Abou Qatada était considéré comme "l’ambassadeur de Ben Laden en Europe".
Le prédicateur pro-AlQaïda Abou Qatada, jugé pour terrorisme en Jordanie, a dénoncé mardi comme "nulle et non avenue" l'annonce par le groupe ultra-radical de l'Etat islamique (EI) de la création d'un "califat" à cheval entre l'Irak et la Syrie.
"L'annonce d'un califat par l'Etat islamique (EI) est nulle et non avenue, et sans aucun sens parce qu'il n'a pas été approuvé par les jihadistes dans d'autres parties du monde", a écrit Abou Qatada dans un document de 21 pages publié sur des sites takfiristes.
"Ce groupe n'a pas l'autorité pour diriger tous les musulmans et sa déclaration n'engage que lui", a ajouté Abou Qatada, un temps considéré comme "l'ambassadeur de Ben Laden en Europe".
"Ses menaces de tuer les opposants, sa mise sur la touche des autres groupes et sa façon violente de combattre les opposants constituent un péché majeur", a-t-il ajouté, en appelant les musulmans à ne pas rejoindre l'EI.
"Ils sont impitoyables dans leur relation avec les autres jihadistes. Comment pourraient-ils s'occuper des pauvres, des faibles et des autres personnes?" a-t-il mis en garde.
L'EI, accusé de nombreuses atrocités, a proclamé fin juin un "califat" sur les territoires qu'il contrôle, du nord de la Syrie à l'est de l'Irak.
Les takfiristes jordaniens sont généralement dominés par des groupes opposés à l'EI et partisans d'Al-Qaïda et de sa branche syrienne, le Front al-Nosra.
Le 2 juillet, l'un des principaux idéologues takfiristes, le Jordanien Issam Barqawi, alias Abou Mohammed al-Makdessi, avait déjà dénoncé la proclamation du califat, mettant en garde contre un bain de sang.
Extradé de Grande-Bretagne en juillet 2013, Abou Qatada a été acquitté fin juin de l'accusation de complot terroriste contre l'école américaine d'Amman pour manque de preuves, mais il reste détenu et sous le coup d'autres accusations de terrorisme.
Avec AFP