Le gouvernement américain n’a été en mesure d’apprendre que Abou-Salha avait l’intention de commettre un attentat suicide qu’après son retour en Syrie.
Le premier américain à avoir commis un attentat suicide en Syrie avait passé plusieurs mois chez lui après avoir été entraîné par des combattants radicaux sans être inquiété, a révélé jeudi le New York Times.
Citant des informations issues d'une enquête des services américains, le New York Times a indiqué mercredi que Moner Mohammad Abou-Salha, alias Abou Hurayra Al-Amriki, s'était entraîné avec un groupe extrémiste en Syrie, avant de rentrer chez lui et d'y rester plusieurs mois, puis de quitter les Etats-Unis une dernière fois avant son suicide fin mai.
Un porte-parole du FBI a refusé de commenter directement l'enquête, mais a affirmé au Times que "cet incident illustre les défis auxquels fait face le FBI de repérer les citoyens américains qui cherchent à se rendre en Syrie pour s'engager dans le jihad".
Des responsables ont également déclaré au quotidien que le gouvernement américain n'a été en mesure d'apprendre que Abou-Salha avait l'intention de commettre un attentat suicide qu'après son retour en Syrie.
"Il était déjà en chemin à ce moment-là et avait décidé de mener l'attaque", a expliqué l'un d'eux. "Il y a eu très peu de temps entre le moment où nous avons appris (qu'il voulait commettre un attentat) et le moment où il a lancé" l'attaque, a-t-il dit.
Plus tôt, le FBI et le département de la Sécurité intérieure avaient eu des informations sur le premier voyage en Syrie de l'Américain, originaire de Floride, mais aucune sur le fait qu'il s'était entraîné là-bas ni qu'il avait l'intention de devenir un kamikaze -- les autorités n'ayant par conséquent aucune raison de l'empêcher de voyager ou de le mettre en détention.
Ce cas reflète l'inquiétude croissante des Occidentaux que la Syrie ne devienne un terrain d'entraînement de citoyens étrangers, capables ensuite de retourner dans leur pays ou ailleurs pour y mener des attentats.
Moner Mohammad Abou-Salha s'est fait exploser le 25 mai sur une base de l'armée syrienne dans la province d'Idleb. Six jours plus tard, le département d'Etat confirmait qu'il s'agissait bien d'un citoyen américain.
On estime entre 9.000 et 11.000 le nombre de combattants étrangers s'étant rendus en Syrie ces trois dernières années.