Morales:"Je suis sûr que la banque de développement va permettre à l’avenir la fin des politiques néolibérales et néocoloniales"
Les chefs d'Etat d'Amérique du sud ont salué mercredi la banque créée par les Brics comme une alternative au capitalisme
sauvage et aux institutions internationales, lors d'une rencontre avec les dirigeants des puissances émergentes.
La présidente brésilienne Dilma Roussef et ses partenaires de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du sud ont reçu à Brasilia un accueil
enthousiaste pour ce nouvel organisme financier, fondé la veille durant leur sommet à Fortaleza (nord-est) et érigé en contrepoids à la Banque mondiale ou au Fonds monétaire international (FMI).
La situation de l'Argentine, condamnée par la justice américaine à rembourser 1,3 milliards de dollars à des "fonds vautours" a sucité un élan de solidarité lors de cette réunion.
La présidente argentine Cristina Kirchner a fustigé un "pillage financier international", accusant les institutions multilatérales basées à Washington de "compliquer la vie des peuples au lieu d'apporter des solutions".
Ses alliés de la gauche radicale sud-américaine lui ont aussitôt emboîté le pas.
Doté d'un capital de 50 milliards de dollars, la banque des Brics, accompagnée d'un fonds de réserves d'urgence de 100 milliards pour répondre aux crises montétaires, constitue "une grande nouvelle pour toute l'Amérique du Sud", a lancé le président vénézuélien, Nicolas Maduro, toujours en croisade contre "le capital spéculatif".
"la fin des politiques néocoloniales"
"Je suis sûr que la banque de développement va permettre à l'avenir la fin des politiques néolibérales et néocoloniales", a renchéri son homologue bolivien Evo Morales.
Même le chef d'Etat colombien, Juan Manuel Santos, dirigeant de centre droit d'un partenaire traditionnel des Etats-Unis dans la région, a pointé la "situation irrationnelle et insolite" vécue par l'Argentine, menacée par un défaut de paiement.
L'ensemble des dirigeants sud-américains "ont apporté un grand soutien à la banque des Brics", a glissé un haut responsable brésilien. "Beaucoup ont mentionné l'Argentine" et exprimé leur "crainte de voir compromise la renégociation de la dette des autres pays à l'avenir", a-t-il ajouté.
Hôte de cette rencontre totalement inédite avec les Brics, Mme Rousseff a toutefois effectué une mise au point sur les objectifs et le champ d'action de leur nouvelle banque.