L’UE renforce son aide vers l’Irak.
Le chef du Pentagone Chuck Hagel a annoncé mardi l'envoi de 130 conseillers militaires supplémentaires à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (nord), pour évaluer "plus en profondeur" les besoins des Yazidis chassés par les takfiristes de l’EI.
"Le président (Obama) m'a autorisé à envoyer environ 130 nouveaux membres d'une équipe d'évaluation au nord de l'Irak, à Erbil, pour évaluer plus en profondeur ce que nous pouvons faire pour continuer à aider les Irakiens", a déclaré M. Hagel lors d'une allocution à Camp Pendleton, en Californie.
Ces conseillers sont arrivés dans la journée de mardi, a ajouté le chef du Pentagone, soulignant qu'ils n'avaient pas vocation à combattre, un peu plus de deux ans et demi après le retrait des dernières troupes américaines d'Irak.
"Le président l'a dit très clairement, nous n'allons pas retourner en Irak pour y effectuer le même type de missions de combat que nous menions par le passé", a déclaré M. Hagel face à un parterre de Marines.
Ces conseillers viennent en renfort des quelque 300 conseillers dont Barack Obama avait annoncé le déploiement en juin, pour épauler le gouvernement irakien dans sa lutte contre les takfiristes de l’EI.
Par ailleurs, les forces aériennes américaines ont effectué depuis vendredi 17 missions aériennes destinées à freiner l'avancée de l'EI vers le Kurdistan.
L'UE renforce son aide vers l'Irak
Pour sa part, la Commission européenne a débloqué cinq millions d'euros supplémentaires d'aide aux populations déplacées en Irak et a réfléchi mardi aux moyens de mieux coordonner l'aide humanitaire, mais l'hypothèse d'une livraison d'armes aux Kurdes opposés aux takfiristes n'a pas été retenue.
Les Etats membres de l'UE ont en outre "salué les efforts des Etats-Unis et ses partenaires pour contrer l'avancée de l'EI et faciliter l'accès à l'aide humanitaire" en Irak, même s'ils n'envisagent pas pour l'instant d'imiter Washington en transférant des armes aux combattants kurdes qui tentent de repousser les takfiristes dans le nord du pays.
La question de la livraison d'armes est "la plus complexe et la plus sensible", souligne un expert.
"Personne ne peut empêcher un Etat de livrer des armes, mais la question est de savoir s'il est opportun pour l'UE de répondre favorablement à cette demande?", souligne-t-il.
La France est pour, la Suède y est farouchement opposée. Face à ces divergences, les ambassadeurs se sont contentés de "prendre note des demandes de soutien militaire des autorités kurdes auprès de certains Etats membres", indique le communiqué, qui met l'accent sur "l'importance de se coordonner avec les partenaires internationaux sur ce point".
La France et l'Italie plaidaient pour une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères des 28 pour parler de la livraison éventuelle d'armements aux Kurdes irakiens.
Cette question est "de la responsabilité des Etats membres, c'est à eux de décider", a indiqué la commissaire en charge de l'Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, tout en annonçant une aide de 5 millions d'euros en faveur des personnes déplacées en Irak.
L'aide de la Commission pour l'Irak s'élève désormais à un total de 17 millions d'euros en 2014.