Intensification des efforts diplomatiques: Kerry est arrivé au Caire
Le dirigeant du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh a réitéré lundi les conditions du mouvement de la résistance en vue d'un cessez-le-feu avec l'occupation israélienne, à savoir la levée du blocus israélien et la libération des prisonniers du Hamas.
Dans une déclaration télévisée alors que deux semaines d'offensive israélienne ont coûté la vie à 570 Palestiniens, M. Haniyeh a énuméré "les conditions de la trêve: arrêter en premier lieu l'agression et éviter de répéter une telle opération, lever intégralement le blocus et ensuite libérer des détenus arrêtés récemment en Cisjordanie".
"Nous ne pouvons plus revenir en arrière, à la¨mort lente", a-t-il dit, en allusion au blocus imposé depuis 2006 à Gaza, une petite bande de terre de 362 km2 enclavée entre Israël, l'Egypte et la mer Méditerranée et où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes.
Selon lui, "la guerre terrestre est une reconnaissance claire de l'échec de la guerre aérienne et des bombardements" à l'artillerie. "La résistance palestinienne héroïque fait face à l'ennemi israélien vaincu à nos frontières malgré ses avions, ses chars et ses soldats".
Intensification des efforts diplomatiques
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé lundi soir au Caire pour oeuvrer pour un cessez-le-feu à Gaza, sa
garde rapprochée prévenant que la sortie de crise serait longue, peu après que le patron de l'ONU, aussi en Egypte, a réclamé un arrêt "immédiat" des violences.
Kerry a aussitôt rencontré Ban Ki-moon, le secrétaire générale des Nations Unies également venu plaider pour une trêve au Caire, traditionnel médiateur dans les conflits entre l'entité sioniste et le Hamas .
Kerry doit également rencontrer des dirigeants égyptiens, dont le président Abdel Fattah al-Sissi mardi.
Il doit rester au Caire au moins jusqu'à mercredi matin et pourrait se rendre ailleurs au Moyen-Orient, ont précisé des responsables qui accompagnaient le secrétaire d'Etat américain.
"L'objectif est d'obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible. Cela ne signifie pas que ce sera rapide, et surtout pas que ce sera facile", a indiqué l'un d'eux sous le couvert de l'anonymat.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a redit lundi soir que l'Egypte n'entendait pas modifier son initiative.
Washington mène également des contacts avec le Qatar, rival régional de l'Egypte qui reproche au petit émirat gazier son soutien aux islamistes, notamment au Hamas.
Avant de rencontrer M. Kerry, M. Ban a estimé que "la violence doit cesser immédiatement". "Ce que nous avons vu ces derniers jours est inacceptable.
"J'appelle toutes les parties à faire cesser les violences sans conditions et à revenir au dialogue", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse dans la capitale égyptienne.
Avant l'Egypte, M. Ban s'est rendu au Qatar puis au Koweït qui assure les présidences tournantes de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe.
Plusieurs ministres européens ainsi que des responsables du Hamas et le président palestinien Mahmoud Abbas sont aussi venus au Caire ces derniers jours pour tenter de mettre fin au bain de sang.
Après un appel téléphonique avec M. Ban, le président français François Hollande a dit lundi que "tout doit être fait pour mettre un terme immédiat à la souffrance des populations civiles à Gaza". Plus tôt dans la semaine, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius était également venu plaider au Caire pour un cessez-le-feu "urgent et impérieux".
Avec AFP