23-11-2024 03:14 PM Jerusalem Timing

Les Brics, en sommet au Brésil, veulent afficher leur indépendance

Les Brics, en sommet au Brésil, veulent afficher leur indépendance

Les Brics devraient s’entendre pour dénoncer leur sous-représentation dans les institutions de Bretton Woods.

Les grandes puissances émergentes des Brics espèrent placer mardi leur 6e sommet annuel au Brésil sous le signe de l'indépendance avec la création de leur propre banque face à l'hégémonie occidentale.
   
Les dirigeants du Brésil, de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du Sud vont tenter de s'accorder sur une nouvelle architecture financière, serpent de mer qui agite depuis des années ce club représentant 40% de la population et le cinquième du PIB de la planète.
   
La présidente du Brésil Dilma Rousseff a promis de poser la première pierre d'une "nouvelle banque de développement" et d'un "accord sur les réserves" monétaires. "Lors de ce sommet, tous les deux vont naître", a-t-elle affirmé.
   
Les réunions de travail débuteront dans la station balnéaire de Fortaleza (nord-est), avant de s'achever mercredi à Brasilia, deux villes placées sous la protection de 6.400 militaires dans un pays où plane la menace d'un climat social agité après le Mondial de football.
   
La banque des Brics, qui vise à financer les travaux d'infrastructures, devrait compter sur un capital initial de 50 milliards de dollars, apporté à part égales par les membres d'ici sept ans.
   
"C'est une clé pour renforcer la croissance des Brics", a lancé le ministre brésilien des Finances, Mauro Borges.
   
Un argument qui fait mouche au moment où la croissance des émergents donne des signes d'essoufflement, notamment au Brésil et en Russie, dont les prévisions avoisinent les 1% pour cette année.
   
  "Une colonne vertébrale"
   
 L'accord sur les réserves offrirait un matelas de 100 milliards de dollars, dont 41 apportés par la Chine, 18 par la Russie, le Brésil et l'Inde, et 5 par l'Afrique du Sud. Une sécurité en cas de crises monétaires sans passer par le Fond monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale (BM).
   
"L'établissement d'une nouvelle banque de développement est un pas important pour donner aux Brics une colonne vertébrale",  admet auprès de l'AFP l'analyste brésilien Marcos Troyjo, directeur du "BRICLab", un centre de recherche spécialisé dans les pays émergents au sein de la prestigieuse université américaine de Columbia.
   
Ce nouveau système n'est "pas dessiné pour concurrencer les institutions traditionnelles" mais "a pour but de jouer un rôle complémentaire aux institutions basées à Washington", précise cet expert, qui voit là pour les Brics l'occasion de "démontrer leur capacité à construire".
   
Un défi en perspective car les tensions semblent toujours fortes au sein du groupe pour l'attribution du siège de la banque, l'Afrique du Sud insistant pour Johannesburg, alors que la Russie semble pencher pour Shanghai, au risque de froisser l'Inde, inquiet d'une domination chinoise sur l'institution.
   
Autant de différends qui pourraient pimenter les rencontres inédites du président chinois Xi Jinping avec son homologue sud-africain Jacob Zuma et le Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi, qui effectue sa première grande sortie internationale.
   
"Les chefs d'Etat vont devoir trancher", a confié à l'AFP le ministre sud-africain du Commerce Rob Davis.
   
Les Brics devraient en revanche s'entendre pour dénoncer leur sous-représentation dans les institutions de Bretton Woods.
   
Dans un entretien à l'agence russe Itar-Tass diffusé avant le sommet, le président russe Vladimir Poutine a fustigé la "lenteur déraisonnable" de la réforme du FMI visant à accroître leurs droits de vote.
   
Le patron du Kremlin, de retour dans un grand sommet international en pleine crise ukrainienne, espère aussi rallier ses partenaires dans sa croisade pour un "nouveau monde multipolaire".
 "Ensemble, nous devrions penser à un système de mesures qui empêcherait le harcèlement de pays en désaccord avec les décisions des Etats-Unis et leurs alliés", a affirmé M. Poutine, qui a profité du sommet brésilien pour effectuer une tournée plus large, de Cuba à l'Argentine.
   
Plusieurs dirigeants sud-américains, souvent prompts à dénoncer la domination de Washington, ont aussi été invités à se joindre à la réunion des émergents, qui se transformera jeudi en sommet spécial avec la Chine, qui a placé l'an dernier près de 20% de ses investissements dans cette région.

 Les idées de Poutine

Selon la Voix de la Russie, Poutine et dans une interview accordée aux journalistes russes a annoncé son intention de proposer aux partenaires du BRICS de réfléchir à des mesures collectives contre les «persécutions » sous forme de sanctions de la part des Etats-Unis et de leurs alliés.

Rappelant que son pays était sujet à une « attaque de sanctions » de la part des Etats-Unis et de leurs alliés, il a remercié les pays du BRICS d'avoir condamné cette pratique

Poutine a également affirmé que Moscou n'avait pas de projets de former une alliance militaro-politique sur la base du BRICS.

« Il va de soi que les pays du BRICS sont disposés à renforcer la composante politique de leur coopération. Pour ce faire, nous allons étendre la pratique de consultations réciproques et d'actions conjointes dans des organisations internationales, au premier chef au sein de l'ONU », a-t-il dit.

Il a ajouté qu'il avait proposé au BRICS un mécanisme commun de consultations au niveau des ministères des Affaires étrangères en vue de contribuer au règlement politico-diplomatique de différents conflits régionaux.

 

AFP+ Voix de la Russie



Selon la Voix de la Russie, Poutine et dans une interview accordée aux journalistes russes a annoncé son intention de proposer aux partenaires du BRICS de réfléchir à des mesures collectives contre les «persécutions » sous forme de sanctions de la part des Etats-Unis et de leurs alliés.

Rappelant que son pays était sujet à une « attaque de sanctions » de la part des Etats-Unis et de leurs alliés, il a remercié les pays du BRICS d'avoir condamné cette pratique

Poutine a également affirmé que Moscou n'avait pas de projets de former une alliance militaro-politique sur la base du BRICS.

« Il va de soi que les pays du BRICS sont disposés à renforcer la composante politique de leur coopération. Pour ce faire, nous allons étendre la pratique de consultations réciproques et d'actions conjointes dans des organisations internationales, au premier chef au sein de l'ONU », a-t-il dit.

Il a ajouté qu'il avait proposé au BRICS un mécanisme commun de consultations au niveau des ministères des Affaires étrangères en vue de contribuer au règlement politico-diplomatique de différents conflits régionaux.