Un employé afghan d’une ONG installée à Paris, Madera, a été assasiné en public quelques jours après avoir été enlevé dans le centre de l’Afghanistan, a annoncé dimanche la police.
Un employé afghan d'une ONG installée à Paris, Madera, a été assasiné en public quelques jours après avoir été enlevé dans le centre de l'Afghanistan, a annoncé dimanche la police."Un employé de Madera (Mission d'aide au développement des économies rurales en Afghanistan) a été enlevé le 30 mai dans le district de Pasaband", a indiqué à l'AFP le chef de la police pour la province de Ghor, Khodayar Qodsi.
"Il a été exécuté hier (samedi) soir" par les insurgés talibans, a-t-il affirmé. "Il a été pendu et mitraillé", a-t-il ajouté, précisant que l'assassinat s'était déroulé en public.
Le directeur des opérations de Madera, Ramazan Mahdyar, a confirmé à l'AFP la mort de son employé.
"Il a été enlevé le 30 mai par les talibans qui demandaient la libération d'une femme de la prison de Ghor pour le relâcher", a-t-il expliqué, précisant que cette femme était l'épouse d'un commandant local des talibans, arrêtée pour avoir hébergé un kamikaze chez elle.
"Quand les talibans ont réalisé que le gouvernement ne la libérerait pas, ils ont tué notre collègue" qui "a été abattu et pendu à un arbre", a-t-il dit.
"Les talibans ont averti la population en disant de ne pas enlever son corps avant trois jours et trois nuits", a-t-il poursuivi.
Madera est une ONG fondée en 1988, qui n'opère qu'en Afghanistan, à destination des populations rurales. Elle emploie environ 600 personnes dans le pays, dont une douzaine d'expatriés, selon son site internet.
La situation dans la province de Ghor est extrêmement complexe, a expliqué à l'AFP une source qui connaît bien la région. S'y croisent des groupes talibans locaux et extérieurs mais aussi des milices de chefs de guerre pro-gouvernementaux et des groupes criminels.
Les règlements de comptes entre groupes pro-gouvernementaux, liées à des questions de leadership ou à des activités criminelles, sont courants, de même que les meurtres liés à des vendettas, vieilles parfois de nombreuses années.