10 soldats libanais sont tombés en martyre et 13 portés disparus. Une vingtaine de policiers pris en otage.
L’armée libanaise mène de violents affrontements avec des takfiristes du Front Nosra et de l’EI, dans la région d’Ersal, frontalière avec la Syrie.
Un grand nombre de takfiristes de nationalités étrangères ont été tués dans ces affrontements, a affirmé l'armée libanaise, qui n'a pas avancé des chiffres précis.
Selon le chef d'état-major de l'armée, le général Jean Kahwaji, 10 soldats sont tombés en martyre, 13 sont portés disparus et 25 autres ont été blessés.
Des takfiristes armés ont encerclé samedi des postes de contrôle et ouvert le feu sur des soldats et policiers libanais.
"Les unités de l'armée ont poursuivi toute la nuit leurs opérations militaires dans la zone d'Ersal et ses environs, pourchassant et affrontant les groupes armés", a indiqué l'armée dans un communiqué, ajoutant que des hommes armés avaient aussi tiré des obus sur la région.
"Les combats ont fait huit martyrs dans les rangs de l'armée et plusieurs blessés", a précisé un précédent communiqué de l'armée.
L'armée libanaise a repris samedi soir le contrôle de la région de Wadi-Hmayed, dans le Jurd de Ersal. Les combats se poursuivent dans une tentative de libérer certaines collines avoisinantes contrôlées par les takfiristes.
Selon les autorités, les combats ont commencé samedi après-midi après l'arrestation d'un Syrien, Imad Ahmad Jomaa, qui a selon l'armée reconnu appartenir au Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.
A la suite de cette arrestation, des hommes armés ont encerclé des postes de contrôle dans la région, avant d'ouvrir le feu sur les troupes et d'attaquer un poste de police à Ersal, selon des sources des services de sécurité.
Deux civils ont été tués dans l'attaque du poste de police et une vingtaine de policiers pris en otage dans un bâtiment contrôlé par des groupes takfiristes.
Dans une vidéo publiée dimanche par le Front al-Nosra et dont l’authenticité n'a pas été confirmée, les membres présumés des FSI annoncent avoir "fait défection en raison des agissements de l’armée et du Hezbollah à Ersal".
Une position adoptée à l’évidence sous la pression d'autant que ces policiers disent avoir "déserté l’armée" alors qu'ils sont membres des Forces de Sécurité Interne (FSI).
Tensions à Tripoli
Cette explosion de violence a ravivé les tensions à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, où des heurts opposent régulièrement des pro-takfiristes à des forces de sécurité libanaise.
Des hommes armés ont ouvert le feu contre des postes de l'armée dans la rue Syrie, Barad Bissar, Ghoraba et Kobbé. L'armée a riposté à ces tirs et poursuivi les miliciens dans les quartiers de la ville.
Selon ANI, une bombe a été lancée contre une patrouille de l'armée à sa sortie de son poste dans le Projet Hariri. L'explosion a fait deux blessés parmi les militaires, un officier et un soldat.
L'armée 'résolue et ferme
Entre-temps, l'armée libanaise a promis samedi d'agir de façon "résolue et ferme" pour empêcher que le conflit en Syrie voisine déborde au Liban.
"L'armée ne permettra à personne de transférer le conflit de la Syrie" vers le territoire libanais, a-t-elle prévenu dans un communiqué.
Tammam Salam condamne cette attaque flagrante contre l'Etat libanais
Le Premier ministre libanais Tammam Salam a condamné cette "attaque flagrante contre l'Etat libanais et les forces armées libanaises".
"Le gouvernement libanais gère ces événements avec fermeté", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par l'agence libanaise ANI, appelant "toutes les forces politiques à agir avec sagesse et responsabilité et à faire tous les efforts (possibles) pour protéger le Liban et l'éloigner des dangers qui l'entourent".
L'armée a déployé des forces supplémentaires dans la région, en particulier deux hélicoptères.