Daech (EI) avance dans la province d’Alep et menace le bastion du Front islamique
Quelques jours après l’élimination du numéro un de Daech (alias Etat Islamique-ex EIIL) , l’armée syrienne a assené un nouveau coup dur aux milices, mais contre le front al-Nosra cette fois-ci, la branche armée d'al-Qavda en Syrie.
Selon l’agence officielle Sana, les forces gouvernementales ont liquidé Abou Firas as-Souri (le Syrien), dont la véritable identité est Rodouane Nammous.
Prince du Nosra dans la série montagneuse du Qalamoune, à l’est de la Syrie aux confins avec le Liban, cet important commandant militaire a été abattu dans l’une de ses auteurs, Zabadani, dans une opération qui fut suivie de la destruction de plusieurs repaires et dépôts d’armements de la milice en question dans la vallée de Zabadani . Selon le site d’information libanans al-Hadath News, plusieurs miliciens de nationalités étrangères ont péri, dont le libyen Ali al-Jazoli, et le saoudien Ahmad al-Awadhi.
De plus, une cinquantaine de miliciens du Nosra et ses alliés "Ajnad al-Cham" ont péri alors qu'ils tentaient d'avancer en provenance de la localité libanaise de Ersale, en direction des régions conquises par l'armée syrienne dans le Qalamoune.
Un homme qui a de l’histoire
Selon le journal libanais AsSafir, dans sa jeunesse Nammous faisait partie de la milice armée qui est issue des Frères Musulmans syriens « L’avant-garde-combattante » et qui est derrière les violences qui ont émaillé la Syrie dans les années 80 du siècle dernier.
Diplômée de la faculté militaire syrienne en 1970, il avait été démis de ses fonctions en 1979 en raison de sa participation dans le massacre de l’artillerie où il travaillait clandestinement avec cette organisation en entrainant ses miliciens.
Lorsque sa milice a été cernée, en 1980, il s’est enfui en Jordanie, puis en Afghanistan l’année suivante, où il était connu pour avoir entrainé des centaines de ceux qui furent nommés les Afghans arabes. Il fait aussi partie de ceux qui rencontré en 1983 le saoudien Oussama Ben Laden, et le palestinien Abdallah Azzam, tous deux fondateurs d’Al-Qaïda. Il a poursuivi sa mission d’entrainement militaire de miliciens en Inde, Indonésie, à Burma et en Iran.
Il a fondé une nouvelle association, « La communauté de la prédiction », que Bel Laden A financée et qu’il a entrainée en personne, jusqu’au moment où il a rencontré le Jordanien Abou Moussaab al-Zarkaoui avec lequel il a décidé de commencer à agir au Levant.
En 2003, il s’est rendu au Yémen où il est resté jusqu’en 2013, date à laquelle il est rentré en Syrie au moment où éclatait la discorde entre le Nosra et Daech. Il a décidé de prêter allégeance au dirigeant du premier, Abou Mohammad al-Joulani, lequel l’a désigné comme porte-parole de la milice.
La trahison de Nosra
Or, au nord de la Syrie, et plus précisément dans la province d’Alep, le Nosra a lâché ses alliés de la milice du Front Islamique (FI) soutenue par l’Arabie Saoudite, et s’est mis à les combattre.
Ce qui a permis aux miliciens de Daech de prendre le dessus, rapporte l’AFP.
"Les rebelles ont été affaiblis par ce retrait", réalisé depuis fin juillet, explique le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel Rahmane.
Et Daech déloge le FI
Selon l’agence, citant toujours l’OSDH, les miliciens de Daech ont délogé ce mercredi les miliciens du FI de huit localités et villages importants dans la province septentrionale d'Alep, non loin de la frontière turque.
"Au moins 40 combattants rebelles et 12 de l'EI ont été tués dans les combats", selon l'ONG.
Au moins, 50 miliciens du Front islamique ont été séquestrés par l'EI.
La prise par l'EI de ces villages est une avancée stratégique qui lui permettra d'attaquer les villes de Marea et d'Aazaz, ajoute l'OSDH. La première étant le bastion du Front islamique, et la seconde un passage incontournable à la Turquie.
"Si l'EI prend Marea et Aazaz, elle coupera une des plus importantes routes d'approvisionnement pour les rebelles en provenance de la Turquie. C'est très grave", dit M. Abdel Rahmane.
Le Nosra juge un agent d’Israël
Dans le gouvernorat de Deraa, non de la frontière avec le Golan occupé par Israël, le front al-Nosra a assuré que le chef d’une milice de l’Armée syrienne libre (ASL), la Brigade "Haramein ach-Charifein” a reconnu qu’il collaborait avec l’entité sioniste et l’avoir visitée cinq fois.
Selon l’agence Sana, les aveux de Charif Saffouri qui a été enlevé par le Nosra au début du mois d’Aout ont été diffusés via une vidéo postée sur Youtube. Il y révèle aussi avoir tenu des réunions avec des officiers israéliens pour discuter des moyens de soutenir sa milice et a reconnu que les miliciens blessés de son groupuscule ont été hospitalisés dans les hôpitaux israéliens.
Saffouri connu sous le pseudonyme Abou al-Majed a aussi révélé que l’entité sioniste lui fournissait des armes et des fonds.
Le Nosra fouette aussi
Dans le gouvernorat d’Idleb, où le Nosra tente d’assoir son hégémonie, en imposant entre autre sa juridiction, un syrien a été condamné à 80 fouets pour avoir « maudit le dieu de l’électricité".
Sur les photos de la sentence qui ont été postées sur la Toile, on voit le bourreau portant une soutane pakistanaise accuser l’homme d’apostasie. En principe, cet acte qui a été perpétré l’année dernière, au moment où les miliciens du Nosra étaient en train d’ôter les contraventions d’électricité dans le village Latamneh, mérite selon la juridiction du Nosra la peine de mort. Mais son verdict a été allégé, parce qu’il a demandé pardon. Il devra aussi purger trois jours de prison.
Nouveau massacre à Deir Ezzor
Sur le terrain, il est question d’un nouveau massacre perpétré par Daech à Deir Ezzor, où il continue d’assoir son emprise. Commis dans la nuit de mardi à mercredi, dans le village al-Bahra, situé à l’est, il a couté la vie à 13 villageois, selon Sana, dont 4 membres de la même famille.
Le village se trouve au milieu des trois villages qui ont été conquis par l’EI la semaine passée à l’issue des combats meurtriers avec la tribu de Chaitate.
Les atrocités de l’EI se poursuivent dans cette région.
La photo à gauche est l’exécution d’une sentence contre un milicien du FI.
A voir de près, il ne s’agit pas seulement d’une crucifixion !