24-11-2024 07:30 AM Jerusalem Timing

La Russie, trop forte pour être prise facilement au piège

La Russie, trop forte pour être prise facilement au piège

Le Foreign Policy a établi une comparaison entre le cas iranien et le cas russe en matière de sanctions.

Le magazine Foreing Policy a publié un article signé par Keith Johnson, intitulé « trop grande pour être prise facilement au piège ».

Cet article examine l’idée de l’intensification des sanctions occidentales contre la Russie pour empêcher la poursuite du soutien du Kremlin aux séparatistes de l’Est de l’Ukraine.

Keith Johnson croit que l’importance de l’économie russe et l’existence des liens profondes entre l’économie russe et l’économie mondiale ne permettra pas à l’Occident de pouvoir imposer des sanctions aussi sévères à la Russie à la république islamique d’Iran.

L’auteur écrit que le président des Etats-Unis Barack Obama a condamné vendredi l’attaque au missile contre l’avion de ligne malaisien qui survolait l’Ukraine. Il a ajouté que si la Russie poursuit son soutien aux séparatistes de l’Est de l’Ukraine, les Etats-Unis imposeront des sanctions plus sévères au Kremlin. Cependant, quand on se souvient de l’importance du secteur énergétique de la Russie pour l’économie mondiale, on comprend tout de suite qu’il n’est pas du tout facile d’imposer des sanctions économiques très efficaces à Moscou.  

Johnson écrit : « tant que l’Union européenne n’aura pas pris des pas nécessaire pour imposer des sanctions à la Russie, les initiatives des Etats-Unis pour sanctionner la Russie ne seront pas très efficaces, surtout les sanctions qui toucheront l’exportation des technologies relatives au secteur du pétrole et de l’énergie. »

Malgré les accusations portées contre Moscou au sujet du crash de l’avion de ligne malaisien, les sanctions antirusses n’ont pas été encore intensifiées. Les responsables de l’Union européenne prétendent qu’ils sont en train de finaliser la liste des personnalités et des sociétés russes à intégrer sur la liste des sanctions.
Cependant, Bruxelles n’a pas encore décidé si elle souhaiterait ou non imposer de nouvelles sanctions contre le Kremlin en réaction au crash de l’avion de ligne malaisien. Même si l’union européenne coopère pleinement avec les Etats-Unis pour imposer des sanctions à la Russie, comme cela a été le cas pour l’Iran, il serait très difficile d’imaginer que ces sanctions soient « paralysantes » pour l’économie russe. Obama a indiqué lui-même au mois de mai que la Russie est le troisième exportateur mondial du pétrole et le plus grand exportateur mondial du gaz naturel. Autrement dit, il a avoué que la Russie était trop grande pour être prise facilement au piège.

Par ailleurs, le président très puissant de la Russie, Vladimir Poutine, cherche à réduire la dépendance de son pays aux revenus de la vente du pétrole et du gaz aux pays occidentaux. Dans ce sens, Moscou a réussi de trouver de nouveaux clients pour son énergie en Asie. Récemment, Moscou et pékin ont signé un contrat gazier très important. En vertu de ce contrat, la Chine s’est engagé à coopérer avec la Russie dans le développement de ses infrastructures dans le domaine de l’extraction du gaz naturel.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a décidé d’interdire l’exportation des technologies relatives au secteur de l’énergie vers la Russie. Son but est donc de priver la Russie d’avoir accès aux technologies de pointe. Mais ces sanctions ne peuvent que perturber le développement de l’industrie de l’énergie de la Russie à l’avenir sans pourvoir porter préjudice à l’économie russe dans son état actuel. Cela veut dire donc que les pays occidentaux n’ont pu rien faire pour contenir la Russie au moment actuel. Il est à noter que les grandes sociétés russes poursuivent leurs activités comme avant et les contrats qu’elles ont avec des géants occidentaux comme Exxon-Mobile ou BP restent toujours valables.

Le président Barack Obama a déclaré vendredi que si la Russie insiste à soutenir les séparatistes de l’Est de l’Ukraine, les Etats-Unis seraient prêts à imposer des frais très lourds à Moscou pour son soutien à ces séparatistes.
Mercredi dernier, la dernière liste des sanctions contre la Russie a été publiée. Cette liste comprend les sanctions les plus lourdes qui ont été imposées à Moscou jusqu’à présent. Quand les experts parlent de la possibilité de l’augmentation et de l’intensification des sanctions contre la Russie, on pense tout de suite au régime des sanctions occidentales imposées à la République islamique d’Iran.

Or, l’usage des leviers que l’Occident avait utilisé contre l’Iran serait impossible au sujet de la Russie. Durant ces dernières années, les Etats-Unis ont exercé des pressions très intenses contre l’Iran pour empêcher ce pays de développer son programme nucléaire. Le résultat des sanctions occidentales contre l’Iran était la diminution d’un million de barils de brut par jour, le taux de l’offre du pétrole sur le marché mondial. Pour les pays qui dépendent des changements du marché mondial de l’énergie, voire pour les Etats-Unis eux-mêmes, la prise de telles politiques peut avoir de mauvaises conséquences économiques.

La découverte de nouveaux champs pétroliers aux Etats-Unis et l’augmentation de la capacité de production de ce pays de 3.5 millions de barils par jour était un élément important qui a permis au président Barack Obama de réaliser plus facilement ses sanctions contre la République islamique d’Iran.
Mais en ce qui concerne la Russie, les choses sont différentes. La Russie produit chaque jour 10 millions de barils de brut dont il exporte 7 millions de barils. Or, l’Iran produisait, avant les sanctions, 3.5 millions de barils de brut et en exportait 2.5 millions de barils.

L’exportation du gaz et du pétrole est vitale pour l’économie russe. ce n’est pas le cas pour l’Iran. Il paraît que l’administration Obama est particulièrement sensible à cette différence. C’est pourquoi la Maison Blanche a annoncé vendredi qu’il serait possible que Washington impose à la Russie des sanctions comparables à celles de l’Iran. Cependant, il faut se rappeler que le président Obama a toujours dit qu’il organiserait les sanctions contre la Russie de sorte que les moindres préjudices possibles soient portés à l’économie américaine et à l’économie mondiale.

Il avoue que la Russie a une économie grande et puissante qui a des liens très profonds avec l’économie mondiale. Le besoin de l’économie mondiale et de l’Occident au pétrole et au gaz de la Russie rend difficile la confrontation avec Moscou pour les Etats-Unis, selon l’auteur de l’article de Foreign Policy