Les Israéliens ont du mal à les découvrir à l’avance
C’est un véritable constat d’échec que les dirigeants israéliens se font, au 17ème jour de leur guerre contre la bande de Gaza Bordure protectrice: les tirs de roquettes de la résistance palestinienne n’ont pu être empêchés, quoique l’objectif de la guerre les vise particulièrement.
La capacité d’interception de son système anti missile « Dôme d’acier » n’a pas dépassé les 20% des roquettes palestiniennes.
Constat d’échec aussi pour le mur de sécurité édifié entre la bande de Gaza et les territoires palestiniens de 1948, lequel devait en principe interdire l’infiltration des résistants palestiniens. Des commandos maritimes ont ainsi été créés pour pallier. Ou des commandos souterrains.6 opérations ont été réalisées par la résistance depuis le lancement de l’offensive israélienne contre des positions militaires israéliennes au cœur des territoires de 1948, en passant par les tunnels!
En effet, la grande invention de la résistance n’est rien de moins que le réseau de tunnels. Certains répondaient à des nécessités vitales, pour contourner l’embargo inhumain imposé à cette enclave, de concert avec l’Egypte.
Mais d’aucuns ont des utilisations militaires car ils permettent d’échapper aux drones et aux ballons de surveillance qui surveillent à longueur du jour la bande de Gaza.
Au fil des jours, les tunnels sont devenus un projet stratégique qui sert aussi bien des visées défensives qu’offensives. C’est à partir des tunnels que la bataille est administrée. C’est également dans les tunnels que les missiles sont fabriqués ou perfectionnés.
Gaza souterraine
« La petite taille de Gaza a poussé ses habitants à édifier une autre gaza souterraine. », observent sarcastiquement des observateurs israéliens.
La grande surprise a été lorsque les résistants palestiniens sont parvenus à atteindre des positions militaires israéliennes ou des colonies.
« La menace des tunnels n’est pas fictive mais un réel cauchemar qui inquiète les Israéliens qui vivent a proximité de Gaza », a déploré le quotidien israélien Haaretz, selon lequel l’objectif désigné par Netanyahu pour les détruire est pour autant légitime.
Le journal s’interroge tout de même sur les raisons pour lesquelles « un danger stratégique de cette ampleur n’a été découvert qu’après l’invasion militaire de Gaza et la liquidation des cellules qui se sont infiltrés en Israël », d’après ses termes.
Sachant que la présence de tunnels n’a rien d’un secret de coccinelle. Ils sont utilisés par les résistants depuis l’an 2000. Entre 2000 et 2004, 11 militaires israéliens ont été tués dans des opérations réalisées en traversant des tunnels au niveau de l’axe de Philadelphie.
Le constat d’échec est d’autant plus gravissime qu’il s’est avéré que des tunnels ont été érigés dans le souterrain des territoires de 1948. L’armée en prévoyait une douzaine, mais il est question de 28 tunnels découverts dans ces territoires, officiellement. Le nombre de ceux qui n’ont pas été découverts pourraient être nettement plus grand.
Au bout d’une semaine de l’incursion israélienne terrestre de la bande de Gaza, les autorités israéliennes commencent à répandre que rien ne garantit que les tunnels puissent tous être découverts, et personne ne peut en Israël mettre au point un mécanisme qui empêche la résistance d’en édifier de nouveaux.
Israël a utilisé tous les moyens, les plus primitifs et les plus sophistiqués sans pouvoir pour autant réaliser des résultats qui vaillent.
Aussi bien des robots que des chiens policiers ont été déployés. Souvent des civils palestiniens ont été kidnappés dans les régions frontalières pour leur extorquer des informations.
Selon le Yediot Aharonot, de nouveaux types d’explosifs liquides ont été conçus pour les détruire. De plus, les avions militaires israéliens larguent souvent des missiles de profondeur.
Difficile localisation
Mais le plus difficile semble être surtout la localisation des tunnels. Les techniques que les unités spéciales ont tentées de mettre au point se sont avérées vaines.
Selon un officier du front-sud, il n’existe pas dans le monde de solution durable à ce problème.
L’une des solutions préconisées est d’édifier des tranchées très profondes tout au long de la frontière. Mais elle risque elle aussi d’être inefficace. Sachant que leur profondeur actuelle est de 25 mètres, rien n’empêche les résistants de creuser leurs tunnels encore plus en profondeur.
Avec Assafir, Haaretz, Yediot Aharonot.