"Tsahal a pris la fuite", s’indigne le Yediot Aharonot. 4 à 6 milliards de dollars de dégâts à Gaza.
Les armes restaient muettes mercredi à Gaza, à l'aube du deuxième jour d'un cessez-le-feu qu'Israéliens et Palestiniens devaient essayer de consolider lors de discussions au Caire.
La trêve, obtenue avec les médiations égyptienne et américaine, est entrée en vigueur mardi matin, a priori pour 72 heures. Des discussions doivent à présent s'ouvrir pour une trêve plus durable entre des belligérants aux exigences diamétralement opposées.
Selon la chaîne panarabe al-Mayadeen, des délégués égyptiens auraient suggéré aux deux parties de prolonger le cessez-le-feu à 120 heures afin d'aider les négociations.
La délégation israélienne est arrivée mardi soir au Caire, tandis que les représentants du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah dans la bande de Gaza rejoignaient la délégation palestinienne déjà présente dans la capitale égyptienne.
Démilitariser Gaza
Côté israélien, le cabinet de sécurité restreint s'est tenu à huit clos mardi soir pour discuter de la position israélienne sur les négociations au Caire.
Selon des responsables du gouvernement israélien, les exigences d' « Israël » se concentreraient sur deux questions principales: empêcher le réarmement du Hamas à court terme et démilitariser la bande de Gaza sur le long terme.
Pas de compromis, insiste la Résistance
Une demande totalement réfutée par les différentes factions de la Résistance palestinienne.
L'ex-Premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, a affirmé que la délégation palestinienne s'en tenait à ses exigences et ne ferait aucun compromis, assurant qu' « Israël » ne serait pas en mesure d'obtenir des gains politiques après son "échec" sur le champ de bataille.
Un autre responsable du Jihad islamique a également souligné que la délégation palestinienne ne ferait pas de concessions sur ses exigences avant la levée du blocus de la bande de Gaza. Et d’ajouter: la question du désarmement de la Résistance à Gaza ne sera pas à l'ordre du jour des pourparlers indirects avec « Israël ».
La délégation palestinienne réclame la levée du blocus israélien qui étouffe l'économie d'un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel s'entassent 1,8 million de personnes, pour moitié des mineurs.
Cette délégation composée des différents partis palestiniens s'était entendue dimanche au Caire sur une série d'autres exigences: ouverture des points de passage aux frontières, élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et libération de prisonniers palestiniens.
Des sources proches du Hamas ont déclaré que les Egyptiens ont rejeté certaines des demandes qui ont été présentées par la délégation palestinienne, y compris la réouverture du passage de Rafah et la création d'un aéroport, ainsi que la construction d'un port maritime.
"Tsahal a pris la fuite", selon le Yediot Aharonot
Entre-temps, l’écho de la défaite israélienne à Gaza se fait de plus en plus entendre. L'opposition israélienne tout comme une bonne partie de la droite fustigent la gestion "catastrophique" de la guerre par Netanyahu.
Le député à la Knesset Yaruham Sterker a dénoncé "la défaite de Netanyahu à Gaza" et a exigé qu'il "passe aux aveux" et reconnaisse son échec.
Pour le quotidien israélien le Yediot Aharonot, "l’armée a pris la poudre d’escampette, trainant derrière elle le poids lourd de sa défaite", fustigeant la décision du "désengagement de l'armée israélienne de la bande de Gaza".
4 à 6 milliards de dollars de dégâts
Cependant à Gaza, la nuit a été marquée par un silence devenu inhabituel. Le territoire dévasté semblait n'avoir encore jamais connu autant de calme depuis le début le 8 juillet de cette guerre qui a fait, selon le ministère palestinien de la Santé 1.875 morts, dont 430 enfants et adolescents et 243 femmes.
A la faveur de l'accalmie, les secours ont pu accéder à des zones bloquées par les combats, où ils commençaient à découvrir de nouveaux corps, alourdissant un bilan humain déjà exorbitant.
En voitures ou en charrettes tirées par des ânes, des milliers de Palestiniens sont retournés chez eux, pour voir si leur maison était toujours debout. Après celui des bombes, ils ont accusé le choc de la dévastation.
La guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts directs, selon le vice-ministre palestinien de l'Economie Tayssir Amro.