Cheikh al-Kabissy en appelle sans cesse à combattre Daesh en Irak

La police de Dubaï a traduit en justice un religieux irakien vivant sur son sol pour avoir critiqué le fondateur de l’école Wahhabite en Arabie saoudite Mohammad Ben Abdel Wahhab, de laquelle s’inspire la mouvance d’Al-Qaïda et de l’Etat Islamique (Daesh).

En réponse à une question sur la destruction des mausolées dans la ville irakienne de Mossoul, pratique très exercée ces derniers temps par les adeptes de l’Etat Islamique et incitée par le Wahhabisme en général, cheikh ahmad al-Kabissy de confession sunnite avait alors répondu : «  que ce chien fils de chien m’écoute... cet Abou Bakr al-Baghdadi,..., l’assassin de Hussein ( le petit-fils du prophète Mohammad, ndlr) est mieux que lui.  Il n’est qu’un agent des juifs, rien d’autre... je jure par Dieu que Daech (EI) et Maech, voire même Mohammad Ben Abdel Wahhab le père du wahhabisme sont une fabrication sioniste à cent pour cent, et qu’ils me tuent qu’ils le veulent ».
Il ajoute : «  je suis responsable de mes propos devant Dieu ... ce n’est qu’un mouvement sioniste qui vise à déchirer la nation... et il l’a réellement déchirée».

Cette vidéo postée sur la Toile s’est propagée sur les réseaux sociaux et a soulevé un tollé dans les milieux des wahhabites de Dubaï et d’Arabie saoudite.

Selon le journal électronique Sabq, la plainte a été portée contre lui par un avocat émirati, Othmane al-Daajani selon lequel Mohammad Ben Abdel Wahhab est un rénovateur musulman qui a purifié la péninsule arabe des apparences polythéistes. Daajani a refusé de considérer ce qui s’est passé comme étant une divergence intellectuelle.  

L’imam de la mosquée al-Haram de la Mecque, le religieux wahhabite Saoud al-Charim a répliqué aux propos du religieux irakien sur son compte Twitter en prenant la défense du fondateur du wahhabisme : «accablé par la prédication de cheikh Mohammad Ben Abdel Wahhab, parce qu’elle rejoint celle des ancêtres (salaf saleh), ils ont prétendu qu’il s’agit d’une fabrication juive. Il en est ainsi avec les ennemis de la vérité ».

En 2012, une chaine à Dubaï avait suspendu un programme télévisé de cheikh Kabissy pour avoir  critiqué le fondateur de la dynastie des Omeyyades, Mou’awiya ibn Abou Soufiane.
 

Personnalité contestée dans l’histoire islamique pour sa convoitise du pouvoir depuis son litige avec  l’Imam Ali qu’il a ordonné de tuer, Mou’awiya est également  fustigé pour avoir persécuté la famille du prophète.

Dans l'école wahabbite, il est considéré comme un compagnon du prophète qu'il ne faut en aucun cas critiquer.

Cheikh Kabissy lui incombe la responsabilité de ce qui se passe aujourd’hui et considère qu’il fait partie des personnages historiques  qui ont déchiré la nation islamique. Selon lui, « on ne peut soutenir l’imam Ali tout en soutenant son meurtrier,..., il faut choisir entre l’un ou l’autre... tout ce dont nous souffrons aujourd’hui lui en incombe et en plus on l’appelle notre maitre (sayyedna) ! », avait-il alors déploré.

Cheikh Kabissy fait partie des religieux sunnites irakiens qui exhortent les musulmans sunnites irakiens à la lutte armée contre les miliciens de Daesh. «  Nous devons nous autres sunnites combattre Daesh et celui qui est tué est promu au rang de martyre », a-t-il lancé dans un appel diffusé par la télévision le mois de juin dernier.