Ce nouveau mouvement pourrait marquer un tournant dans la guerre contre les takfiristes. "Massacre" commis par les takfiristes dans le nord de l’Irak.
D'importantes tribus sunnites ont pris les armes vendredi dans l'ouest de l'Irak contre les takfiristes de l’EI ou Daech, et les insurgés les soutenant, a-t-on appris auprès d'un leader tribal et d'officiers.
Ce soulèvement dans la province d'al-Anbar, où Daech contrôle des secteurs importants.
Cette province, frontalière de la Syrie, avait déjà vu en 2006 la naissance d'un soulèvement contre les insurgés extrémistes qui avait entraîné une réduction considérable des violences.
Ce nouveau mouvement de plus de 25 tribus sunnites locales pourrait marquer un tournant dans la guerre contre les takfiristes.
Depuis le 9 juin, Daech s'est emparé de pans entiers du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad, rencontrant quasiment aucune résistance des forces armées.
Des secteurs de Ramadi, chef-lieu d'al-Anbar, et toute la ville de Fallouja échappaient déjà au contrôle de l'Etat depuis janvier.
"Cette révolte populaire a été convenue par toutes les tribus souhaitant combattre Daech qui a fait couler notre sang", a expliqué à l'AFP cheikh Abdeljabbar Abouricha, un des leaders du soulèvement.
Le général Ahmed Saddak, de la police d'al-Anbar, a fait état du soutien des forces de sécurité gouvernementales à ce soulèvement, déclenché à 06H00 locales (03H00 GMT) vendredi.
"Les combats se poursuivent", a-t-il assuré faisant état de 12 takfiristes tués. "Nous n'arrêterons pas avant la libération d'al-Anbar", a-t-il ajouté.
Cette contre-offensive a commencé par des attaques sur plusieurs secteurs au nord-ouest de Ramadi, selon MM. Abouricha et Saddak.
Le colonel de police Ahmed Choufir a pour sa part indiqué que les Brigades Hamza, un groupe qui avait lutté par le passé contre les extrémistes liés à Al-Qaïda, avait repris du service.
Ce groupe a pour mission de bouter les insurgés hors des secteurs qu'ils tiennent à l'ouest de Haditha, une autre ville de la province d'al-Anbar, selon lui.
M. Abouricha a révélé que l'opération était en préparation depuis plusieurs semaines, sans lien avec l'annonce du Premier ministre sortant de renoncer au pouvoir.
"Massacre" commis par les takfiristes dans le nord de l'Irak
Sur le terrain, des takfiristes ont tué des dizaines de personnes, en majorité des membres de la minorité yazidie, dans le village irakien de Kocho (nord), ont indiqué des responsables qui ont évoqué un "massacre".
"Ils ont commis un massacre", a déclaré à l'AFP un haut responsable irakien, Hoshyar Zebari, en se basant sur des informations émanant des services de renseignement et de sources locales.
"Environ 80 personnes ont été tuées", a-t-il dit.
Un autre responsable kurde a donné le même bilan et un témoin a fait état de nombreux cadavres dans le village. Ce "massacre" a été commis vendredi, selon les mêmes sources.
Harim Kamal Agha, un haut responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) dans la province de Dohuk, frontalière de celle de Ninive, a fait état de 81 morts, ajoutant que les assaillants avaient conduit les femmes dans des centres de détention qu'ils contrôlent.
Mohsen Tawwal, un combattant yazidi, a affirmé à l'AFP par téléphone avoir vu un grand nombre de corps dans le village.
"On a réussi à pénétrer dans une partie de Kocho, où les habitants étaient assiégés, mais on est arrivé trop tard", a-t-il dit.
"Il y avait des cadavres partout. On a seulement réussi à emmener deux personnes vivantes, tous les autres ont été tuées", a-t-il dit.