67 hauts responsables en activité ou à la retraite ont été arrêtés, parmi eux les anciens chefs de l’unité antiterroriste de la police d’Istanbul.
Les autorités turques ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs dizaines de haut responsables de la police dans le cadre d'une enquête criminelle sur des allégations de corruption et d'abus de pouvoir, poursuivant la purge au sein de la police et de la magistrature.
Au total, 67 hauts responsables en activité ou à la retraite ont été arrêtés, parmi eux les anciens chefs de l'unité antiterroriste de la police d'Istanbul, Omer Kose et Yurt Atayun, a indiqué dans un communiqué, le bureau du procureur d'Istanbul qui avait émis 115 mandats d'arrêt.
Au cours de cette vaste opération menée tôt mardi, la police a effectué 200 interventions dans la seule ville d'Istanbul. Les images télévisées ont montré des hauts responsables de police emmenés menottés.
Des descentes de police ont été menées simultanément dans 22 villes à travers la Turquie, rapporte le quotidien Hurriyet sur son site internet, comme Ankara, Izmir et Diyarbakir.
"Je me suis rendu, mais comme vous le voyez ils m'ont mis les menottes dans le dos", a dit Yurt Atayun auxjournalistes. "Tout ça est politique", a-t-il ajouté lorsqu'on lui a demandé pourquoi il a été arrêté.
Ils sont accusés d'espionnage, d'écoutes illégales, faux et usage de faux documents officiels, violation de la vie privée, fabrication de preuves et violation du secret d'instruction, selon les médias.
La plupart des personnes arrêtées occupaient des postes clés lors de l'enquête anti-corruption contre M. Erdogan et son entourage en décembre dernier.
Au cours de ces enquêtes, des milliers de personnes ont été illégalement mis sur écoute, y compris M. Erdogan, les membres du cabinet, ainsi que le chef de l'Organisation nationale de renseignement de la Turquie (MIT) Hakan Fidan, a rappelé le bureau du procureur.
Cette nouvelle vague d'arrestations à trois mois du premier tour de la présidentielle, fait partie de la grande purge dans la police et la magistrature, lancée par le pouvoir fin juin contre le mouvement du prédicateur exilé Fethullah Gülen.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan accuse le mouvement de son ex-allié d'avoir manipulé l'enquête sur un vaste scandale de corruption impliquant lui et son entourage.
Dans une interview à la télévision lundi soir, M. Erdogan a promis que la lutte contre le mouvement Gülen continuerait "non-stop", tout en réclamant des Etats-Unis son extradition.
"J'attends que les Etats-Unis prennent position sur la question Gülen", a déclaré M. Erdogan.
Agé de 72 ans, M. Gülen vit depuis 1999 en Pennsylvanie (est), d'où il dirige un puissant mouvement socio-religieux qui compterait plusieurs millions de membres, influents dans la police et la magistrature turque. Il a toujours nié d'être à l'origine de l'enquête contre Erdogan.
Malgré les critiques et les scandales, le parti de la justice et du développement (AKP) du premier ministre a remporté une victoire éclatante aux municipales du 30 mars et M. Erdogan est le candidat donné gagnant de l'élection présidentielle du 10 août.
Avec AFP