Des médecins et infirmières réaffirment avoir été torturés,la police réprime les participants aux commémorations religieuses.
Le gouvernement britannique a prévenu que le retour du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn pourrait conduire à un «désastre» si elle est ciblée par des manifestants anti-gouvernement.
Malgré les problèmes toujours présents dans le royaume du Golfe, la course a été réintroduite au calendrier pour le 30 octobre après avoir été initialement prévue en lever de rideau de la saison en mars.
«Vous ne pouvez pas avoir une situation où le sport outrepasse la politique, a déclaré le ministre britannique des sports Hugh Robertson dans l'édition de lundi du journal Daily Telegraph. Si cela arrive, vous avez une catastrophe sur les bras. Vous pouvez comprendre pourquoi les groupes d'opposition pourraient vouloir que la course ait lieu si elles prévoient des manifestations autour de lui et c'est un danger.»
Au moins 30 personnes ont été tuées depuis février dans ces troubles, inspirés par des soulèvements à travers le Moyen-Orient.
Le Centre de Bahreïn pour les droits de l'homme a déclaré qu'il s'oppose à la présentation de la course, faisant valoir que la répression du gouvernement comprend des détentions arbitraires et la torture des manifestants.
Médecins et infirmières affirment avoir été torturés
Les 47 médecins et infirmières accusés de soutien au mouvement de contestation de février-mars à Bahreïn, ont affirmé au début de leur procès lundi que leurs aveux avaient été extorqués sous la
torture, ont indiqué des membres de leurs familles.
Ils ont aussi été torturés pour "signer des déclarations contenant des accusations fausses", a affirmé l'un de ces parents sous le couvert de l'anonymat.
Ces médecins et infirmières ont comparu lundi devant un tribunal institué en vertu des lois d'urgence décrétées par le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa à la mi-mars, à la veille de la répression du mouvement de contestation.
Au total, 24 docteurs et 23 infirmières travaillant à l'hôpital de Salmaniya, le plus grand de la capitale Manama, ont été inculpés en mai pour soi-disant "incitation au renversement par la force du régime".
L'agence officielle BNA a indiqué lundi que 20 des accusés, y compris quatre femmes, ont été inculpés de "possession illégale d'armes", "d'avoir occupé l'hôpital", de "s'être emparés d'équipements médicaux" et "d'avoir lancé des appels pour un changement de régime".
Les autres, dont 5 femmes, sont accusés d'avoir répandu de fausses rumeurs sur le nombre de victimes de la répression et d'avoir pris part à des "rassemblements", selon cette même source.
L'audience a ensuite été ajournée au 13 juin.
Les médecins et infirmières ont pu voir leurs familles pendant 30 minutes après l'audience de lundi, pour la première fois depuis leur arrestation.
Lors d'une audience préliminaire dimanche, le tribunal avait divisé les accusés en deux groupes, l'un pour ceux inculpés de crimes et l'autre pour ceux inculpés de délits.
L'état d'urgence a été levé le 1er juin mais des centaines ont été inculpés pour avoir participé aux manifestations.
Les participants aux commémorations religieuses visés
Entre-temps, le principal groupe d’opposition Wefaq a rapporté, lundi, que la police a réprimé par la force les participants aux processions religieuses dans différents régions du pays.
Les forces bahreïnies ont lancé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les habitants qui participaient à ces commémorations.
Les autorités qui ont levé l’Etat d’urgence le 1er juin avaient prétendu qu’elles n’allaient pas les participants aux commémorations religieuses.