24-11-2024 10:35 AM Jerusalem Timing

Les dessous de l’affaire des militaires libanais enlevés à Ersal..

Les dessous de l’affaire des militaires libanais enlevés à Ersal..

AlNosra et Daesh lancent un ultimatum: toutes les 48 heures, ils executeront deux soldats libanais.



Dans un pays , tel que le Liban , où la présence d’un Etat en bon et du forme fait défaut, où les ingérences étrangères font hélas partie de la culture politique du pays, la souveraineté voire la dignité d’un peuple sont  menacées..

En effet, la seule institution étatique qui puisse encore se prévaloir d’être la véritable garante de la souveraineté et de l’unité du Liban, soit  l’institution militaire, subit de plein fouet des « revers » à travers l’affaire des soldats enlevés à Ersal par les takfiris du front alNosra et de Daesh..

Pour la quatrième semaine consécutive, le sort de ces prisonniers de la bataille d’Ersal dont les noms, les numéros et les photographies sont inconnus,  reste sombre suscitant de nombreuses questions auxquelles le gouvernement libanais dédaigne de répondre..

Parmi ces questions que se pose le quotidien asSafir , le scandale de ce groupe de soldats militaires  qui ont décidé de fuir leur localité au moment où  la bataille s’est déclenchée et ont rejoint les rangs d’alNosra.. D’abord pourquoi cette unité avait une seule couleur communautaire? ET pourquoi l’armée libanaise n’a pas révélé  l'identité des déserteurs de l'armée ou bien s’attend-elle à ce que les groupes takfiris révèlent leur identité à travers un enregistrement vidéo ??

Ensuite, est-ce que  le commandement militaire a pris suffisamment de mesures pour protéger les militaires et empêcher l'effondrement de leurs positions durant les premières heures de la bataille , et pourquoi les soldats de l'armée sont restés de dix heures du matin jusqu'à quatre heures du soir, sans renfort pire, aucune mesure immédiate n’a été prise afin de les libérer de l’étau ou  au moins d'assurer un canal de retrait ??

Au niveau sécuritaire, comment se fait-il qu’un homme comme   Imad Jomaa , un des symbole des takfiris, puisse se déplacer  si aisément , pendant deux ans , à travers six points dans la région de Ersal sans être contrôlé ou arrêté ??

Et si les aveux de Jomaa selon lesquelles les  groupes takfiris  avaient  l'intention d'occuper la ceinture s'étendant de Ersal jusqu’à la  plage de Akkar, pourquoi ils ont décidé de se retirer soudainement ? Quelle partie régionale ou locale est intervenue pour imposer ce retrait ?  Quel est le rôle de certains organismes et personnalités politiques dans le règlement humiliant obtenu au détriment de l'armée?

Justement, concernant la médiation dans les négociations pour la libération des soldats libanais, pourquoi a-t-on permis à l’Association des oulémas musulmans,  connue pour son animosité envers  l'institution militaire à  diverses occasions, d’être le contact avec les  groupes terroristes ?

Enfin, pourquoi  garde-t-on ouvert le passage d’alHosn  face aux  groupes armés qui se déplacent de Ersal vers les territoires montagneuses et ce quotidiennement et sous les yeux des   points de contrôle de l'armée libanaise?

Autant de questions qui donnent l’impression que  cette affaire non seulement n’est plus entre les mains de l’armée libanaise mais son issue dépend plus de  facteurs régionaux la compliquant encore plus ...

En effet..


AlNosra et Daesh haussent le ton ..

Selon le quotidien libanais alAkhbar ,  les militaires libanais et les dignitaires de l’Assemblée ont passé une nuit  difficile à négocier hier:   le front alNosra a décidé de hausser le ton  dénonçant «  les  négociateurs de ne pas  respecter la réalisation des termes convenus».

Et dans le jargon takfiri, hausser le ton signifie recourir à la violence.

Selon les informations reçues par des sources proches des ravisseurs et des médiateurs, alNosra compte diffuser une video dans laquelle deux  soldats libanais exhorteront  l'Etat à répondre à leurs  demandes sinon un soldat sera exécuté toutes les 48 heures.

Si le gouvernement accepte leurs conditions, les exécutions cesseront.

 Toujours selon ces sources, «alNosra dispose d’informations selon lesquelles ce retard dans  les négociations de la part du gouvernement n’est pas un hasard, car il s’agit de préparer le Hezbollah à une bataille pour éradiquer alNosra de la région de  Qalamoun».

