24-11-2024 06:59 AM Jerusalem Timing

500 Yazidis exécutés ou enterrés vifs, des dirigeants arabes de l’EI périssent

500 Yazidis exécutés ou enterrés vifs, des dirigeants arabes de l’EI périssent

Des avions US ont frappé des repaires de l’EI.

 

Près de 20.000 Irakiens, réfugiés dans les monts Sinjar pour fuir les miliciens dans le nord de l'Irak, ont pu s'échapper sains et saufs vers la Syrie avant de revenir en Irak escortés par les forces kurdes, ont indiqué des responsables dimanche.

Un responsable kurde au point de passage de Fishkabour, à la frontière, a indiqué que 30.000 personnes étaient arrivées de Syrie, après avoir fui les montagnes.

"Les forces kurdes sont parvenues à faire passer en Syrie 30.000 Yazidis, en majorité des femmes et des enfants, puis à les faire revenir au Kurdistan" irakien, a expliqué Shawkat Barbahari.

Des milliers d'habitants appartenant à la minorité kurdophone des Yazidis ont été chassés de chez eux lorsque les miliciens de l'Etat islamique (EI) se sont emparés la semaine dernière de la ville de Sinjar, l'un de leurs bastions.

Ils sont depuis terrés, terrorisés, dans les montagnes, par des chaleurs extrêmes, sans vivres ni eau.

"La plupart ont traversé hier (samedi) et aujourd'hui, l'opération continue; on ne sait vraiment pas combien sont encore coincés dans les montagnes", a ajouté Barbahari.

Selon la députée yazidie Vian Dakhil, de 20.000 à 30.000 réfugiés ont réussi à fuir et se trouvaient désormais dans la région autonome du Kurdistan irakien. "Mais il en reste des milliers dans la montagne", a ajouté celle qui est devenue le visage de cette minorité après que l'image de ses larmes en plein milieu d'une session parlementaire ont fait le tour du monde.

"Le passage n'est pas sûr à 100%", selon elle, "il y a toujours un risque".

Signe de la difficulté à connaître le nombre exact de personnes ayant fui et combien d'entre elles se trouvent encore sur la soixantaine de kilomètres des monts Sinjar, un responsable du bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires a pour sa part déclaré que de 15.000 à 20.000 réfugiés avaient pu fuir les monts Sinjar.

"Les autorités locales nous ont informés qu'entre 15.000 et 20.000 personnes avaient fui et traversé la Syrie pour revenir en Irak", a affirmé David Swanson à l'AFP.

Il a souligné que l'ONU n'était pas directement impliquée dans l'exfiltration des déplacés, et qu'il ne pouvait confirmer ces chiffres. Mais, a-t-il ajouté, elle se tient prête à aider tous ceux qui seront passés dans la province de Dohouk, dans le Kurdistan.

L’EI menace de tuer 300 familles yazidies

Des témoins de la communauté yazidie ont rapporté que les miliciens de l’EI ont menacé de tuer 300 familles si elles ne se convertissent pas à l’islam. Selon ces témoins, l’EI assiège les familles dans trois villages. Ils sont au nombre de 4000 personnes.

Le militant Ali Sanjari a indiqué que les habitants de ces villages ont proposé aux terroristes d’abandonner leurs régions mais ceux-ci ont catégoriquement rejeté l’appel. Sachant que l’ultimatum fixé par les terroristes de l’EI se termine ce dimanche.

500 Yazidis exécutés ou enterrés vifs

Effectivement, les terroristes de l’EI ont tué 500 yazidis dans une attaque menée au nord du pays. Selon le ministre irakien des droits de l’homme Mohammad Chayya Soudani, les miliciens de l’EI ont « enterré vifs ces femmes et des enfants et pris en otage 300 femmes ».

Et de poursuivre : « Nous possédons des preuves tangibles de la part de yazidis qui ont survécu des massacres et des photos des sites de crimes commis par l’EI qui montrent que les bandes de l’EI ont exécuté plus de 500 yazidis après leur entrée à Sinjar ».

Les miliciens de l’EI accusent les Yazidis d’être des adorateurs du Satan. 

Nouvelles frappes américaines

Face à l’avancée des terroristes qui ont semé la mort et la terreur parmi la population, les Etats-Unis ont lancé de nouvelles frappes contre leurs positions dans le nord de l'Irak.

Les forces américaines "ont (mené) avec succès quatre frappes aériennes pour défendre les civils yazidis cibles d'attaques aveugles" près de Sinjar, a indiqué l'armée américaine tard ce samedi.

Ces forces ont mené leurs premières frappes vendredi pour enrayer l'avancée des miliciens de l'Etat islamique (EI) qui menacent le Kurdistan et des milliers de civils. 

L’EI reconnait la mort de ses dirigeants arabes

L’EI a reconnu la mort de ses dirigeants de nationalités arabes dans un raid aérien à l’ouest de Mossoul au nord de l’Irak. Il s’agit d’Ibrahim Roueili et de son frère Ismail (saoudiens), Adnane Amri (tunisien), Mohammad Diyab Wahhabi (libyen), et de Mohammad Adnane (Egyptien), indique le centre d’information national irakien dans un communiqué.

Aides humanitaires

Parallèlement, les Etats-Unis ont largué dimanche matin de nouvelles cargaisons de vivres -- l'équivalent de 52.000 repas -- et des conteneurs d'eau après avoir déjà mené des opérations similaires jeudi et vendredi à destination des "milliers de citoyens" menacés sur les monts Sinjar, entre Mossoul et la frontière syrienne, a annoncé le Pentagone.

Appels à un gouvernement d'union

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius est arrivé dimanche à Badgad pour des entretiens avec des responsables du ministère des Affaires étrangères et doit ensuite se rendre à Erbil pour superviser la première livraison d'aide humanitaire française aux déplacés de Sinjar.

A son arrivée à Bagdad, le chef de la diplomatie française a appelé à la mise en place d'un gouvernement d'union "pour mener la bataille contre le terrorisme".

"Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme", a-t-il déclaré après une brève rencontre avec le ministre irakien des Affaires étrangères par intérim, Hussein Chahristani.

La Grande-Bretagne a pour sa part commencé à larguer dimanche de l'aide humanitaire, a annoncé un porte-parole à l'AFP.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a également appelé à "respecter le calendrier constitutionnel qui régit la nomination du Premier ministre" et à "former un gouvernement élargi acceptable par toutes les composantes de la société irakienne".