Abdel Malek al-Houthi a appelé dimanche ses partisans à marcher sur Sanaa et manifester pour obtenir "la chute du gouvernement qui a échoué".
Des dizaines de milliers de personnes manifestaient lundi à Sanaa pour réclamer la chute du gouvernement yéménite, à l'appel du chef de la rébellion houthiste Abdel Malek al-Houthi, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Les protestataires, rassemblés sur la place du Changement, ont défilé dans le centre de la capitale où ont afflué dans la matinée des convois de partisans des rebelles d'Ansarullah, arrivés en provenance d'autres provinces du pays.
De strictes mesures de sécurité ont été mises en place autour de Sanaa, où la présence des forces de sécurité a été renforcée sur les principaux axes. Mais aucun incident n'a été signalé en milieu de journée.
Les manifestants chantaient des slogans hostiles au gouvernement, qui gère une difficile transition politique depuis le départ en février 2012 de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, et pour dénoncer une augmentation, fin juillet, des prix du carburant.
Dans un discours dimanche soir, Abdel Malek al-Houthi a appelé ses partisans à marcher sur Sanaa et manifester pour obtenir "la chute du gouvernement qui a échoué".
Il a fixé aux autorités un ultimatum expirant vendredi pour satisfaire les revendications des protestataires. Sinon, d'autres formes d'actions "légitimes" seront menées, a-t-il averti sans préciser lesquelles.
"Des tentes seront dressées, des sit-in observés et des marches organisées" cette semaine à Sanaa, a-t-il ajouté, en menaçant de riposter à toute provocation. "Nous ne resterons pas les bras croisés devant tout crime", a-t-il dit.
Début août, des partisans d'Ansarullah avaient déjà manifesté à Sanaa contre le quasi-doublement des prix du carburant et pour réclamer l'éviction du gouvernement.
Les 20 litres d'essence sont alors passés de 2.500 à 4.000 riyals (de 8,6 à 13,8 euros) et les 20 litres de diesel de 2.000 à 3,900 riyals ( 6,7 à 13,4 euros). Le gouvernement a promis d'accompagner cette hausse des prix d'une augmentation des salaires.
Selon une estimation de la Banque mondiale datant de 2012, plus de 54% des Yéménites vivent sous le seuil de pauvreté.
Ansarullah, qui contrôle la région de Saada, dans le nord du Yémen, est soupçonné de vouloir élargir sa zone d'influence dans le futur Etat fédéral, qui doit compter six provinces. Les rebelles étaient arrivés en juillet aux portes de Sanaa en prenant la ville d'Amrane, dont ils ont ensuite accepté de se retirer.