23-11-2024 02:39 PM Jerusalem Timing

Des Yéménites célèbrent "le départ" du président Saleh

Des Yéménites célèbrent

Au lendemain de l’annonce de l’hospitalisation de Saleh à Ryad, les "jeunes de la révolution" ont commencé à célébrer à Sanaa et à Taëz "la chute du régime".

Aujourd'hui, un nouveau Yémen est né", chantaient les dizaines de jeunes enthousiastes sur le lieu du sit-in permanent près de l'Université de Sanaa.

"C'est fini, le régime est tombé", répondaient d'autres alors que ceux qui arrivaient sur la place se félicitaient pour ce qu'ils considèrent comme "la fuite de Saleh", qui est au pouvoir depuis 33 ans.
Le président contesté depuis fin janvier a toujours refusé de partir.

A Taëz, grande ville du sud-ouest et l'un des foyers de la contestation, des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le centre de la cité aux cris "liberté, liberté, Ali s'est enfui".
Saleh, blessé dans un bombardement vendredi de la mosquée de son palais présidentiel est arrivé samedi soir à Ryad où un responsable saoudien a affirmé qu'il venait se faire soigner et retournerait au Yémen.

Le bilan du bombardement contre le palais présidentiel s'élève désormais à 11 morts et 124 blessés, a annoncé samedi un responsable du gouvernement.

Un responsable proche du président a indiqué samedi que le chef de l'Etat avait été atteint de "brûlures et d'égratignures au visage et à la poitrine" mais son état n'inspire pas l'inquiétude.
Saleh s'est adressé dans un message audio aux Yéménites pour les rassurer sur son état de santé. Il parlait calmement avec une voix fatiguée.

Selon la Constitution, le vice-président, Abdel Rabbo Mansour Hadi, doit diriger le pays en l'absence du chef de l'Etat mais aucune annonce officielle n'a encore été faite dans ce sens. Celui-ci s'est entretenu dimanche avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Sanaa, Gerald Feierstein, de la situation au Yémen, a rapporté l'agence officielle Saba.

La télévision officielle continuait de chanter les louanges de Saleh, tandis que des sources proches de la présidence ont indiqué que Hadi ne s'est pas installé dans le palais présidentiel.

Selon elles, c'est Ahmed, le fils aîné du président Saleh et commandant de la Garde républicaine, qui se trouve au palais, centre du pouvoir suprême.

Sanaa s'est réveillé dans le calme dimanche après des tirs intermittents durant la nuit et les rues étaient désertes.

Des sources tribales ont indiqué samedi que cheikh Sadek al-Ahmar, le chef de la puissante tribu des Hached, était prêt à une trêve, proposée par l'Arabie saoudite, dans les combats qui opposent ses hommes aux troupes fidèles à Saleh dans le nord de Sanaa.

Par ailleurs, le comité d'organisation de la contestation a appelé, dans un communiqué publié tard samedi, à la constitution de comités de vigiles pour protéger les biens publics contre les destructions et les pillages.

Cet appel a été lancé après des pillages qui ont eu lieu samedi à Taëz après le retrait du centre de cette ville des forces de sécurité qui ont réprimé durement ces derniers jours plusieurs manifestations hostiles au régime.

Dans le Sud, neuf militaires yéménites ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés dans deux embuscades tendues samedi soir près de Zinjibar, dans le sud du Yémen, par des éléments présumés d'Al-Qaïda, selon une source militaire.

La Russie s'est dit préoccupée samedi par la "terrible guerre civile" au Yémen et a appelé les autorités du pays au dialogue et à accepter un plan de paix proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), prévoyant notamment le départ du président, selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.