A Bagdad, l’intervention américaine a suscité un peu de scepticisme. Nouri al-Maliki réclamait ces frappes depuis le début en juin de l’offensive de l’EI.
Les Etats-Unis se sont directement impliqués en Irak pour la première fois depuis le retrait de leurs troupes en 2011 en bombardant vendredi des positions des takfiris menaçant le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis.
Deux chasseurs bombardiers américains ont largué vers 13H45 (10H45 GMT) des bombes de 250 kg sur une pièce d'artillerie mobile de l'Etat islamique (EI) qui avait visé des forces kurdes à Erbil, a annoncé le porte-parole du Pentagone, l'amiral John Kirby.
Le chef de l'armée irakienne, Babaker Zebari, a estimé que cet appui aérien allait permettre "d'énormes changements sur le terrain dans les prochaines heures".
"Les officiers de l'armée irakienne, les peshmergas (kurdes) et des experts américains travaillent ensemble pour déterminer les cibles", a-t-il expliqué, évoquant également des frappes américaines dans la région de Sinjar, à l'ouest de Mossoul et des opérations prévues dans "des villes irakiennes contrôlées par l'EI".
L'ONU cherchait désormais de son côté à établir un "corridor humanitaire" dans le nord de l'Irak pour permettre d'évacuer les civils menacés.
La France s'est dit "prête à prendre toute sa part" dans l'aide aux populations civiles victimes des "exactions intolérables" de l'EI, tandis que le Royaume-Uni a annoncé des parachutages de vivres dans les prochaines 48 heures.
Jeudi soir, le président américain Barack Obama avait déjà évoqué un risque de génocide en autorisant des frappes militaires ciblées "pour protéger les civils pris au piège" ainsi que les personnels américains à Erbil et à Bagdad.
Kurdistan menacé
A Bagdad, l'intervention américaine a suscité un peu de scepticisme, dans la mesure où le Premier ministre Nouri al-Maliki réclamait ces frappes depuis le début en juin de l'offensive de l'EI, qui était déjà bien implanté en Syrie et contrôle désormais de vastes pans du territoire irakien.
Obama "n'a rien fait pendant trois ans mais quelque chose arrive aux Kurdes et aux chrétiens et il commence à parler de terrorisme", a dénoncé Rashaad Khodhr Abbas, un fonctionnaire à la retraite.
L'arrivée massive de réfugiés aux portes du Kurdistan augmente la pression sur cette région, déjà à court d'argent en raison d'un conflit avec Bagdad sur les revenus pétroliers.
L’EI enrôle des enfants
Le ministère des droits de l’homme a révélé que l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI) enrôle des enfants âgés de moins de 12 ans pour commettre des attentats suicides et les envoie à la province d’al-Anbar pour les vendre à des prix variant entre 500 et 3000 dollars. Selon le site Soumariya news, « l’un des jeunes a été sauvé il y a quatre jours de ce crime odieux ».
Ledit ministère accuse les miliciens de ce groupe terroriste d’administrer des pilules de drogues qui provoquent l’hallucination avant d’aller se faire exploser. De plus, « ils filment des femmes nues pour attirer les jeunes et les menacent de publier la vidéo ou de les remettre aux bandes de l’EI pour les punir », ajoute-t-on de même source.
De son côté, la commission suprême des droits de l’homme a assuré que l’EI utilise les enfants comme boucliers humains dans les villes de Tikrit et Mossoul.
Cette même commission a confirmé que l’EI a enterré vifs des centaines d’enfants et de jeunes à Mossoul. Ils ont été enterré dans des fosses communes vivants.