Un tel scénario n’est pas une simple théorie fictive, mais une possibilité qui possède de fortes chances pour se réaliser, comme le mentionne le rapport précité.
Au long des frontières Est du Liban, toute une armée de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) est déployée. Une armée dont l’armement et les munitions ne diffèrent pas de celle qui a envahi la province irakienne de Mossoul. Les autorités libanaises sont conscientes de sa présence. Au moment où la décision politique de la frapper n’a pas encore été prise. Un rapport remis à une certaine partie politique libanaise braque la lumière sur le danger sérieux d’une invasion de l’EIIL du Liban.
L’invasion de l’EIIL du Liban, à l’instar de ce qu’ont fait les miliciens de Bagdadi dans le nord-Ouest de l’Irak, demeure un projet en vigueur, voire un danger sérieux et imminent. C’est ce que le confirme un rapport détaillé remis à une partie politique concernée par la situation actuelle. Ce rapport inquiétant souligne que les outils de déstabilisation aux mains de l’EIIL sont multiples et connus pour la plupart.
On en cite les explosions, le recours aux kamikazes, l’assassinat de personnalités politiques, l’utilisation de cellules dormantes de l’EIIL, ou l’exploitation de certains environnements partisans dans des camps palestiniens ou des rassemblements de réfugiés syriens. Mais tout ceci ne représente qu’une arme déroutante de la véritable destination du danger de l’EIIL sur le Liban.
Tout ce qui a été précité n’est que bombes à gaz ou une désorientation de la véritable force de l’EIIL et de la destination effective de son offensive.
D’après ce rapport, la possibilité du lancement d’une offensive de l’EIIL contre le Liban commence par les jurds des Monts du Qalamoun notamment de la partie ouest de l’Anti-Liban, séparant entre le Liban et la Syrie. Ledit rapport présente les informations suivantes :
1- Une importante force de miliciens, de nationalités diverses, se sont rassemblées dans ces régions montagneuses. Ils sont en effet les caciques de toutes les batailles perdues des différentes oppositions syriennes. Tous les perdants des batailles de Qousseir, de Homs, de Yabroud et ceux qui ont fui les régions lors du nettoyage de toutes les régions syriennes s’étendant de Nabk au Qalamoun.
2- Les parties officielles qui ont rédigé ce rapport estiment à 3500 le nombre de miliciens dans ladite région, avec la possibilité d’atteindre les 5000 lorsque la décision de la mobilisation ou de l’invasion sera prise.
3- La plupart de ces miliciens auraient prêté allégeance à l’EIIL suite aux événements en Irak. Le reste des miliciens pourraient le faire au moment du lancement de l’offensive.
4- Ces miliciens se réfugient dans des endroits sinueux dans le jurd. Ils sont déployés sur une distance qui dépasse les 70 km et utilisent des cavernes et des tunnels qui ont été construits au cours de trois ans.
5- Ceux-ci possèdent d’importants arsenaux d’armes et de munitions. Ils sont approvisionnés à partir de certains villages proches. Sachant qu’une grande partie des aides acheminées aux habitants du village libanais de Toufeil il y a quelques semaines est tombée dans les mains des miliciens.
6- Les faits sur le terrain confirment que les miliciens reçoivent les services des habitants libanais et syriens. Mais aussi, ils s’attirent les faveurs de certains employés officiels libanais, soit pour des raisons politiques ou pour des motifs financiers offerts par ces miliciens.
Ceci a été confirmé suite aux multiples enlèvements de certains citoyens libanais et syriens. Selon ce rapport sécuritaire, les détails des opérations d’enlèvement montrent que ces dernières n’auraient pas eu lieu sans la coopération suspecte de certains habitants locaux voire des employés officiels.
7- Cette armée de l’EIIL peut mener une offensive globale sur les territoires libanais partant des jurds en face d’Ersal. Une offensive probable pareille se ferait sous la couverture d’une série d’explosions dans plusieurs régions libanaises, ou d’une série d’attentats suicides contre des cibles militaires ou sécuritaires libanaises, ou des tentatives d’assassinats de personnalités essentielles du pays. L’EIIL pourrait recourir à des cellules dormantes du groupe dans certaines positions libanaises intérieures et stratégiques du point de vue militaire, en coopérant avec des partisans dans des camps palestiniens ou des rassemblements de réfugiés syriens.
Un tel scénario n’est pas une simple théorie fictive, mais une possibilité qui possède de fortes chances pour se réaliser, comme le mentionne le rapport précité.
Manque de sérieux côté libanais
Le rapport souligne que la question est compliquée et ne manque pas d’obstacles. Combattre l’EIIL sur le plan officiel nécessite un consensus libanais et une grande décision politique. D’après ce même rapport, les forces militaires libanaises ont tenté de sonder l’ampleur du danger de l’EIIL dans la région concernée. Une patrouille militaire est arrivée à un point avancé d’Ersal mais elle a essuyé des tirs de l’autre côté.
Donc, une offensive de l’EIIL nécessite des préparatifs pour la repousser de la part des autorités libanaises. Le rapport en cite :
- Une force militaire libanaise de trois légions au moins, renforcée de forces d’attaques spéciales.
- Une coordination complète avec le Hezbollah mais aussi avec les autorités officielles syriennes.
- Une décision libanaise, gouvernementale, politique et populaire de couvrir la décision de la bataille.
- Une coordination avec certaines forces extérieures concernées par la crise de la région, afin d’assurer une couverture internationale pour l’ultime confrontation avec l’armée de l’EIIL.
Traduit du site al-Akhbar