26-11-2024 01:27 PM Jerusalem Timing

Etats-Unis : la révolte des Noirs prend de l’ampleur

Etats-Unis : la révolte des Noirs prend de l’ampleur

Un nouveau jeune Noir atteint de troubles mentaux tué par la police à Los Angeles, peu après le meurtre d’un autre adolescent noir à Ferguson dans le Missouri (centre).

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi soir à New York contre la brutalité policière, après la mort d'un jeune Noir à Ferguson dans le Missouri (centre) qui a provoqué cinq nuits de violences.

Les manifestants, pour la plupart jeunes et noirs, protestaient aussi contre la mort à New York le mois dernier d'un père de famille noir violemment plaqué à terre par des policiers, et décédé d'une crise cardiaque.

"Eric Garner, Michael Brown, justice", pouvait-on lire sur des pancartes. "Solidarité avec les gens de Ferguson", affirmait aussi une pancarte brandie par une jeune femme, Cherry, qui confiait avoir "peur de ce qui s'est passé".

Michael Brown, 18 ans, qui n'était pas armé, est mort selon un témoin, tué de plusieurs balles dans la rue à Ferguson alors qu'il avait les mains en l'air. La police a affirmé qu'il avait agressé un policier et tenté de lui dérober son arme.

Plusieurs des manifestants new-yorkais, dont certains étaient déjà venus manifester après la mort de Trayvon Martin, jeune Noir tué en 2012 par un voisin en Floride, réclamaient également la démission du chef de la police de New York Bill Bratton, et la condamnation des policiers impliqués.

"Justice pour Michael, justice pour Eric" scandaient-ils. "Sans justice, pas de paix".

Une vidéo amateur a montré Eric Garner, 43 ans, plaqué à terre par plusieurs policiers après une altercation, se plaignant à plusieurs reprises de ne pouvoir respirer. Sa mort le 17 juillet a été considérée comme un homicide par le médecin légiste.

Un autre Noir tué à Los Angeles

Et puis à Los Angeles, un autre jeune Noir, présenté comme souffrant de maladies mentales, a également été tué par la police en début de semaine.

Ezell Ford, 25 ans et sans arme, a été tué lundi soir par un officier de police qui patrouillait avec un collègue dans un quartier du sud de Los Angeles (Californie, ouest).

Les voisins et la famille ont décrit dans les médias américains le jeune homme comme souffrant de maladies mentales.

La police n'a pas dit ce qui avait amené les deux agents à s'adresser à Ezell Ford, le syndicat de police LAPPL indiquant juste dans un communiqué jeudi que les deux policiers avaient "stoppé Ezell Ford vers 20H10 (03H00 GMT) alors qu'il marchait sur un trottoir près de la 65ème rue".

Selon ce syndicat, il "s'en est suivi une violente bataille et Ford a attrapé l'un des deux officiers et tenté d'enlever le révolver de l'officier de son étui, ce qui a entraîné l'usage mortel de la force" par l'un des deux policiers.

L'avocat de la famille d'Ezell Ford, Steven Lerman, a expliqué à l'AFP jeudi qu'il comptait porter plainte "en début de semaine prochaine" contre la ville de Los Angeles pour enfreinte à "la loi sur les droits civiques", "mort illégitime" et "usage excessif de la force".

Steven Lerman avait été l'avocat de Rodney King, dont le passage à tabac par la police de Los Angeles en 1992 avait déclenché des émeutes raciales.

Il a précisé qu'il disposait de preuves d'après "des témoins et (sa) propre enquête".

Association de défense des droits civiques

Le président de l'association de défense des droits civiques de Los Angeles, Urban Policy Roundtable (LAUPR), Earl Hutchinson, a pour sa part déclaré dans un email à l'AFP jeudi que le "meurtre d'Ezell Ford et de Michael Brown étaient des cas d'école de l'usage excessif de la force par des officiers de police".

"Les deux hommes n'étaient pas armés, n'avaient pas commis de crimes, et dans le cas de Ford, il était atteint de difficultés mentales", a-t-il ajouté.

"Il n'y avait aucune raison de leur avoir demandé de s'arrêter (dans la rue), ni pour l'un ni pour l'autre", a poursuivi le militant.

Une porte-parole de la police de Los Angeles, jointe par l'AFP, a indiqué jeudi que l'enquête de la LAPD se poursuivait. Le syndicat LAPPL a appelé à ne pas faire de conclusions hâtives pendant que la véracité des faits soit établie, "ce qui va prendre du temps".