29-11-2024 09:42 PM Jerusalem Timing

Ukraine: une colonne de blindés en déroute près de Donetsk

Ukraine: une colonne de blindés en déroute près de Donetsk

Un cessez-le-feu est "indispensable", insiste Moscou

Les forces d'autodéfense populaire de la république autoproclamée de Donetsk ont annoncé avoir dévié l'attaque de l'armée régulière contre Ilovaïsk (35 km à l'est de Donetsk), détruisant une colonne de blindés de l'ennemi, a appris l'agence RIA Novosti auprès de l'état-major des insurgés.

"Neuf unités de véhicules blindés ont été détruits", a précisé la source.

Selon la source, des combats se poursuivent près de Mospino et à Krasnyï Loutch (région de Lougansk), à 120 km à l'est de Donetsk.

En outre, l'armée pro-Kiev poursuit le pilonnage des villes de Gorlovka, d'Enakievo et de Donetsk.

 Aide humanitaire indispensable

Un cessez-le-feu pour apporter une aide humanitaire aux populations victimes des combats dans l'est de l'Ukraine "est non seulement possible mais indispensable", a affirmé dimanche le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

 

"Nous estimons que cette question est urgente, qu'elle ne supporte pas de retard", a poursuivi devant des journalistes à Sotchi (sud de la Russie) Lavrov, ajoutant que la question était suivie personnellement par le président russe Vladimir Poutine.

 

La Russie assure pour autant ne pas vouloir agir de façon unilatérale, alors que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, notamment, ont sévèrement mis en garde Moscou contre toute intervention militaire sur le sol ukrainien qui serait menée sous forme de mission humanitaire.

 

"Nous sommes actuellement en train de nous mettre d'accord avec la partie ukrainienne, avec le Comité international de la Croix Rouge et avec les organisations humanitaires des Nations Unies sur la nécessité d'envoyer d'urgence une aide humanitaire dans les régions de Lougansk et de Donetsk", a déclaré Lavrov.

 

Ces deux villes constituent les derniers bastions des Ukrainiens prorusses, confrontés à une offensive d'envergure des forces régulières ukrainiennes depuis plusieurs semaines. L'Occident accuse la Russie d'alimenter en armes les rebelles, ce que Moscou dément.

 

Le "Premier ministre" de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a déclaré samedi être prêt à un cessez-le-feu si l'armée ukrainienne cesse son offensive contre la ville "encerclée" et au bord selon lui d'une "catastrophe humanitaire".

 

A Lougansk inaccessible à la presse, les autorités dénoncent un "blocus" depuis huit jours, alors que la ville n'a plus d'électricité, d'eau courante ou de réseau téléphonique, et que l'essence et les réserves de nourriture s'épuisent rapidement.

 

Donetsk pilonnée

 

Donetsk, fief des prorusses, a subi dimanche un pilonnage d'artillerie touchant une maternité. Depuis 04H20 locales, une journaliste de l'AFP a entendu plus de 20 détonations à Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d'habitants avant les hostilités) qui est depuis plusieurs jours le théâtre d'intenses combats entre les prorusses et les forces ukrainiennes ayant tué plusieurs civils.

 

Dans une maternité du centre-ville, une explosion a soufflé les vitres dimanche à l'aube. Les mères et les nouveaux nés étaient réfugiés dans une cave jusqu'ici utilisée pour conserver du matériel médical stérilisé, selon une journaliste de l'AFP.

 

"Nous avons déjà eu trois naissances dans la cave, dont une ce matin même", raconte Marina Ovsianik, responsable de l'établissement.

 

L'armée ukrainienne a annoncé dimanche matin avoir "resserré au maximum l'étau" autour de Donetsk et avoir tiré contre les bases rebelles en leur infligeant "de lourdes pertes". Trois soldats ont été tués et 27 blessé en 24 heures, a annoncé le porte-parole militaire Andriï Lyssenko.

 

Il a fait état de "combats acharnés" à Krasny Loutch, ville de 120.000 habitant à 65 km au nord-ouest de Lougansk dont le contrôle permettrait selon Kiev de bloquer l'acheminement d'aide aux séparatistes de Donetsk depuis la Russie.

 

Samedi le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhartchenko a reconnu que Donetsk était "encerclé" et au bord d'une "catastrophe humanitaire". 

 

Hélicoptères et blindés russes

 

Face à cette situation qui se dégrade pour les civils dont 300.000 ont déjà fui vers la Russie et les autres régions de l'Ukraine, Moscou a proposé de mener une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine.

 

Une idée fermement rejetée par les Occidentaux qui accusent la Russie d'alimenter la rébellion en Ukraine en lui fournissant des armes et craignent une intervention russe sous prétexte d'une mission humanitaire.

 

En parlant avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au téléphone, son homologue américain John Kerry a déclaré samedi qu'il n'était pas question que la Russie intervienne en Ukraine "par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de +maintien de la paix+".

 

Le président Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé que toute incursion russe en Ukraine serait "injustifiée, illégale et inacceptable".

 

Selon le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, deux hélicoptères et deux drones russes ont violé samedi soir l'espace aérien ukrainien respectivement dans les régions de Lougansk (est) et de Kherson (sud). Une colonne de 30 blindés a été repérée près de la frontière avec la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

 

Selon l'Otan, le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes.

 

 source: AFP et Rianovosti