29-11-2024 08:35 PM Jerusalem Timing

France : l’aile gauche du Parti socialiste déçue par Hollande

France : l’aile gauche du Parti socialiste déçue par Hollande

La mutinerie sur le navire socialiste risque de faire perdre définitivement à la gauche sa majorité parlementaire.





 Les députés de l'aile gauche du Parti socialiste (PS) accusent le chef de l'Etat d'avoir trahi les principes fondamentaux du parti, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.

En d'autres termes, ils accusent le président français de mener une politique de droite. Le premier ministre Manuel Valls a dû personnellement prendre la défense de François Hollande. Il a déclaré aux députés qu'un changement de cap du "capitalisme" au "socialisme" était impossible - sinon le pays ne sortirait jamais de la crise qui perdure.

Les Français reviennent de vacances. Mais aucun miracle ne s'est produit en matière d'emploi. Les problèmes économiques n'ont pas disparu et se sont même aggravés. Le président et les ministres devront plancher non seulement sur les problèmes économiques du pays, mais aussi politiques. Comme ils sont interdépdendants, en réglant les uns il sera possible de régler les autres.

Certains députés PS menacent Hollande de défiance. Ils ne sont pas satisfaits de voir que la France est aujourd'hui officiellement considérée comme le principal "malade européen". Les socialistes sont nombreux à penser que l'économie du pays s'est retrouvée dans cet état à cause du président, qui met en œuvre des réformes au profit des entreprises. Ces députés frondeurs exigent de l'Elysée qu'il revienne aux valeurs socialistes traditionnelles. Par exemple, Hollande et le gouvernement ont élaboré un "pacte de responsabilité", qui dès cette année devrait alléger le fardeau fiscal des entrepreneurs. En quelques années, le gouvernement doit réduire ses dépenses de 50 milliards d'euros. Et les députés PS rappellent à Hollande que pendant sa campagne présidentielle, il promettait aux électeurs une tout autre politique: ne pas aider le monde de la finance et des affaires, mais le combattre.

"Si on ne soutient pas la compétitivité des entreprises, alors le pays ne se relèvera pas", a expliqué Valls, mais personne ne semble l'avoir entendu.

L’opinion publique, elle, est du côté des frondeurs. Des millions de Français regrettent aujourd'hui d'avoir voté pour Hollande. Selon un sondage du Journal du Dimanche du 17 août, 84% ne croient pas que le président est capable de sortir le pays de la récession. Le Point a également organisé un sondage à la veille du 60ème anniversaire du président. Il a été proposé aux Français de souhaiter quelque chose à Hollande pour son anniversaire. 1% lui ont souhaité un nouveau premier ministre, 3% - d'épouser la femme qu'il aime et 83% de prendre sa retraite au plus vite.

La deuxième économie du Vieux Continent et de la zone euro affiche une croissance nulle, comme au premier trimestre. Le gouvernement n'a pas d'autre choix que de se résigner à ce que la baisse du déficit budgétaire ne soit pas atteinte cette année, malgré l'approbation du budget révisé par le parlement il y a un mois. L'Insee a récemment revu à la baisse la croissance économique du pays pour 2014 de 1 à 0,5%.

La mutinerie sur le navire socialiste risque de faire perdre définitivement à la gauche sa majorité parlementaire. Valls n'a plus qu'à espérer que les frondeurs, qui sont déjà plusieurs dizaines, n'oseront pas voter contre le budget gouvernemental d'automne. Son rejet engendrerait une crise politique, voire la dissolution du parlement et des législatives anticipées, que les socialistes ont toutes les chances de perdre.