 L'escalade a atteint son apogée durant la nuit quand alNosra a chassé  les membres de l’Association des oulémas musulmans d’Ersal, «parce que l’Association  nous a trahis», a déclaré l’Emir d’alNosra  de Qalamoun,  Abu Malik Talli.

Dans ce contexte, des sources affirment  que «  le commandement d’alNosra a exprimé son ras-le-bol de la façon que traite avec lui le gouvernement libanais affirmant : assez, c'est assez. Nous avons remis à la  délégation des soldats. Ensuite, nous leur avons donné encore et encore, puis nous avons remis à Cheikh Moustafa plusieurs militaires sans échange. Tous les militaires que nous avons remis en liberté sont  un signe de bonne volonté de notre part et de bonnes intentions. Paradoxalement,  l'État libanais ne nous a rien offert».

Concernant, Daesh  des sources proches ont rapporté à alAkhbar  «que Daesh cherche à gagner du temps, afin d'apporter plus de renforts à Ersal. Et donc, il n'a  aucune  intention sérieuse de négocier».

Dans ce contexte, les ravisseurs takfiris ont exprimé qu’ils  n'ont pas confiance en l’Assemblée.  Ils ont par contre «entière confiance en Cheikh Salem Al-Rafii, qui s’est replié sur lui-même après sa blessure».



Pays du Golfe embarrassés..

Et pour cause..

Il faut revenir cinq mois avant la bataille d’Ersal quand cette dernière se préparait à une bataille sans merci contre le Hezbollah, alors que des centaines  d’hommes armés ne cessaient d’affluer dans la commune.

 Durant cette période,  l'armée libanaise n’est pas restée les bras croisés.

Selon le site d'informations Slabnews, l'armée a poursuivi des suspects, en a arrêté d’autres, mais surtout  elle a remarqué  les visites successives du fils de l'un des chefs des services de renseignements du Golfe, en moyenne une fois par mois, un  prince connu sous les initiales M. Ben B.

Ce dernier se rendait à Ersal pour se diriger vers ses montagnes, avec en sa possession une valise remplit de dollars, il se réunissait  avec les dirigeants des islamistes, puis se rendait de nouveau à Beyrouth via Ersal et quitter  de l’aéroport international de Beyrouth.


L’Armée libanaise a surveillé ce personnage pour l’arrêter  en Août à  d'un des barrages routiers aux entrées de Ersal, quand il a montré sa carte diplomatique de l'ambassade l’un des pays du Golfe, et des  valises pleines d'argent.

Le Prince M. Ben B. a été conduit dans une caserne de l'armée dans la région pour subir un interrogatoire,  les islamistes ont su que l’homme  qui détient  leur salaire mensuel est fait prisonnier par l'armée. A ce moment,  Imad Jomaa se dirige vers la caserne.

Arrivé à la caserne, Jomaa exige de rencontrer le commandant en chef de la caserne  qui l’accueille dans son bureau.. Durant cette réunion, Jomaa menace  l'armée libanaise d’incendier la caserne si elle refuse de relâcher le Prince M.B.b. Réaction du commandant de la caserne : il ordonne  son arrestation.

Ses « frères » islamistes ont alors décidé d’attaquer la caserne afin de libérer et Jomaa et le prince.. Sauf qu’ils ont été surpris de constater qu’ils ne se trouvaient pas dans la caserne. En effet, ils avaient été transférer 30 minutes avant le déclenchement de la bataille, vers le ministère de la Défense à Yarzeh.

Quelques jours aprés le déclenchement de la bataille, l’ex- président de la République a rendu visite  au commandant en chef des forces armées au ministère de la Défense et lui a demandé  de libérer le prince. Mais le général  Kahwagi a refusé catégoriquement. L'homme a retransmis la réponse à ceux qui lui avaient assigné une telle mission.

L'après-midi du même jour, l’ex-premier ministre Saad Hariri annonce le don d'un milliard de dollars. Pas moins de 48 heures Hariri apparait  cette fois à Beyrouth, au centre-ville où il rend visite à la tombe de son père, puis au Grand Sérail, puis dans sa demeure dans le centre de Beyrouth.

On imagine bien la surprise des Libanais de voir cet homme, dont  la sécurité est menacée revenir dans son pays après trois années d’absence , et ce en dépit de l'existence de menaces sur sa vie.

Hariri effectue une série de réunions publiques et non-publiques avec des responsables politiques, ce qui a provoqué une pression considérable sur la direction de l'armée pour libérer le Prince en question..