Le gouvernement turc est accusé d’avoir armé des groupes islamistes hostiles au régime de Damas, dont l’EI.
Le gouvernement d'Ankara a démenti jeudi des informations de presse révélant qu'il était prêt à rendre une parcelle du territoire syrien détenue par la Turquie en échange de la libération d'otages détenus en Irak par les jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Dans son édition de jeudi, le quotidien proche de l'opposition Taraf a affirmé que l'EI avait donné trois semaines aux autorités turques pour renoncer à leur souveraineté sur le tombeau de Souleimane Shah, situé en Syrie, pour obtenir la libération des 49 citoyens turcs qu'il retient en otage.
L'EI détient depuis le 11 juin dernier ces diplomates, soldats des forces spéciales et civils, capturés lors de l'assaut de ses combattants sur le consulat turc à Mossoul.
Selon Taraf, le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre et président élu Recep Tayyip Erdogan a donné son feu vert au principe de cet échange et déjà donné l'ordre à ses troupes de se tenir prêtes à évacuer le tombeau de Souleimane Shah.
Mais le ministère des Affaires étrangères a catégoriquement démenti jeudi ces allégations, jugées "sans fondement".
"Sur ces questions très sensibles, chacun devrait respecter l'éthique journalistique et se retenir de la publication de telles spéculations, sans fondement, irresponsables et qui trompent l'opinion publique", a-t-il estimé dans un communiqué.
"Des efforts sont toujours en cours pour obtenir la remise en liberté des membres du consulat le plus vite possible", a ajouté le ministère.
L'EI avait menacé en mars dernier de s'en prendre au tombeau de Souleimane Shah, grand-père d'Osman Ier, fondateur de l'Empire ottoman, un site historique situé à 25 km à l'intérieur du sol syrien et considéré comme un territoire turc depuis 1921.
La Turquie avait alors menacé le mouvement jihadiste de représailles.
Son gouvernement, soutien de l'opposition au président syrien Bachar al-Assad, a été accusé à de nombreuses reprises d'avoir armé des groupes islamistes hostiles au régime de Damas, dont l'EI. Elle l'a toujours fermement nié.
L'opposition turque a rendu le gouvernement responsable de l'enlèvement des citoyens turcs par l'EI, et notamment son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu qui doit succéder à M. Erdogan au poste de Premier ministre.