Moubarak indifférent face aux réclamations de son peuple. Des marche de millions de personnes prévues partout en Egypte.
Après 17 jours de manifestations monstres à travers l’Egypte, le président Hosni Moubarak s’est adressé pour la troisième fois aux Egyptiens, non pas pour annoncer sa démission mais pour s’accrocher encore plus au pouvoir.
"La transition du pouvoir s'etendra à partir d'aujourd'hui à jusqu'a septembre", a réitéré Moubarak qui s’est contenté de déléguer ses prérogatives à son vice-président, Omar Souleimane.
L’allié numéro 1 de Washington et d’ « Israël » a en outre prétendu qu’il ne « s’est jamais plié aux diktats étrangers »: « J’ai toujours préservé la paix et œuvré pour l'Egypte et sa stabilité. Je n'ai jamais recherché le pouvoir », a-t-il signifié .
S’agissant de la Constitution, Moubarak a annoncé l'amendement de cinq articles controversés et l'annulation d'un sixième.
Ces articles imposent notamment des conditions très restrictives de candidature à la présidentielle, ou permettent de se représenter à la présidence sans limitation du nombre de mandats.
D'autres articles limitent les possibilités de recours après des élections législatives, ou permettent au président d'ordonner que des civils accusés de terrorisme soient traduits devant un tribunal militaire.
L'article 189 stipule que seuls le président de la République et le président du Parlement peuvent proposer des amendements constitutionnels.
SPECULATIONS DOUTEUSES AVANT LE DISCOURS DE MOUBARAK
Il est à noter qu’un départ de Moubarak avait fait l'objet d'intenses spéculations douteuses pendant les heures précédant le discours, alimentées par l'annonce de la CIA et des médias israéliens sur une probable démission de Moubarak jeudi soir.
L’armée avait pour sa part annoncé aux manifestants qu’elle soutenait « les revendications du peuple ». Des officiers de l'armée avaient même affirmé à la foule rassemblée sur la place Tahrir, qu'ils allaient entendre "de bonnes nouvelles".
SOULEIMANE APPELLE LES MANIFESTANTS A RENTRER CHEZ EUX
Suite au discours du raïs honni; son vice-président, récemment nommé à un poste non pourvu depuis 1981, a appelé les manifestants à rentrer chez eux, en s'engageant à
"préserver la sécurité" et la "révolution des jeunes".
CAP VERS LE PALAIS PRESIDENTIEL ET DES MARCHES DE MILLIONS PARTOUT EN EGYPTE
Au Caire, le discours télévisé de Moubarak, très attendu, et retransmis sur la place Tahrir via des écrans géants a provoqué la fureur parmi les centaines de milliers de manifestants réclamant depuis le 25 janvier son départ immédiat.
Des centaines de manifestants brandissaient leurs chaussures en direction de l'écran, geste insultant et méprisant dans le monde arabe, en chantant "A bas Moubarak! Dégage, dégage!".
Vendredi matin, ils sont déjà des milliers à affluer vers le palais Abdine (palais présidentiel à 20 Km de la place Tahrir) hyper-protégé par les blindés de la garde présidentielle. Des milliers d’autres encerclaient le bâtiment de la télévision contrôlé par le régime.
D'autres ont appelé à une grève générale immédiate en réclamant que l'armée, déployée en force autour des manifestants, prenne position: "Armée égyptienne, il faut faire un choix, le régime ou le peuple!".
Des marches de millions manifestants sont prévues après la prière de vendredi partout en Egypte.
BARADEI : L’EGYPTE VA EXPLOSER
L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei a averti, après l'intervention du président, sur le micro-blog Twitter que l'Egypte allait "exploser" et affirmé que l'armée devait intervenir pour "sauver le pays".
(AlManar -AlJazira- AFP)