Majdal Chams, chef-lieu des localités druzes de la partie occupée du Golan syrien, oscille entre admiration et inquiétude face aux tentatives des jeunes Palestiniens et Syriens de franchir la ligne d’armistice entre Israël et la
Majdal Chams, chef-lieu des localités druzes de la partie occupée du Golan syrien, oscille entre admiration et inquiétude face aux tentatives des jeunes Palestiniens et Syriens de franchir la ligne d'armistice entre Israël ( la Palestine occupée) et la Syrie.
"Ils sont emplis de nationalisme arabe, ils sont fiers et ils sentent qu'ils n'ont pas de droits", s'enthousiasme un habitant, Selim Ibrahim, assis au sommet d'un bâtiment inachevé, scrutant l'horizon à la recherche de signes de nouvelles manifestations en provenance de Syrie.
"Cela ne changera sans doute rien dans l'immédiat, mais cela touche l'opinion publique à l'étranger et fait comprendre aux Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza qu'ils sont avec eux", estime M. Ibrahim, qui a assisté ébahi au franchissement de la ligne par plusieurs dizaines de réfugiés palestiniens le 15 mai.
Mais d'autres résidents de la ville à majorité druze, où l'activité périclite depuis, redoutent, sans oser le dire ouvertement, que ces protestations ne chassent les visiteurs de la région et n'aboutissent à un bain de sang qui ne conduira nulle part.
A l'hôtel Narjis, qui offre une vue sur le reste du territoire syrien, la direction indique avoir enregistré l'annulation de la plupart des réservations du mois, les clients évoquant la "sécurité".
"La vérité c'est que la situation économique ici est très mauvaise", Siham, tenancière d'une gargote sur la route aux abords de Majdal Chams, qui refuse de révéler son nom complet.
"Il n'y a pas de touristes et c'est pour ça que c'est aussi calme, qu'autant de magasins sont fermés. C'est un problème pas seulement pour moi, mais pour toute la région", dit-elle.
"Si ces manifestations produisaient un résultat, la guerre ou la paix, quelque chose, je pourrais les soutenir, mais cela n'aboutit à rien. Ce n'est pas la solution", estime-t-elle, déplorant le nombre de jeunes manifestants touchés par les balles israéliennes.
"Que puis-je dire, c'est leur droit, c'est leur terre, c'est leur fierté. Je suis avec eux, d'entre eux", explique Salma Jamal, une femme au foyer de 47 ans.
"Je sais que c'est dangereux, mais je ne les arrêterai pas, je les accueillerai" s'ils parviennent de nouveau à passer, affirme-t-elle.
Lors des guerres israélo-arabes de juin 1967 et d'octobre 1973, près de 150.000 personnes ont été expulsé, soit la grande majorité de la population du Golan.
Seuls restent sous occupation israélienne quelque 18.000 druzes, dont la quasi-totalité ont refusé la carte d'identité israélienne par attachement à la Syrie.
"Ce qu'il s'est passé hier (dimanche) était faible en comparaison du 15 mai. Mais ce n'est pas la fin", prédit Selim Ibrahim. "Ils continueront à venir".