25-11-2024 09:33 PM Jerusalem Timing

Centaines de réfugiés syriens déplacés de Turquie, d’autres bloqués à Aarsal

Centaines de réfugiés syriens déplacés de Turquie, d’autres bloqués à Aarsal

Les autorités turcs déplaçaient jeudi 2.000 Syriens de 400 familles à bord d’autobus pour les installer dans des camps de réfugiés.

 

Les autorités turques déplaçaient jeudi des centaines de réfugiés syriens de la ville de Gaziantep (sud est) vers des camps, après trois nuits de violences attisées par des habitants turcs excédés par la présence des réfugiés, ont rapporté les medias.

Les tensions entre les habitants turcs et les réfugiés syriens à Gaziantep ont explosé au cours des derniers jours depuis le meurtre d'un propriétaire terrien turc qui aurait été poignardé à mort par son locataire syrien. 

Une cinquantaine d'habitants turcs de Gaziantep ont été arrêtés. La police anti-émeute a dû faire usage de gaz lacrymogènes pour mettre fin aux violences qui ont commencé lundi, a indiqué la télévision NTV.

Une dizaine de réfugiés syriens ont été blessés dans les affrontements. Quatre réfugiés syriens ont été arrêtés sous le soupçon d'implication dans le meurtre du propriétaire terrien turc.

Les autorités déplaçaient jeudi 2.000 Syriens de 400 familles à bord d'autobus pour les installer dans des camps de réfugiés dans les environs, ont indiqué les journaux Milliyet et Radikal sur leurs sites internet. 

Le gouverneur de Gaziantep Erdal Ata a confirmé que 400 familles syriennes étaient en route pour des camps, mais il n'a pas établi de lien direct entre ces transferts et les violences des trois dernières nuits.

"Nous avons découvert 400 familles syriennes vivant dans de mauvaises conditions, dans des immeubles abandonnés. Nous prenons le contrôle de ces habitations et envoyons à partir d'aujourd'hui" les Syriens qui y habitaient dans des camps de réfugiés, a-t-il dit.

Ils ont été transportés vers les camps de réfugiés de Sanliurfa et Mardin, situés à proximité, a indiqué l'agence Dogan.

La maire de Gaziantep, Fatma Sahin, a appelé les habitants à faire preuve de tolérance, soulignant qu'un nouveau camp de réfugiés avait été édifié et qu'il était injuste d'attribuer tous les crimes aux Syriens. 

"Il y a des gens qui tentent de provoquer les différentes communautés", a-t-elle regretté dans des déclarations à la télévision.

La Turquie abrite actuellement 1,2 million de réfugiés syriens qui ont fui la guerre dans leur pays.

Beaucoup sont hébergés dans des camps près de la frontière, mais d'autres se sont installés dans de grandes villes dont Istanbul et leur présence est devenue une source de tensions. 

Quelque 200 ouvriers turcs ont manifesté à Izmir pour protester contre la concurrence représentée par les travailleurs syriens sous-payés.

Des réfugiés bloqués au-dessus d'Aarsal

"Entre 2.000 et 2.500 Syriens qui avaient quitté Aarsal pour revenir dans leur pays, se trouvent aujourd'hui au-dessus de cette localité et ne reçoivent aucune aide car les ONG ne peuvent pas les atteindre, vu qu'il s'agit d'une zone militaire", a affirmé à l'AFP la religieuse syrienne Soeur Agnès.

« Ils devaient partir avec un premier contingent de 1.700 réfugiés, mais nous n'avons pas pu les prendre. Ensuite les habitants d'Aarsal leur ont interdit l'entrée et l'armée ne leur permet pas de rejoindre Ras Baalbeck", a-t-elle ajouté.

Une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué à l'AFP que son équipe dans la région de la Békaa n'avait "pas d'informations sur ces 2.000 réfugiés, mais elle suit attentivement la situation".

Mona Monzer a également souligné que pour le HCR "la situation en Syrie n'est pas propice à un retour sécurisé des réfugiés et c'est pourquoi il n'encourage ni ne facilite leur retour".

La ville d'Aarsal (est) accueille près de 47.000 réfugiés syriens.

"Les autorités s'y rendent régulièrement pour tenter de régler leur cas, car 99% de ces réfugiés ont quitté illégalement la Syrie et beaucoup n'ont plus de papiers d'identité", a expliqué Sœur Agnès.