L’ONU encourage le "terrorisme", réplique "Israël".
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a mis en place mercredi une commission internationale d'urgence pour enquêter sur toutes "les violations" qui auraient été commises dans le cadre de l’agression israélienne contre Gaza, où plus de 700 Palestiniens sont tombés en martyre, en vue de juger les "responsables".
Cette décision a été prise lors d'une réunion d'urgence à Genève, réclamée par les pays arabes, par 29 voix pour, une contre – celle des Etats-Unis – et 17 abstentions. Tous les pays européens présents au Conseil, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Unis, se sont en revanche abstenus. Tout comme le Japon.
La résolution, adoptée par le Conseil après presque sept heures de débats, estime qu'il faut condamner "les violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et des libertés fondamentales découlant des opérations militaires israéliennes menées depuis le 13 juin, dans les Territoires Palestiniens occupés, en particulier la dernière offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza (...) qui a impliqué des attaques sans discrimination et disproportionnées (...) , qui peuvent constituer des crimes internationaux".
Elle demande d'envoyer d'urgence une commission d'enquête indépendante, internationale pour enquêter sur ces violations et invite les enquêteurs à dresser une liste des violations et des crimes perpétrés et d'identifier ceux qui en sont responsables en vue de les juger et de mettre fin à l'impunité.
Le texte demande par ailleurs de placer les Palestiniens sous protection internationale immédiate. Il appelle à une cessation immédiate des attaques militaires israéliennes et à mettre fin aux attaques contre les civils.
La résolution demande aussi à la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des conventions de Genève - des textes fondamentaux du droit humanitaire -, d'organiser une conférence d'urgence sur la situation dans les Territoires. Une lettre en ce sens, datée du 9 juillet, a déjà été envoyée par le président palestinien Mahmoud Abbas à Berne.
Parmi les 47 Etats membres du Conseil, seuls les Etats-Unis se sont opposés à la résolution palestinienne. Le représentant américain auprès du Conseil, Keith Harper, a souligné que nous travaillons intensément pour garantir une cessation immédiate des hostilités mais cette résolution ne va pas nous aider, selon lui.
Un peu plus tôt, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, avait appelé à une enquête sur de possibles crimes de guerre commis par « Israël » à Gaza, et avait dénoncé les attaques menées par le Hamas contre les colonies de l’occupation.
L'ONU encourage le "terrorisme"
En réaction à cette résolution, la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, a vivement critiqué la décision du Conseil des droits de l'homme de l'ONU mercredi soir sur sa page Facebook.
"J'ai deux mots à dire au Conseil des droits de l'homme de l'ONU : Venez me cherchez! Nous allons continuer à prendre des décisions pour le bien de la sécurité des citoyens israéliens par le prisme notre boussole morale. Tsahal continuera de lutter contre le terrorisme et nous continuerons d'agir afin d'éviter que des personnes innocentes ne soient touchées, alors que vous (Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ndrl) continuez à encourager le terrorisme. C'est exactement le sens de votre décision", a-t-elle déclaré.