Etude psychologique à lire...
Il n'y a pas longtemps des chercheurs américains ont prononcé un verdict peu reconfortant pour les amateurs de prendre des selfies. Selon eux, ce serait une maladie mentale que la médecine contemporaine ne peut pas traiter. Nous n'allons pas juger s'ils ont raison. Mais le désir de photogaphier chaque pas et de twitter chaque pensée ne témoigne-t-il pas d'une solitude profonde et du sentiment d'insatisfaction ?
D'après les statistiques, quelque 62 % des propriétaires de smartphones sont atteints de nomophobie : la peur panique de rester sans son gadget ne serait ce que pour un court laps de temps. 32 % d'entre eux sont fortement attachés aux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram. Les personnes interrogées avouent que dans la journée elles vérifient constamment leur compte, ainsi que les fils de presse de leurs amis et abonnés. Les usagers particulièrement dépendants sont prêts à actualiser les pages des heures entières pour voir qui et comment a commenté leurs photos et leurs billets gaspillant ainsi une bonne partie de leur temps libre.
Une autre observation intéressante est liée au fait que le sentiment d'insatisfaction, de solitude et de désolation croît proportionnellement au nombre d'abonnés et « d'amis » du propriétaire du compte. L'homme tâche constamment de surprendre ou d'intéresser son auditoire en publiant des photos, des tweets toujours nouveaux. Beaucoup en deviennent dépendants comme d'une drogue, cela concerne surtout les personnes privées de la reconnaissance et de l'attention de leur entourage dans la vie réelle. La plupart des propriétaires de comptes Twitter, Instagram ou Facebook produisent l'impression d'être gais, sûrs d'eux et tout à fait heureux, mais souvent cela ne correspond pas à la réalité.
La psychologue Irina Loukianova est convaincue que beaucoup ne veulent pas avouer à eux-mêmes et à leurs connaissances d'être incertain et mettent le masque de quelqu'un dont la vie a réussi :
« De nombreux selfies, ainsi que les photos de plats succulents et de beaux endroits sont nécessaires en premier lieu à leur auteur pour prouver qu'il n'est pas une nullité, qu'il est l'acteur principal de sa vie c'est pourquoi chacun de ses pas est fixé par la caméra et chacune de ses idées est aussitôt rendue publique. Auparavant seules les stars pouvaient se le permettre. A présent, à l'ère de la transmission instantanée de l'information, c'est accessible à tous. Dans son for intérieur la personne qui publie des photos, des vidéos ou qui écrit dans son blog tente de se retrouver à la place de son idole écouté par tout le monde et dont la vie est suivie avec intérêt. De fait, elle incarne deux rôles simultanément : celui d'une star et celui d'un paparazzo. Souvent cela témoigne d'une incertitude profonde dissimulée et de l'instatisfaction par sa propre vie.
Le problème est aggravé par le fait que les usagers, après avoir regardé des photos d'une vie heureuse et sans souci, commencent à avoir des complexes et à se sentir déprimés parce que chacun sait que sa vie n'est pas si merveilleuse comme il veut la présenter. Cela donne de la jalousie, rend complexé et engendre le désir de publier un tweet, une photo, un billet, un article meilleurs que ceux d'un « voisin ». On se retrouve dans un cercle vicieux.
Néanmoins, la vie sera beaucoup plus facile si l'attitude envers les réseaux sociaux est plus simple, les commentaires négatifs d'autres usagers ne sont pas pris à coeur, les « j'aime » reçus par le dernier billet ne sont pas calculés et si on divise par dix tout ce qu'on lit sur les pages d'autrui.
En général, il vaut mieux passer moins de temps avec le smartphone et l'ordinateur et rencontrer plus souvent les parents et les proches : la vie est très courte et rien ne remplacera la chaleur des émotions et des contacts humains. Mais vous le savez vous-mêmes.
La Voix de la Russie