Des pères offrent leurs fils à l’Etat Islamique.
Coup dur pour la milice takfirie de l’Etat Islamique (EI, ex-EIIL), couramment prénommée Daech , son numéro un en Syrie, Abou Hamza al-Ansari a été tué.
La mort de ce dirigeant de haut calibre a été annoncée par les sites des comités de coordination proche de l’EI qui se sont contentés d’indiquer qu’il a succombé dans les combats menés contre l’armée syrienne régulière dans la province d’Alep.
Alors que d’autres sites ont tenté de minimiser l’importance de cette perte, véhiculant qu’il a été tué a proximité d’un barrage de la milice de l’Armée syrienne libre.
Bien connu sur les réseaux sociaux, al-Ansari dont la véritable identité n’a pas été dévoilée est , selon des observateurs cités par le site d’information libanais al-hadath News, le bras droit du numéro un de la milice, Abou Bakr al-Baghdadi, et l’un de ses plus importants commandants militaires en Syrie.
Originaire du gouvernorat d’Idleb, son engagement auprès de Baghdadi en Irak remonte à bien avant l’éclatement des évènements syriens.
« La mort d’al-Ansari s’est fait dans le cadre d’une opération spéciale menée par l’armée syrienne après une traque de plusieurs jours et il a été attiré dans un guet-apens à l’école de l’agriculture dans la ville d’al-Bâb à Alep où il a été visé par un missile tiré à partir d’un avion militaire syrien. Un certain nombre de ses collaborateurs ont péri aussi.
Cette opération intervient au lendemain de la mort de 5 hauts-responsables de l’EI, dans la région de Mossoul à l’ouest de l’Irak, également dans un raid aérien. (Voir l’article sur notre site).
Al-Hadath News évoque aussi ce lundi la mort d’un autre commandant de l’EI en Irak, un certain Abou Mohammad al-Adnane (qui est autre que le porte-parole de l’EI Abou Mohammad al-Adnani), de nationalité saoudienne et qui s’était fait remarquer dans la bataille de l’EI pour l’invasion de la province de Ninive.
Deir Ezzor : le supplice de Chaïtate
Le point sur la situation à Deir Ezzor où la bataille faisait rage depuis plus de dix jours entre la tribu du village Chaïtate et les miliciens takfiris de l’EI ne fait pas l’unanimité.
Selon le journal libanais al-Akhbar, elle se poursuit malgré les massacres commis par les miliciens takfiris contre les membres du clan, sans aucune considération pour les civils. « des dizaines de civils qui avaient fui leur village Chaïtate vers celui de Chaafa , dont des femmes et des enfants ont été massacrés dans une école » , révèlent des sources locales pour le journal libanais al-Akhbar.
Alors que le sites de l’EI se targuent d’avoir emprisonné des dizaines de fils de Chaïtate , des sources proche de la tribu assurent que ce sont des ouvriers qui travaillent dans le champs de pétrole conquis par l’EIIL.
« Ils ont été enlevés pour la seule raison qu’ils sont originaires du village de Chaïtate... les crimes qui ont été commis ont pour seul but de semer la panique, mais ils ont eu un effet inverse. Ces criminels n’échapperont pas à la revanche des révolutionnaires pour leurs frères », a dit cette source.
Al-Akhbar ajoute qu’un grand nombre de médecins et d’infirmiers syriens se sont enrôlés pour venir en aide aux tribus de Deir Ezzor.
Samedi, des dizaines de miliciens de l’EI ont eux aussi péri, indique le journal libanais al-Akhbar.
Or, la version rapportée par le journal libanais assafir est quelque peu différente. Selon lui « la révolte des fils de Chaïtate s’est terminée dans un bain de sang et de lambeaux ».
Le quotidien indique que deux opérations suicide ont eu lieu le vendredi dernier, l’une d’entre elles ayant été exécutée par le saoudien Abou Moujahid al-Jazraoui, et au cours desquels des dizaines de membres de la tribu en question ont péri ou été blessée.
Dans les villages envahis par l’EI, en l’occurrence Abi-Hamam, Kachkiyé et Granij, des milliers de leurs habitants ont pris la fuite surtout que des rumeurs disaient que l’EI a décidé d’exécuter chaque membre de cette tribu âgé de plus de 15 ans.
Dans un enregistrement attribué à l’un de ses fils, il est question d’un massacre atroce ayant couté la vie à près de 250 de ses membres. Ce que les sources de l’EI nient, alors que se confirme le massacre perpétré à l’école de Chafaa.
Bataille des aéroports
Entre temps, plusieurs aéroports syriens dans différentes régions syriennes, font l’objet d’assauts d’insurgés.
Dans la province ouest de Raqqa, les combats enragés ont lieu aux alentours de l’aéroport al-Tabaka ou des dizaines de miliciens de l’EI se sont entassés pour le conquérir. Au moment où l’aviation syrienne bombarde sans relâche leurs repères. Selon Assafir, cet aéroport est le dernier site de l’armée régulière dans ce gouvernorat conquis par l’EI, depuis que ce dernier s’est emparé de la base du regiment-93. Ce dernier qui est tombée la semaine passée après une dure bataille au cours de laquelle les miliciens de l’EI ont utilisé pour la première fois une intensité de feu sans précédent. Preuve qu’ils disposent de nouveaux armements d’artillerie.
