26-11-2024 01:57 PM Jerusalem Timing

Réactions internationales opposées au discours de Moubarak

Réactions internationales opposées au discours de Moubarak

Les Etats-Unis, la France, Londres et autres pays européens trouvent que l’annonce du Président égyptien est insuffisante.

Les réactions américaines et européennes au discours du Président égyptien Hosni Moubarak ne se sont pas fait attendre.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a qualifié d’insuffisant le transfert de pouvoirs annoncé par Moubarak, appelant le Caire à tracer un chemin "sans équivoque" vers la démocratie et à s'abstenir de toute violence. Pour James Steinberg, un responsable du département d'Etat, les Etats-Unis souhaitent empêcher les "extrémistes" de se positionner en Egypte durant la période de transition qui doit mettre fin à la présidence d'Hosni Moubarak.

En Europe, le président français Nicolas Sarkozy a souhaité que l'Egypte trouve le chemin de la démocratie et "pas de la dictature religieuse comme en Iran", précisant que le retrait du président Hosni Moubarak au profit de son vice-président était devenu "inéluctable".

Pour sa part, la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, a proposé que la France accompagne l'Egypte dans sa période de transition, égratignant au passage les pressions des Etats-Unis en soulignant la nécessité "d'être respectueux" de la volonté des Egyptiens. Elle a rappelé que la France avait "appelé à un processus de transition politique qui soit serein" et noté que "le président Hosni Moubarak avait transféré au fur et à mesure ses pouvoirs".

Côté britannique, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé jeudi à une "transition urgente mais ordonnée" en Egypte."Tout ce que nous voulons au Royaume-Uni, c'est que (les Egyptiens) puissent résoudre leurs différends d'une façon pacifique et démocratique", a-t-il dit depuis Bahreïn où il se trouve dans le cadre d'une tournée de trois jours dans le monde arabe.

De New York où il doit participer au Conseil de sécurité des nations unies, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a appelé vendredi les responsables égyptiens à "prendre acte" de la volonté populaire d'une transition démocratique sans le président Hosni Moubarak.

Le Canada, toutefois, a paru soutenir à mots couverts la stratégie de retrait du président Hosni Moubarak, en mettant en garde contre "le vide" du pouvoir. Cannon a exhorté "le gouvernement de l'Egypte à écouter la voix du peuple égyptien et à commencer une transition ordonnée et démocratique qui mènera à des élections libres et équitables".

Position différente de la part de Human Rights Watch qui a jugé que le discours du président Moubarak n'a pas répondu à la crise en Egypte, accusant l'armée de défendre son régime "répressif". "Le discours de Moubarak est loin de la rupture nécessaire avec le système abusif de ces 30 dernières années", a affirmé Kenneth Roth, le directeur exécutif de l'ONG basée à New York. "Des changements cosmétiques ne sont pas suffisants pour satisfaire les revendications du peuple égyptien pour la démocratie et les droits de l'Homme. Les Etats-Unis et l'Union européenne devraient user de leur influence et de leur aide pour encourager une vraie réforme", a-t-il ajouté.
 
L'ONG a appelé l'Egypte à lever l'état d'urgence, en vigueur depuis 1981, à lancer un "processus légitime et sérieux de transition démocratique, indépendant du gouvernement actuel, pour faire les changements législatifs et constitutionnels nécessaires pour des élections libres et justes" et à mettre fin à la torture. "L'armée égyptienne, depuis longtemps une partie intégrante du gouvernement, a été un acteur-clé dans la création et la défense du système répressif actuellement en place en Egypte", poursuit l'ONG. "Que le gouvernement égyptien promette un changement constitutionnel n'est pas assez. Ils doivent démanteler le système derrière la dictature".