La réhabilitation du secteur industriel prendra jusqu’à 20 ans et nécessitera plus de dix milliards de dollars.
Les autorités syriennes veulent accorder d'importantes facilités aux industriels syriens désirant remettre sur pied leurs entreprises endommagées par plus de trois ans de guerre, a déclaré le vice-ministre syrien de l'Economie, Abdel Salam Ali.
"Nous soutenons la réhabilitation d'établissements industriels endommagés, en vue de la reconstruction (du pays) et pour assurer les besoins du marché local", a affirmé mercredi à l'AFP le responsable syrien.
"Des décisions ont été prises pour faciliter l'importation de matières premières et d'engins nécessaires à la production industrielle et agricole", a-t-il expliqué sans autres précisions.
Selon lui, les règlements anciens entravant le processus d'importation ont été révisés. "Nous sommes en période de crise. Nous avons pris des décisions exceptionnelles".
Des licences d'importation accompagnées d'importantes dispositions (facilités) ont été accordées à de nombreux industriels à Damas et sa campagne, à Homs et même à Alep, pour "faire décoller l'industrie locale, soutenir la reconstruction du pays et renforcer le marché du travail".
Durant le premier semestre de 2014, onze nouvelles usines d'un montant de 366 millions de livres syriennes (2,1 M USD) dans les domaines de l'industrie alimentaire, chimique, et de l'ingénierie ont ouvert leurs portes dans la province de Damas. En outre, 130 autres projets ont obtenu des licences pendant cette même période, ont annoncé mercredi les journaux syriens.
En mars, le ministère de l'Industrie a estimé dans un mémorandum, que la réhabilitation du secteur industriel prendra jusqu'à 20 ans et nécessitera plus de dix milliards de dollars
Avant la crise, les secteurs agricole et industriel assuraient 60% des besoins du marché, alors qu'actuellement, ces secteurs sont détruits, a affirmé M. Ali.
Selon l'Economist Intelligence Unit, le PIB syrien atteindra 34 milliards de dollars en 2014, contre 60 milliards enregistrés en 2010.
Cette guerre soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes a entraîné la Syrie dans une situation économique épouvantable, plongeant dans la pauvreté la moitié de la population et ruinant les secteurs de l'éducation et de la santé, selon un rapport de l'ONU publié en mai.
Dans le cadre d'une destruction méthodique des atours de l'Etat syrien, en plus des destructions des sites économiques, les pillages ont ravagé le secteur industriel syrien, surtout dans le gouvernorat d’Alep. Les équipements de la cité industrielle cheikh Najjar qui ont été dérobés par les miliciens et les rebelles de l’Armée syrienne libre, premier groupuscule à avoir pris les armes contre le pouvoir syrien, puis par les autres milices, ont été revendus en Turquie.
Avec AFP, al-Manar