La confiance entre Berlin et Moscou a été "indéniablement sapée", a noté le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, interrogé par le Frankfurter Allgemeinen Sonntagszeitung.
Face à l'attitude de la Russie en Ukraine, l'OTAN doit revoir ses relations avec Moscou et renforcer sa capacité de réaction à toute menace émergente, a déclaré le premier ministre britannique David Cameron dans une lettre adressée à l'Alliance, écrit lundi 4 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Dans ce texte, le premier ministre britannique critique l'"annexion de la Crimée par la Russie", l'approvisionnement illégal en armes des forces prorusses, ainsi que la réaction de Moscou aucrash du Boeing malaisien dans le Donbass.
En avril, l'Alliance avait déjà annoncé la suspension de tout type de coopération civile et militaire avec la Russie. Cameron appelle ses homologues à aller encore plus loin: "Alors que la crise russo-ukrainienne dure depuis six mois, nous devons convenir de mesures à long terme pour renforcer notre capacité à réagir rapidement à toute menace. Cela rassurerait nos alliés qui craignent pour la sécurité de leur pays et stopperait les velléités d'ingérence de la Russie".
Cameron suggère à l'Alliance de revoir le calendrier de ses exercices militaires, de construire de nouveaux sites d'infrastructure, d'assurer des fournitures préventives d'équipements militaires et de munitions, ainsi que d'augmenter le personnel de la Force de réaction de l'OTAN, limité actuellement à 25 000 personnes.
L'initiative de Cameron fait écho au discours du commandant en chef des Forces de l'OTAN en Europe, Philip Breedlove. Il s'est prononcé en faveur du renforcement de la base militaire de l'Alliance en Pologne pour avoir la possibilité d'un déploiement rapide des troupes otaniennes contre la Russie.
L'Allemagne désapprouve cette démarche. Selon le Westdeutsche Allgemeine Zeitung, Berlin estime qu'il est possible de renoncer au "déploiement à long terme d'un grand nombre de soldats" en Europe de l'Est, conformément à l'acte fondateur OTAN-Russie. Au lieu de cela, le gouvernement allemand propose de mettre en place les conditions permettant, si besoin, de projeter rapidement les troupes de l'OTAN.
L'Allemagne veut également continuer de coopérer avec la Russie. Dans sa réponse à la requête du parti des Verts, le gouvernement indique qu'il n'est possible d'instaurer en Europe une sécurité à long terme qu'en coopérant avec Moscou, mais que les conditions d'une telle coopération n'étaient pour l'instant pas réunies en raison de ses actions.
La confiance entre Berlin et Moscou a été "indéniablement sapée", a noté le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, interrogé par le Frankfurter Allgemeinen Sonntagszeitung. Il a rejeté la critique de ses efforts de médiation pour surmonter la crise ukrainienne par des méthodes diplomatiques et a dit miser sur la poursuite des négociations avec la Russie. "Si le gouvernement fédéral ne suspend pas les négociations avec la Russie, cela n'est en aucun cas un signe de naïveté politique, a souligné Steinmeier. Il faut comprendre que sans la participation de Moscou il est quasiment impossible de trouver une solution politique à la crise ukrainienne".