La Russie menace d’opposer son veto à une condamnation de la Syrie au Conseil de sécurité défendue par la France .
Le nombre des victimes des massacres perpétrés lundi par des groupes armés contre les soldats syriens s’est élevé à 120 martyrs, après un précédent bilan faisant état de 80 morts à Jisr al-Choughour.
Les groupes terroristes ne se sont pas contentés de tuer les soldats dans des différentes embuscades, mais ils ont mutilé leurs corps et les ont jetés dans le fleuve d’al-Assi.
Des snipers appartenant à ces groupes se sont déployés sur les toits des maisons et ont tué plusieurs passants. Les hommes armés ont également attaqué les magasins et terrorisé la population dans Jisr al-Choughour.
Dans un communiqué publié lundi soir, le ministre syrien de l’intérieur Mohamad Ibrahim Chaar a affirmé que les forces sécuritaires agiront avec fermeté et force contre ceux qui menacent la sureté de la patrie et des citoyens.
Les habitants des villages avoisinants à Jisr al-Choughour ont dû quitter leurs maisons pour fuir les organisations armées qui terrorisent les gens.
A Damasm des centaines de Syriens se sont rassemblés lundi soir à la place de Mohafazat exigeqnt une intervention rapide de l’armée à Jisr al-Choughour pour mettre fin à l’effusion de sang par les organisations armées terroristes.
De même, des centaines d’universitaires ont effectué un sit-in devant le siège de la mission européenne à Damas pour protester contre les ingérences étrangères dans les affaires syriennes internes.
La France prête à risquer un veto russe à l'ONU
Sur le plan politique, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé depuis Washington que la France et d'autres puissances occidentales sont désormais prêtes à risquer un veto de la Russie à l'ONU sur leur projet de résolution condamnant la violence en Syrie.
"Nous pensons, tous ensemble, que nous devons avancer maintenant et soumettre ce projet de résolution au Conseil de sécurité", a dit Juppé, précisant en avoir parlé lundi avec son homologue américaine Hillary Clinton.
Le projet de résolution a été rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Il condamne la violence du régime du président Bachar Al-Assad et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires.
"Nous savons que la Russie opposerait probablement son veto à toute résolution sur la Syrie (...) S'ils choisissent le veto, ils prendront leurs responsabilités. S'ils voient qu'il y a onze voix pour la résolution, peut-être vont-ils changer d'avis. Il y a donc un risque à prendre, et nous sommes prêts à le prendre", a conclu Juppé.