"Les Iraniens ont quelque chose de 10 divisions prêtes à intervenir, en passant la frontière, si l’Irak se disloque définitivement".
D’après tout, l’Irak semble passer par l’étape la plus tragique de son histoire. Les risques d’un démembrement de l’Etat son comme jamais grands. L’occident se dit inquiété, mais ne peut déjà rien faire, car les événements en cours sont une conséquence immanente de la tentative des Etats-Unis de recouper la région à son image.
Les groupes armés de « L’Etat islamique », qui constituaient l’essentiel de forces de choc des rebelles en Syrie, ont établi depuis le début de l’année leur contrôle de plus d’un tiers du territoire irakien, sans pratiquement rencontre de résistance de la part des troupes irakiennes régulières, formées et armées par les Etats-Unis. Les extrémistes ont de même mis la main sur des stocks importants d’armements contemporains. De cette façon, ils sont aujourd’hui armés aussi bien que les unités gouvernementales, défendant Bagdad, et beaucoup mieux que les milices kurdes, protégeant les régions du nord de l’Irak.
Les Etats-Unis et l’Europe ont des raisons de paniquer : en comparaison des intégristes de « L’Etat islamique » même les talibans ont un air civilisé. Rien qu’en espace de ces deux semaines ils ont exécuté environ 700 personnes, principalement par décapitation. L’un des porte-paroles des services spéciaux des Etats-Unis a qualifié « L’Etat islamique » à ce jour de « l’une des plus puissantes forces armées » d’entre les groupes terroristes existant dans le monde.
Plus d’espoir sur Bagdad officiel. A présent l’Occident mise sur les Kurdes. Eux seuls sont capables d’opposer une résistance tant soit peu efficace. Récemment les Kurdes ont repris au prix des efforts titanesques le contrôle de la plus importante digue du pays dans la région de Mossoul. Mais seulement après une série de frappes aériennes de l’aviation militaire des Etats-Unis. On comprend que sans les Américains l’issue de la bataille pour la digue aurait pu être absolument différente.
M. Obama ne peut pas abandonner à leur sort les Kurdes et les restes de l’armée régulière irakienne. Cela reviendrait à reconnaître l’échec de la politique de Washington sur la direction irakienne. Et dans ces conditions le président américain s’efforce à minimiser de quelque façon le préjudice à la réputation. Les Kurdes sont une dernière chance pour eux et pour l’Europe.
Les Européens se sont entendus au sujet des livraisons d’armes aux Kurdes irakiens. Or ce genre d’assistance n’est pas de nature à infléchir nécessairement le cours de la guerre. Ici il faut s’engager sur le terrain, alors que l’Occident ne peut pas se le permettre, à la différence, par exemple, de l’Iran voisin. Voici ce qu’en pense Evguéni Satanovski, qui dirige l’Institut du Proche-Orient.
« Les Iraniens ont quelque chose de 10 divisions prêtes à intervenir, en passant la frontière, si l’Irak se disloque définitivement. Et ce serait là une aide véritable. Tandis que ce que font les Américains maintenant, c’est une tentative d’aider le Kurdistan de façon formelle, pour qu’il soit plus difficile d’accuser M. Obama d’échec du projet irakien. Il est très violemment critiqué au Congrès des Etats-Unis, et en novembre il y aura des élections ».
Une intervention à une grande échelle de l’Occident en Irak est, d’après tout, exclue. La mise sur les autorités officielles est perdue. Alors que le soutien fourni aux Kurdes conduira inévitablement à une déstabilisation ultérieure de la situation dans la régions.
La Voix de la Russie