Les femmes médecins sont obligées de porter le voile intégral même en soignant les patients!
Les femmes médecins de Mossoul sont témoins des exactions de Daesh en Irak, vu qu’elles sont obligées de sortir de chez elles pour pratiquer leur métier.
Contrairement aux enseignantes ou employées de fonction publique qui ne quittent leurs maisons de peur d’être enlevées ou violées par des étrangers.
Il y a trois ans, le courant civil en Irak a brandi le slogan « Bagdad ne sera pas Qandahar ». Ce slogan s’est répandu à Mossoul. Sur les murs de ladite ville, on pourra lire partout : « Ninive n’est pas Qandahar… sauvez-nous ».
Un slogan qui reflète l’ampleur de la violente campagne menée par les éléments terroristes d’al-Qaida, qui tuent les femmes non voilées, même si elles étaient chrétiennes ou yazidies.
Le cauchemar des habitants de Mossoul est devenu une réalité. Mossoul est désormais une nouvelle Qandahar, où on exécute les gens, détruit les archéologies qui datent de plusieurs siècles, et on élimine des communautés qui coexistaient paisiblement.
L’expulsion des habitants de Mossoul vers les montagnes et les déserts est le sommet de l’iceberg de Daesh. La province est remplie d’histoires de mort gratuite et barbare aux mains de l’organisation de « l’Etat islamique », mais aussi de fatwas d’enrôlement obligatoire des enfants, de la paie de taxes par les commerçants, de l’obligation de la femme à l’excision et leur capture.
Deux femmes médecins ont raconté au journal libanais al-Akhbar les dessous de leur appel sur les pages de socialisation à les sauver des mains de Daesh.
Dr. Salwa Mohajer explique : « Ils nous ont obligées de mettre la burqa et le voile intégral. Dans la salle d’accouchement, on interdit normalement aux hommes d’y entrer. Mais ceux-ci pénètrent avec leurs armes et leur saleté sous prétexte de surveiller et harcèlent les femmes et les médecins ».
Elle révèle avoir subi plusieurs formes d’harcèlement sexuel par les miliciens, notamment de nationalité arabe. « L’un d’eux s’appelle Abou Momin (croyant : ndlr), il m’a harcelé pourtant il savait que j’étais mariée et mère d’enfants. Lorsque j’ai raconté à mon mari, il a effectué des contacts avec des proches de miliciens. Mais j’ai payé encore une fois le prix. Le lendemain, Abou Momin est venu me menacer de décapiter mon mari si je ne me tais pas ».
Et d’ajouter : « Les miliciens traitent les femmes de Mossoul comme des esclaves à l’époque préislamique. Des femmes médecins et des infirmières ont été violées sous la menace de la mort ».
Elle se rappelait de la période ayant précédé le contrôle de Daesh de la ville. Elle dit : « Jadis, on n’osait pas harceler une femme, de peur de la réaction des habitants. Mais aujourd’hui, nous sommes exposées à toute forme d’harcèlement, sans réaction aucune de quiconque ».
Sa collègue Ansam Hamdani ajoute que « les miliciens ont empêché les femmes médecins et le cadre médical d’entrer aux hôpitaux sans mettre la burqa et couvrir les mains. Quant nous leur avons demandé comment ausculter les patients, ils nous ont dit : ce sont les lois de l’Etat ».
Elle dénonce par ailleurs que les miliciens demandent sans scrupules aux femmes médecins si elles sont mariées ou non. Certains sont allés jusqu’à demander de faire porter la robe noire aux femmes mariées et la robe blanche aux filles célibataires. Sont-ils venus pour nous libérer comme ils le prétendent ? Ils nous ont laissés faire confiance à eux. Portent-ils vraiment les valeurs islamiques ? ».
Avec l’amplification des bombardements aériens menés par l’armée irakienne et les forces américaines, et la multiplication de l’immigration de médecins irakiens, les observateurs prévoient à Mossoul des jours difficiles sur le plan médical, avec le nombre accru de blessés et le manque en médicaments.
Enfin, un message a circulé sur les pages de socialisation au nom des « femmes médecins de Mossoul », dans lequel elles appellent à la grève dans les hôpitaux de la province pour protester contre les exactions de Daesh. Ces médecins ont appelé la communauté internationale à intervenir pour les sauver de la domination de l’EI.
Traduit du site al-Akhbar