Le ministre des affaires étrangères libanais Gebran Bassil a déclaré de Téhéran: Prenez l’exemple du Liban dans la résistance
"Pas d'indulgence, pas de trêve. Nous saluons l'âme des martyrs, militaires et civils. Les martyrs du Liban. L'agression contre la dignité nationale libanaise sera sanctionnée", a clamé lundi le Premier ministre Tammam Salam à l'issue de la séance extraordinaire du Conseil des ministres.
"Le Liban fait face à une agression contre sa souveraineté et sa sécurité par des groupes terroristes qui s'en sont pris à la dignité de l'armée et des forces de l'Ordre, exécutant un complot orchestré suspect en vue de paralyser les capacités de l'Etat et semer le chaos dans la région de Ersal", a-t-il martelé.
Et de poursuivre: "Face à ces développements menaçants, le Conseil des ministres a pris la décision de mobiliser toutes les institutions officielles libanaises afin de défendre notre pays, faire face aux tentatives de sabotage et éviter de le transformer en scène d'importation des conflits étrangers".
"Cette responsabilité impute à l'autorité politique, à savoir les institutions constitutionnelles ainsi qu'aux différentes composantes politiques. Elle impute tout aussi bien à nos forces armées qui ont pris l'initiative et ont accompli leur devoir national, luttant avec dignité et fermeté contre les agresseurs dans le but de défendre notre territoire et préserver la stabilité des Libanais", a-t-il ajouté.
Salam a assuré que "l'armée qui a présenté des martyrs lors de sa bataille glorieuse dans la Békaa, a le soutien total du gouvernement, lequel lui accorde sa confiance. Nous l'appuyons dans sa mission sacrée. Le Cabinet n'épargnera aucun effort et assurera les ravitaillements nécessaires pour défendre le Liban".
Le Premier ministre a révélé que "depuis hier dimanche, le Cabinet a contacté plusieurs parties internationales, demandant aux autorités françaises d'accélérer la livraison d'armes prévue auparavant et financée par l'Arabie Saoudite. Nous saluons les positions internationales publiées, condamnant l'attaque contre le Liban et appuyant ses institutions, son armée, sa souveraineté et son unité. Notre pays surmontera l'impasse comme il l'a fait au passé".
"Pas de solutions politiques avec les takfiristes qui sabotent les sociétés arabes sous des titres religieux bizarre. Ils veulent transmettre leurs pratiques malades au Liban. La seule issue consiste dans le retrait des insurgés de Ersal et de son voisinage, la libération des détenus militaires libanais et le retour de l'Etat dans cette région qui nous est chère", a-t-il expliqué.
Et d'ajouter: "Les Libanais, face aux menaces qui guettent leur pays à la suite du séisme dans la région, sont appelés à s'unir autour des forces armées légitimes durant cette situation critique et à s'attacher à leurs institutions constitutionnelles, lesquelles constituent leur seule référence. Ils doivent s'engager à un dialogue et s'éloigner de tous les facteurs déstabilisateurs".
M. Salam n'a enfin pas omis de saluer "les habitants de Ersal. Leurs souffrances ne dureront pas. Leur Etat ne renoncera pas à ses obligations à leur égard et ne les laissera pas en proie au chaos et au terrorisme".
Bassil de Téhéran: Prenez l'exemple du Liban dans la résistance
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui participe à Téhéran à la réunion urgente des ministres de la Commission de la Palestine au sein de l'organisation des pays non alignés, a appelé les conférenciers à suivre l'exemple du Liban dans la lutte et la résistance, qui a produit la victoire.
Dans son discours prononcé durant la réunion convoquée par l'Iran, le ministre a expliqué que Gaza illustrait la cause de la justice face à l'injustice, la cause de l'enfant face au monstre et de la tolérance face au terrorisme.
"Nous sommes ici pour Gaza bien sûr. Mais la cause de Gaza est celle de Mossoul et de Ersal au Liban. Le terrorisme y est le même. Terrorisme de l'Etat en Israël et terrorisme du takfir à Mossoul", a-t-il expliqué.
