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