24-11-2024 11:01 AM Jerusalem Timing

Les politiciens libanais: "Par la mendicité, nous protégeons le Liban"

Les politiciens libanais:

Le Liban frappera les portes de la Russie pour assurer des aides à l’armée libanaise.

Alors que les défis sécuritaires grandissent de plus en plus, la classe politique libanaise semble déterminée à ne rien faire pour équiper l’armée libanaise du budget de l’Etat. Les politiciens se contentent d’attendre les dons et les aides venus de l’extérieur.

Bien que le projet de loi du plan quinquennal pour l’armement de l’institution militaire ait été approuvé par le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati en 2013, ce projet n’a pas encore vu le jour. Il a toujours besoin d’être promulgué par la commission général du Parlement libanais. Dans tous les cas, ce projet porte sur des dépenses au profit de l’armée sans pour autant combler l’écart entre les capacités de l’armée et l’armée israélienne.

Il s’agit surtout de construire des bâtiments, des travaux de maintenance, d’un réseau de communications sophistiquées, de dépôts d’armes et de munitions, et d’équipements propres aux marines. Ce plan montre que les dépenses qui seront versées à l’armée visent à moderniser les équipements en sa possession pas plus.

Selon des sources citées par le journal al-Akhbar, les Etats-Unis, premier contributeur aux aides fournies à l’armée libanaise, refusent de livrer au Liban des systèmes de défense de qualité. Ils ont aussi fait pression sur leurs « alliés » au Liban pour empêcher la diversification des sources de financement d’armement libanais.

L’ambassadeur américain actuel au Liban David Hale a personnellement pris à charge en 2008 d’interdire la livraison d’un don militaire russe au Liban, selon les révélations des documents de Wikileaks. Par ailleurs,  Washington, qui ne veut pas assumer seul la responsabilité du soutien militaire à l’armée, a incité le Liban à adopter un projet de loi quinquennal, surtout que la majorité des équipements seront achetés par le Liban des dépôts américains. Ce plan n’a pas donc été promulgué.

Le don saoudien : obstacles majeurs

Le don du roi saoudien de trois milliards de dollars est à son tour difficile à être versé. Un problème technique empêche sa réalisation : L’armée libanaise ne possède pas d’armes françaises, et une grande partie du don sera réservée aux travaux de maintenance des équipements qui seront achetés.

D’autres obstacles entravent l’exploitation de ce don :

1- Les Etats-Unis ne sont pas satisfaits du fait que la France « cueillera » les profits de ce don.

2- L’Arabie Saoudite refuse toujours de signer un contrat avec les autorités françaises pour entamer l’exécution de l’ordre d’achat libanais. En effet, des sources libano-françaises assurent que Riyad n’a pas encore retiré ce dossier des tiroirs.

La porte de la mendicité a été ainsi close. Certaines personnalités libanaises indiquent que le royaume saoudien n’offrira point de don avant l’élection d’un président libanais. Face à cette réalité, et en l’absence de toute intention libanaise de payer un sou au profit d’une armée moderne, les politiciens n’avaient qu’à attendre une grâce nouvelle. Le roi saoudien est apparu à nouveau, chargeant Saad Hariri d’annoncer le nouveau don saoudien d’un milliard de dollars au compte de l’armée.

500 millions de dollars seront destinés à acheter des avions, qui combleront le besoin du Liban dans le domaine de la lutte antiterroriste. On avance le chiffre de 7 avions au maximum, dont le montant de chacun d’eux atteint les 15 millions de dollars. Ces avions sont utilisés dans la reconnaissance, et dans les assauts offensifs dans le cadre du soutien aux forces d’infanterie.

Il s’agit d’avions américains semblables à l’avion Cessna mais plus moderne et plus apte aux manœuvres. Ce don sera ensuite utilisé pour l’achat de chars et des véhicules de transport de troupes, de munitions et des équipements militaires. Des sources concernées assurent que cette partie du don sera rapidement réalisée, sans obstacles majeurs.

Demande d’aides russes

Alors que la classe politique insiste toujours à ne pas payer d’argent « libanais » pour équiper l’armée, elle a décidé de se tourner vers la Russie de nouveau pour demander de Moscou de lui fournir le don proposé en 2008. A cette époque, la Russie a ouvert ses dépôts et affiché son accord à livrer au Liban des avions MEG-29. Mais la partie libanaise a rejeté l’offre, à cause des pressions américaines.

La Russie a fait une autre proposition d’aides : 6 avions hélicoptères d’assaut sophistiqués, un bataillon de chars relativement moderne, des canons à plusieurs calibres, ainsi que des munitions et des équipements militaires.

Une offre encore rejetée par le Liban qui a fléchi devant les pressions américaines.

Tous les gouvernements libanais depuis 2008 n’ont rien fait pour accepter le don russe. Le Parlement libanais n’a pas encore signé l’accord de coopération militaire entre le Liban et la Russie. Malgré ceci, le commandement de l’armée frappera à la porte de Moscou prochainement pour évoquer la possibilité d’acquérir des aides, et de moderniser des dizaines de chars soviétiques anciens (comme des chars de type T-54) utilisés par l’armée.

La partie russe se dit toujours prête à aider le Liban. Selon des sources diplomatiques, « les Russes sont plus que jamais convaincus de la nécessité de renforcer les capacités de l’armée libanaise pour lutter contre le terrorisme dans la région ».


Traduit du site al-Akhbar