"En effet, Israël et l'EIIL s'affrontent dans la forme, mais se rencontrent dans le fond au Sinaï, au Golan, à Ersal, à Kassab et à Mossoul. C'est la ligne qui les lie et le Liban la brisera certainement. Il est déjà connu que tout ce qui se déroule dans la région, dans le même moment, a les mêmes objectifs. C'est de créer un fait nouveau accompli dans notre région (...)", a-t-il ajouté.
"C'est le projet consistant à créer des entités monochromes, afin de justifier l'existence de l'entité juive israélienne. Des entités en perpétuel conflit, mettant à l'écart l'identité juive d'Israël, au moment où les arabes et les non arabes, musulmans et chrétiens, sunnites et chiites, doivent lutter pour préserver leur identité levantine pluraliste, opposée au Takfir et à la méthode tyrannique d'Israël", a soulevé M. Bassil.
"Nous avons vécu toute cette histoire au Liban et avons remporté la victoire. Prenez notre expérience comme modèle", a-t-il appelé, rappelant les étapes des offensives israéliennes contre le Liban depuis 1968 et jusqu'à 2006.
Bassil a de même rappelé que Liban, à partir de sa croyance en le rôle des cours internationales dans la protection des peuples, a avancé à la Cour pénale internationale des informations sur les crimes commis par Israël à Gaza. Ces forfaits étant des crimes de guerre.
Il a incité les pays membres de cette Cour d'intenter des procès contre Israël, selon l'article 14 du règlement de ce tribunal.
Evoquant la situation au Liban à l'heure actuelle, le ministre Bassil a indiqué que le Liban, ayant toujours souffert du terrorisme israélien, souffre aussi du terrorisme takfiri et ce depuis l'an 2000 lors des événements de Donnieh, et puis en 2007 lors des événements de Naher el-Bared et enfin en ce moment où le terrorisme est ambulant d'un village à l'autre.
Il a toutefois affirmé que ce terrorisme sera sûrement enseveli au Liban.
"Le Liban vous appelle et à travers vous, appelle la communauté internationale, pour le soutenir. Le Liban demande une aide urgente et immédiate pour équiper l'armée en armes, lui permettre de faire face au terrorisme et aux terroristes, et pour mettre fin à l'occupation de son territoire par l'expulsion du terrorisme, par tous les moyens légitimes", a-t-il appelé.
"Nous sommes devant un moment décisif. Nous sommes devant une confrontation entre les valeurs humaines et le barbarisme inhumain. Nous, en tant que Libanais, avons tranché nos choix depuis la naissance du Liban et avons pays le prix cher pour demeurer un modèle de coexistence et de tolérance dans le monde, et ce prix nous le payons toujours", a ajouté M. Bassil.
Et de poursuivre: "Nous Libanais, nous affirmons ici à Téhéran, qu'il n'y a pas de place à l'unilatéralisme dans le monde. L'unilatéralisme sera sapé car son existence signifiera la fin de l'humanité et le retour à l'obscurantisme, à la barbarie et à la loi de la jungle dans laquelle excelle Israël, ainsi que l'EIIL, surtout dans le meurtre des gens et des enfants".
Il a ajouté que "Le peuple du Liban nous écoute sceptique en ce moment, la population de l'Irak aspire à nos prises de décisions et les enfants de la Palestiniens nous observent. Ils espèrent le salut. Répondrons-nous par une position ferme, par la lutte, le recours à la justice et la résistance?".
Par ailleurs,Bassil, a demandé d'introduire un nouvel article à la déclaration finale de ladite réunion ministérielle .
Cet article porte sur la communication avec le procureur général de la cour pénale internationale, afin d'entamer les investigations sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par Israël contre le peuple palestinien.
Les ministres réunis ont appelé les pays membres du Mouvement de non-alignement et qui font partie du traité de Rome, à déposer une plainte contre les crimes israéliens.