Israël accepte la trêve. Il y a eu 4 raids israéliens contre la Bande de Gaza et 30 roquettes palestiniennes tirées sur les colonies israéliennes
Les principales factions de la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza sont unanimes : pas question d’accepter la trêve suggérée par l’Égypte, sans accord complet sur le conflit l'opposant à Israël.
Pour le Hamas, il faut à tout prix cesser les bombardements, mettre fin au blocus de Gaza en place depuis 2006, ouvrir le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et libérer les prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre d'un accord d'échange contre un soldat israélien en 2011.
"Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a déclaré à l'AFP Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas à Gaza.
Médiatrice lors des précédentes crises entre Israël et le Hamas, l'Egypte a proposé un "arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres" à compter de mardi à 06H00 GMT et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans l'enclave palestinienne sous blocus depuis 2006.
S’exprimant dans un entretien avec la chaine de télévision panarabe al-Mayadeen un dirigeant du Hamas, Sami Abou Zahri a révélé que cette trêve a été conclue entre les Egyptiens et les Israéliens, sans consultation avec le Hamas.
Le correspondant de cette chaine en Palestine occupée a indiqué que des contacts avaient été entrepris avec le Hamas mais que celui-ci n’avais pas encore donné de réponse lorsque la trêve a été annoncée.
Selon la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la proposition égyptienne est une "reddition" et elle a menacé d'"intensifier" sa lutte contre Israël.
Ce mardi matin, le Hamas a fermé son poste de contrôle frontalier avec l’entité sioniste, empêchant toute entrée et sortie de l'enclave.
Un demi-million de SMS aux Israéliens
Dans le cadre de la guerre psychologique entamée par le Hamas, les brigades al-Qassam ont envoyé ce mardi près d’un demi-million de messages SMS aux téléphones mobiles des Israéliens, menaçant de continuer la bataille :
« la stupidité de votre gouvernement qui est entre dans la bataille contre nous sans objectifs a mis tout Israël sou le feu et les Israéliens dans des abris. Nous allons continuer à bombarder toutes les endroits en Israël jusqu’à ce que nos revendications légitimes soient observées », est-il écrit dans le texte en hébreux, signé "SMS Qassam".
Dans cette campagne médiatique entamée par le Hamas dès le début de l'offensive israélienne, il s’emploie à s’adresser directement à l’opinion publique israélienne, en hébreux.
Jihad islamique : que l'ennemi aille en enfer
Même rejet de la trêve de la part du mouvement de résistance Jihad islamique.
Tout en saluant l'initiative égyptienne son dirigeant Khaled al-Batech a refusé la façon dont elle a été élaborée.
" Ce n'est pas de cette façon que les intiatives doivent être prises, pas à travers les médias. Il y a des revendications de la résistance qui sont connues. Il faut mettre fin au blocus pour instaurer un cessez-le-feu", a-t-il dit lundi dans plusieurs interventions télévisées.
Le 13 juillet dernier, le secrétaire général du Jihad, Ramadane Abdallah Challah avait affiché son refus du rétablissement de l’équation qui avait été instaurée au terme de l’offensive de 2012, « cessez-le-feu contre cessez-le-feu ».
Dans un entretien avec la chaine de télévision qatarie al-Jazeera, il a assuré que pour que la résistance stoppe ses tirs de roquettes, il faut à tout prix que l’ennemi sioniste suspende son blocus imposé à la bande de Gaza, ouvre les ponts de passage et s’engage à cesser ses hostilités à l’encontre des palestiniens.
« Que l’occupation aille en enfer, sans réaliser aucun de ses objectifs, son opération militaire s’est avérée être un grand scandale et un grand fiasco au niveau des renseignements et au niveau stratégique », a-t-il estimé.
Pour sa part un dirigeant des Brigades al-Quds, branche armée du Jihad Islamique Abou Ahmad a assuré que son mouvement « ne permettra à personne de briser la résistance et d’offrir la victoire à l’ennemi sioniste sur un plat en or », a-t-il ajouté.
Selon lui, les heures prochaines seront décisives : « soit ce sera une bataille sans merci va éclater, soit une accalmie qui réalise les conditions de la résistance », a-t-il stipulé, selon l’agence de presse palestinienne Palestine Today.
Une position similaire a été exprimée par une autre faction, les Comités de résistance, et selon laquelle « tout cessez-le-feu qui ne respecte pas les conditions de la résistance ne peut être admise ».
Le cabinet israélien accepte
Pour sa part, le gouvernement israélien a accepté la proposition égyptienne. "Le cabinet de sécurité a décidé d'accepter l'initiative égyptienne pour un cessez-le-feu commençant à 09H00 locales (06H000 GMT)", a affirmé un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Menaçant de frapper avec force le Hamas, si les attaques à la roquette se poursuivent, l'armée israélienne a dit avoir stoppé ses raids sur le territoire palestinien, qui ont fait près de 200 morts, en majorité des civils, depuis une semaine. Les bombardements semblaient avoir cessé dans la matinée, selon des journalistes de l'AFP à Gaza. L'armée a fait état de trois tirs de roquettes vers les colonies israéliennes après 06H00 GMT.
La Ligue arabe aussi, réunie au Caire, a appelé dans la nuit Israéliens et Palestiniens à accepter cette proposition, saluée aussi par le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président américain Barack Obama, et l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair.
Des roquettes toujours
Vers le milieu de la journée, une trentaine de tirs de roquettes ont été recensés par la deuxième chaine de télévision israélienne.
Mardi matin, une nouvelle roquette tirée de Gaza a touché la ville israélienne d'Ashdod (sud), selon la police. Selon la 10ème chaine israélienne, le projectile s’est abattu dans une région résidentielle et endommagé une maison (Voir photo à droite).
Un deuxième projectile s’est écrasé sur la colonie de Shaer Haneguev et endommagé un entrepôt.
Selon l’agence palestinienne Maan, plusieurs roquettes se sont abattues sur les localités et villes israéliennes après l’acceptation du cessez-le-feu égyptien, et certaines maisons ont été endommagées.
Les sirènes d’alarme ont été entendues à Ashdod, Ashkelon, Kiriat-Malakhi, Bar-Tobia, Shaer Hanegev, Eshkol et autres.
Selon l’AFP, des roquettes ont été lancées dans la nuit de Syrie et du Liban, dont deux sont tombés sur le Golan, région occupée par Israël. D'autres projectiles se sont abattus tôt mardi matin sur le port israélien d'Eilat et aux alentours, près de la frontière avec l'Egypte et la Jordanie. Quatre personnes ont été légèrement blessées.
En milieu de journée, une roquette s'est abattue sur la colonie Rishon LeTsion, situee au centre de la Palestine occupée, selon al-Mayadeen TV.
4 raids avant
Du côté palestinien, il y a eu 4 raids israéliens ce mardi, au cours desquels 5 martyrs son tombés .
3 civils ont péri dans un raid contre Khan Younès, dont une femme de 53 ans. Les deux autres tués, Ismaïl Najjar (46 ans) et Mohammad Najjar (49 ans), tous deux des ouvriers agricoles ont été tués dans un raid qui les a visés également à Khan Younès.
Selon l’agence Maan, les raids israéliens ont poursuivi le bombardement des maisons dans le quarteir Zeïtoune au sud de la ville de Gaza, l’un d’entre eux appartient au conseiller du dirigeant du Hamas Ismaïl Haniyyé Bassem Naïm