Jusqu’à présent, les Israéliens ont payé cher leur offensive terrestre.
Monter à l’arbre est une chose. Descendre de l’arbre est toute autre.
Il est acquis que les initiatives arabes pour un cessez-le feu n’arriveront pas à faire sortir «Israël» de l’impasse, et que la nouvelle défaite israélienne face à Gaza est un important pas sur la voie de l’effondrement de l’entité sioniste et des régimes arabes qui tirent leur survie de l’existence de cette entité.
Plus d’un observateur ont fourni des preuves permettant de penser que c’est le Mossad qui a tué les trois jeunes colons dans le but de justifier la campagne de féroce de répression menée par l’armée israélienne en Cisjordanie avant le passage à l’agression contre Gaza et la tentative affichée de l’occuper à nouveau.
Dès les premiers moments de l’agression, les puissances internationales connues par le soutien inconditionnel qu’elles fournissent à l’entité sioniste ont unanimement pris parti pour ce qu’elles appellent le «droit d’Israël de se défendre». Ce même «droit» a été reconnu par des voix médiatiques arabes, égyptiennes et du Golfe, non sans incitation de la part des régimes au pouvoir.
Un précédent historique
Des changements de taille ont affecté cette langue incendiaire aussi bien que les objectifs fixés par les Israéliens quelques jours après le début de l’agression. Dans une déclaration tellement ahurissante qu’il est presque impossible d’y croire, B. Netanyahu affirme que les Israéliens ont accepté l’initiative égyptienne car une «solution diplomatique» vaut mieux qu’une solution militaire! Un précédent historique qui rompt avec la méthode traditionnelle qu’est le recours par les Israéliens à la brutalité guerrière comme seul moyen pour faire soumettre les Arabes.
C’est cette même solution diplomatique que concurrencent pour faire réussir les initiatives égyptienne, qatarie et turque, toutes appuyées par les Etats-Unis, l’Union européenne, la Ligue arabe et l’Autorité palestinienne. Et c’est pour la faire aboutir que s’effectuent les tournées de certains chefs arabes dans les capitales régionales, tout comme les visites dans la région faites à la hâte par des hauts responsables internationaux, américains et européens.
Le paradoxe dans tous ces efforts effrénés pour arriver à un cessez-le-feu est que ces efforts sont déployés par des parties qui attendaient toutes l’effondrement des factions de la Résistance à Gaza pour commencer la mise en application d’un plan dont les détails ne sont pas encore assez connus, bien qu’il s’inscrive dans la logique de la liquidation de la cause palestinienne sur la voie d’une nouvelle tracée de la carte régionale sous la forme la plus conforme aux intérêts des puissances hégémoniques.
Initiative égyptienne pour désarmer la Résistance
Qu’est ce qui explique ce passage rapide et inattendu de la «vengeance» criée à très haute voix par les Israéliens à ces initiatives de paix saisies à la volée par l’entité sioniste?
Une première réponse est donnée par une lecture israélienne de l’initiative égyptienne: «l’initiative prévoit implicitement le désarmement de la Résistance à Gaza», ce qui veut dire que Gaza serait livrée à l’entité sioniste ou à une partie arabe, ou encore mise, avec l’accord des Israéliens, sous protection internationale. Avec cette dernière éventualité, Elle aurait le statut d’un «Etat palestinien» indépendant de celui de Ramallah. Plus clairement, cette initiative est une façon de se plier complètement à la volonté israélienne dans la mesure où elle assène un coup mortel à l’unité du peuple palestinien.
Il s’ensuit que cette initiative est intervenue pour constituer le brin d’herbe auquel s’accroche le naufragé pour se sauver. En d’autres termes, elle est destinée à tirer «Israël» de l’impasse dans laquelle il s’est embourbé dans les conditions de son échec à atteindre les objectifs de son agression.
En effet, les dix jours d’intenses et ininterrompus bombardements aériens et maritimes qui ont fait des milliers de martyrs et de blessés majoritairement civils, enfants, femmes et vieillards, dans le district qui, depuis de années, vit dans des conditions extrêmement difficiles, n’ont pas réussi à faire fléchir Gaza.
Tout au contraire, cette situation a prouvé que la Résistance est à même d’assener des coups inattendus jusqu’aux profondeurs de la Palestine occupée, d’«Eilat» au sud jusqu’au «Nahariyya» au Nord, en passant par «Tel-Aviv», Haïfa, al-Qods (Jérusalem) et beaucoup d’autres villes et agglomérations habitées par des colons israéliens. La riposte de la Résistance n’a pas épargné des bases navales, la centrale nucléaire de «Dimona», ainsi que des aéroports militaires et civils dont «l’aéroport Ben Gourion», prouvant encore une fois l’incapacité du dôme d’acier d’intercepter les roquettes palestiniennes.
Des rapports israéliens ont fait état de cas de frayeur, de la mort d’un colon et d’un soldat ainsi que de 5 blessés parmi les «citoyens». Mais en raison de la censure médiatique visant à empêcher l’effondrement du moral des militaires et des colons, ils n’ont rien dit au sujet du nombre de militaires et de civils tués et blessés sous les roquettes palestiniennes. Ils l’ont renvoyé à plus tard, à un moment où, après la guerre, il serait plus facile de contenir les réactions de la population.
Mais ce moment s’est avéré lointain avec le refus de l’initiative égyptienne par la Résistance. Au lieu de se montrer ne serait-ce que quelque peu flexibles dans le sens d’une révision de l’initiative qui prendrait en compte les exigences de Gaza, les Israéliens ont préféré pousser l’aventure à l’extrême en passant à l’offensive terrestre et en renforçant les attaques dirigées contre les civils, dans l’espoir d’utiliser la forte et cruelle augmentation du nombre des victimes comme élément de pression sur les factions de la Résistance.
Ils ont été épaulés dans cette entreprise par des mass médias et des responsables arabes, dont Mahmoud Abbas, qui ont fait porter à la Résistance la responsabilité des tueries subies par les Gazaouis, et qui ont repris le récit des roquettes «absurdes» qui s’écrasent, disent-ils, dans des terrains vagues.
Pourtant, la férocité de l’offensive israélienne (le massacre perpétré dans le quartier al-Shujâ’iyya) et la malveillance de la ligne défaitiste arabe n’ont pas pu empêcher les Gazaouis de supporter et de faire tous les sacrifices possibles en dépit de l’horreur des massacres. Ils n’ont pas non plus affaibli la détermination des factions de la Résistance qui ont prouvé leur capacité de transformer la terre de Gaza en un cimetière pour les agresseurs israéliens.
Jusqu’à présent, les Israéliens ont payé cher leur offensive terrestre. Leurs pertes humaines et matérielles ainsi que la capture de l’un de leurs soldats, tout cela dépasse leur capacité d’encaisser les coups. Toute intensification de leur offensive est ouverte à davantage de pertes. Et à d’avantage de gloire que Gaza insuffle dans les artères des masses arabes qui devraient prendre leur place dans le combat et renverser la table sur la tête des complices parmi les responsables arabes.
Source: French.alahednews