24-11-2024 06:50 AM Jerusalem Timing

Quand Bagdad et Erbil joignent leurs forces contre Daesh

Quand  Bagdad et Erbil joignent leurs forces contre Daesh

Selon le quotidien libanais assafir,les forces kurdes ont commencé une opération militaire de grande envergure, avec le soutien d’un des groupes armés kurdes du côté syrien l’armée de l’air irakienne..



Force est de constater que l’Etat islamique ou ex-Daesh n'a pas réussi  à garder sous son contrôle les positions qu’il avait prises au cours des deux derniers jours dans le district de Sinjar, au nord-ouest l'Irak, ni le passage frontalier  de Rabia du côtè de la Syrie.

Or, compte tenu de l’importance  stratégique et militaire de l’occupation de tels territoires,  une  coopération militaire s’est imposée de facto entre l'armée irakienne et les forces kurdes de peshmergas afin de reconquérir les positions perdues face à Daesh.

Et donc, les forces kurdes ont commencé une opération militaire de grande envergure, avec le soutien d'un des groupes armés kurdes du côté syrien, pour reprendre le contrôle des sites kurdes occupés par  Daesh, sachant que le président de la région du Kurdistan, Massoud Barzani a décidé de juger ceux qui se sont retirés de Sinjar.

Selon le quotidien libanais  assafir, citant un officier kurde, les forces peshmergas ont réussi à reprendre le contrôle de la commune Wana  et de la ville de Rabia après que Daesh les ait occupés et se préparent à lancer une opération de nettoyage sur Sinjar et Zoumar».

La province du  Kurdistan a envoyé des renforts supplémentaires dans la région, promettant de reconquérir  ses régions surtout qu’il y a forte raison de croire que les takfiris de  Daesh risquent de commettre des massacres punitives contre la population restante.

L'officier kurde a ajouté que «les opérations sont exécutées avec l'aide des combattants du parti kurde syrien de l'Union démocratique (PYD) venus prêter main forte aux peshmergas irakiens qui contrôlent le passage frontalier de Rabia du côté syrien..

Il faut dire que l’enjeu est de taille pour les forces kurdes qui à travers leur soutien aux forces irakiennes contribuent à assurer  un passage pour atteindre les dizaines de milliers de personnes déplacées qui se sont  refugiés dans les montagnes de  Sinjar où ils souffrent d'une grave pénurie d'eau et de nourriture.

Pour sa part, le PKK  a appelé tous les Kurdes «à se soulever contre l'Etat islamique fondamentaliste dans le nord de l'Irak». Dans son communiqué, le PKK estime que «   tous les Kurdes dans le nord, l'est, au sud et à l'ouest ont le devoir de se soulever pour lutter contre l'attaque des Kurdes dans le nord de l'Irak à Sinjar».

Le texte souligne que  «toutes les forces politiques kurdes sont impliquées dans cette résistance, épaule contre épaule. Lorsque les kurdes  sont victimes d’une agression, les agresseurs doivent savoir qu’ils affronteront tous les Kurdes ».

La population de Sinjar s’était refugiée dans les montagnes fuyant les exactions de Daesh car ils sont les adeptes de la minorité Yazidi ,  considérés comme des infidèles par Daesh ,   et donc ils seront forcés à la conversion à l'islam ou condamnés à mort.

Des témoins ont rapporté au correspondant d’assafir à Sinjar que «des hommes armés , susceptibles d’être des combattants Yazidis ont réussi à détruire un  véhicule militaire  appartenant à l'organisation Daesh », ajoutant que «Daesh lançait des avertissements à travers des haut-parleurs dans les mosquées de Sinjar en disant : Nos ennemis sont les  Kurdes ,  le gouvernement irakien ainsi que  tous ceux qui pointent  les armes contre nous et tous ceux qui ne proclament pas leur  Islam ».

Par ailleurs, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a chargé la force de l’air du pays de venir en aide des forces de Peshmerga dans la lutte contre Daesh. Une première qui souligne la gravité de la situation militaire dans cette région.

Il est donc établi que la force aérienne irakienne effectue des raids en appui aux forces terrestres de Peshmerga.

Cela dit, le gouvernement régional du Kurdistan a fait savoir aux  Etats-Unis que « les forces peshmergas ont besoin d’ armes et d'équipement pour contrer la menace du terrorisme et assurer la protection des citoyens». Un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères de la région du Kurdistan Falah Mustafa,  a expliqué aux responsables américains qu’il était temps de faire évoluer les  relations entre les deux côtés et de passer de l’étape du soutien moral à l'étape du soutien militaire direct», ajoutant que «Washington n'a pas rejeté les demandes du gouvernement et a promis d’agir ».

En outre, des militants ont exprimé leur inquiétude sur le sort de milliers de personnes déplacées de la minorité Yazidi et turkmène qui ont fui après le contrôle de Daesh de la région de Sinjar..

Selon  l'activiste Khadr Doulma «ce que Daesh a fait contre les Yazidis à Sinjar est un nettoyage ethnique», ajoutant qu’ «il y a des milliers de gens qui se sont refugies  à Dohuk, mais des milliers sont encore piégés dans le Mont Sinjar, sans eau, ni nourriture, ni médicaments ».

Le militant turkmène, Ali al-Bayati, a déclaré que » Daaesh a pris au piège plusieurs familles fuyantes , a exécuté leurs hommes, a enlevé les femmes et les filles et les a prises comme esclaves vers l'aéroport de Tal Afar qu'il contrôle».