En revanche à Damas, la bataille qui a eu lieu autour de son aéroport international, lorsque les régions qui l’entourent ont fait l’objet de pilonnages et d’accrochages s’est avérée être « un leurre ».
Alors que la milice pro saoudienne Armée islamique (AI) avait annoncé cette attaque dans le cadre d’une bataille baptisée « la bataille pour assiéger l’aéroport international de Damas », une source militaire régulière a nié en bloc ces assertions assurant qu’il n’y a jamais eu de combats dans ces parages. « L’armée syrienne contrôle d’une main de fer cette région depuis le mois d’octobre dernier », assure cette source pour al-akhbar. « Il s’agit d’une guerre psychologique qui vise à pallier aux pertes successives qu’Alouche et son organisation ont essuyées », a-t-il précisée, en allusion à Zahrane Allouche, le commandant de l’AI.
A Alep aussi des combats ont lieu autour de l’un de ses aéroports, Kowayrès, situé dans sa province Est, et que des miliciens de l’EIIL tentent de prendre aussi. Mais ils ont été repoussés grâce aux raids aériens.
Terrain
A Idleb, selon le site de la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam, des dizaines de miliciens ont été tués ou blessés dans un bombardement de leur repère dans la localité de Sonbol. ALors que continuent les combats au nord de la localité de Maaret-Noemane
Réconciliation à Alep ?
Au moment où les groupuscules armés rassemblés dans la cadre de la bataille « razzia de fidélité à Alep » dans le but « d’asphyxier » l’entrée sud de cette métropole peinent à réaliser une avancée, le ministre syrien de la réconciliation Mohammad Haydar a annoncé que la ville d’Alep qui est coupée en deux entre les régions loyalistes et les autres envahies par les rebelles est prête pour le lancement de la réconciliation nationale.
Se prononçant pour l’agence officielle Sana à l’issue d’une rencontre avec les notables et les parties influentes de la ville, Haydar explique que cette réconciliation devrait être menée par les gens de la ville et ceux de la province. «Tous les calculs qui voulaient qu’Alep soit le point de passage des ennemis vers la Syrie ont été avortés. Elle a été le barrage invincible qui leur a résisté», a-t-il lancé, indiquant que des work-shop ont été mis en place dans le cadre de rencontres, « pour œuvrer sur ceux qui ont été trompés et les ramener dans le giron de la patrie ».
Décapitation: tel père, tel fils
Concernant toujours l’EIIL, un Australien parti combattre en Syrie aux côtés de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ayant twitté une photo de son jeune fils portant la tête d'un soldat syrien décapité, selon le quotidien The Australian, a suscité lundi un grand émoi en Australie a rapporté l’AFP.
Khaled Sharrouf, parti d'Australie l'an dernier pour mener « le jihad », a publié sur son compte Twitter une photo sur laquelle son fils de 7 ans, casquette de baseball sur le chef, exhibe la tête du soldat décapité à Raqqa, dans la vallée de l'Euphrate, bastion des insurgés islamistes.
L'homme a légendé la photo: "C'est mon garçon".
Une autre photo publiée par The Australian montre Sharrouf en tenue de combat posant avec trois jeunes garçons en armes, devant un drapeau de l'EIIL, dont les agences de renseignement pensent qu'il s'agit de ses fils.
Sharrouf a fait près de quatre ans de prison après avoir avoué sa participation à la préparation d'un attentat en 2005 à Sydney. Il a fui l'Australie en utilisant le passeport de son frère.
Le gouvernement australien estime que jusqu'à 150 Australiens mènent le djihad à l'étranger, essentiellement en Irak et en Syrie.
Il a par ailleurs annoncé que l'Australie se joindrait à Washington, Londres et Paris pour larguer de l'aide humanitaire aux populations civils fuyant l'avancée des jihadistes en Irak.
Le président de l'Association des musulmans libanais en Australien, Samier Dandan, a condamné la publication des photos en évoquant "le geste d'un fou".
Et 2 enfants offerts à Daech
Une histoire liée à l'EI et impliquant des enfants a eu lieu en Arabie saoudite, premier pays recruteurs de miliciens pour cette organisation takfiri.
Selon la journal saoudien al-Watan, un saoudien a enlevé de son ex-épouse ses deux enfants, Abdallah et Ahmad (10 et 11 ans) et les a emmenés via la Turquie en Syrie pour êtres enrolés dans les rangs de cette milice. C'est la mère qui a soulevé cette affaire sur sur compte Twitter, provoquant l'indignation au sein de l'opinion publique saoudienne, assurant que le père voulait ainsi lui briser le coeur.
Le quotidien saoudien indique que les autorités saoudiennes se son emparéees de l'affaire et en informé leurs homologues turques, sans que le sort des deux enfants ne soit encore élucidé.
Aussi bien l'Arabie saoudite que la Turquie sont soupçonnées d'avoir soutenu en Syrie la milice de l'EIIL, connue de son acronyme arabe Daech: la première en lui envoyant des miliciens, et la seconde en lui frayant un passage vers la Syrie, dans le but de renverser le pouvoir syrien.