Ces centres sont financés par des gouvernements occidentaux
D'anciens enfants soldats somaliens sont retenus, dans des conditions similaires à une incarcération, dans des "centres de réinsertion" financé par des gouvernements étrangers, où ils sont "punis" plutôt qu'éduqués, a dénoncé mardi une haute diplomate de l'ONU.
"Ils sont détenus, sans respect des procédures", a déclaré Leila Zerrougui, représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés.
Si ces certains centres traitent ces enfants correctement, d'autres n'ont rien à envier à des prisons, a-t-elle ajouté, précisant que les enfants de certains centres étaient enfermés et interdits de visite par leur famille.
Ce type de centres doivent suivre "les normes internationales à la réinsertion, et les réinsérer dans la société plutôt que les punir", a-t-elle poursuivi.
Mme Zerrougui a particulièrement mis en cause le Centre de réhabilitation Serendi de Mogadiscio, en partie financé par le gouvernement norvégien, où 55 enfants, dont certains ont été recrutés dans les rangs des islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, sont retenus.
Ces enfants ont certes reçu des formations, mais sont empêchés de quitter le centre, se voient refuser les visites de leurs familles et n'ont accès à aucune procédure légale pour contester leur détention.
"Ce n'est pas un centre de réhabilitation, c'est un centre de détention, il n'y a aucun doute là-dessus", a-t-elle estimé.
Les enfants ne peuvent pas en sortir
La Somalie est plongée dans le chaos et est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991, qui l'a livrée aux milices de chefs de guerre, groupes armés islamistes et gangs criminels.
Une force de l'Union africaine (Amisom), déployée depuis 2007, épaule la fragile armée somalienne, agrégat de milices variées, dans son combat contre les shebab.
La communauté internationale tente de rétablir un Etat en Somalie, mais les autorités de Mogadiscio peinent à asseoir leur pouvoir au-delà de la capitale et ses environs.