Jeudi, aucun affrontement n’a été enregistré.
Plus aucun terroriste n'était visible ce jeudi dans la localité d'Aarsal dans l'est du Liban, après cinq jours de combats meurtriers avec l'armée qui ont provoqué un retour massif de réfugiés syriens vers leur pays.
Une trêve annoncée mercredi tenait toujours jeudi en début de soirée, à la suite d'une bataille inédite entre soldats libanais et terroristes venus de Syrie, la plus dangereuse flambée de violence au Liban depuis le début de la guerre dans le pays voisin il y a trois ans.
Des cheikhs salafistes venus négocier avec les terroristes ayant pris samedi le contrôle d'Aarsal avaient obtenu mercredi leur retrait dans les 24 heures.
Jeudi, aucun affrontement n'a été enregistré. Des transports de troupes, des chars et des véhicules de l'armée étaient postés à l'entrée de l'agglomération. Les journalistes étaient interdits d'entrer dans la localité.
A l'intérieur, "aucun homme armé n'était visible aujourd'hui", a affirmé Wafiq Khalaf, un membre du conseil municipal contacté au téléphone par l'AFP.
'Tous partis'
« Ils sont tous partis, on ne les voit plus. A moins qu'ils ne soient cachés", a-t-il indiqué.
Une source militaire a affirmé à l'AFP ne "pas être en mesure de dire si les hommes armés étaient partis d'Aarsal tant que l'armée n'est pas à l'intérieur" de la localité. Le négociateur cheikh Mohieddine Nassabayh a assuré "qu'il n'y avait plus que des civils dans la localité".
Selon Khalaf, "il y a beaucoup de destructions", des magasins calcinés, des maisons détruites. Certains, selon lui, ont rouvert leurs échoppes mais la "circulation reste timide car les gens n'osent pas encore sortir de chez eux".
"Un des camps de réfugiés syriens a totalement brûlé et il y a des corps à l'intérieur. La localité sent la mort", a indiqué pour sa part le négociateur cheikh Hossam al-Ghali. Selon lui, les gens manquent de pain. Trois camions d'aide sont entrés dans la localité de 35.000 habitants dans l'après-midi.
Les affrontements ont coûté la vie à 17 soldats et des dizaines de terroristes et de civils entre samedi et mercredi, avant qu'une trêve ne soit établie.
Par ailleurs, 19 soldats et 17 policiers étaient toujours retenus jeudi soir par les miliciens. Trois policiers ont été relâchés mardi, et trois militaires mercredi.
Les membres des forces de l'ordre faits prisonniers "ont été conduits par les hommes armés dans la montagne surplombant Aarsal", a déclaré le chef de l'armée, le général Jean Kawahji.
Une source ministérielle a confié à l'AFP que "leur libération demeurait le point le plus épineux des négociations".
"Tous les prisonniers sont vivants", avait précisé mercredi l'un des négociateurs, cheikh Samih Ezzedine.