Au fur et à mesure que la révolution égyptienne s’affirme, la réelle position de l’armée suscite bien des doutes. de par son comportement avec les manifestants, elle est soupçonnée d’entretenir un double langage.
L'armée égyptienne est soupçonnée d'entretenir un double langage, déclarant être neutre face au soulèvement en cours, alors qu'elle œuvre en parallèle pour le réprimer, révèle le quotidien britannique The Guardian, citant des sources égyptiennes.
Selon plusieurs organisations des droits de l'homme égyptienne, l'armée procède à des arrestations arbitraires dans les rangs des manifestants et des protestataires, auxquels elle inflige un traitement particulièrement violent.
"Des centaines, voire des milliers de protestataires ont été arrêtés et battus par les soldats", affirme une de ces organisations, " l'Initiative égyptienne des droits personnel" (IEDP), assurant avoir en sa possession des documents et des milliers de témoignages vivants.
" les ex-détenus assurent avoir été accusés de suivre un agenda extérieur, et de travailler à la solde de Hamas et d'Israël (!!)", rapporte le porte-parole de cette organisation Houssam Bahjatt.
Ils ont été arrêtés alors qu'ils participaient aux manifestations, ou lorsqu'ils bravaient le couvre-feu ou défiaient l'armée.
Certains d'entre eux ont été arrêtés sous prétexte qu'ils ont été pris pour des étrangers. Parmi ceux-ci figurent des avocats et des militants des droits de l'homme.
L'un d'entre eux, Ashraf affirme avoir été arrêté alors qu'il s'apprêtait à porter assistance à un manifestant blessé lors des affrontements entre les protestataires et les partisans de Moubarak.
Il assure avoir été accusé de travailler à la solde de forces étrangères, et avoir été roué de coups avec les fusils des soldats de l'armée égyptienne, avant d'être séquestré dans une caserne de l'armée.
Toujours selon Ashraf, les soldats l'ont menacé de le violer avec le fusil.
Un autre militant des droits de l'homme, se confiant au bureau de Human Right Watch au Caire, et connu pour ses critiques acerbes contre Moubarak, a affirmé avoir été capturé sur un barrage de l'armée égyptienne, parce qu'il portait sur lui un autocollant qui appelait au changement.
Emmené au commissariat d’Abidine, il fut battu sans répit pendant une demi-heure et traité par les soldats d'espion.
Par ailleurs, des milliers de citoyens arrêtés un peu partout en Egypte sont portés disparus, selon l'IEDP, et la HRW.
" Quelques 119 civils sont recensés portés disparus après avoir été arrêtés par l'armée", signale HRW, estimant toutefois que de nombreuses disparitions n'ont pas été déclarées, car les détenus n'informent pas leurs parents, ni leurs avocats.
Depuis jeudi soir, une quinzaine d'officiers ont fait défection et ont rejoint les manifestants.
Quant à la direction de l’armée, elle avait émis quelques minutes avant le discours du président honni Hosni Moubarak, le communiqué numéro 1 dans lequel elle a assuré attendre "un ordre qui devrait satisfaire le peuple". Laissant croire que la démission était imminente.
Selon The Guardian, sa position reflète qu'elle est perturbée et ne contrôle plus la situation.
Mais de nombreux égyptiens craignent qu’elle n’œuvre en cati mini pour saborder la révolution par des moyens perfides .