Israël bombarde la position de l’armée syrienne et les miliciens avancent sur deux fronts pour mettre la main sur le passage de Qouneitra, dans le Golan occupé,
De violentes batailles opposent toujours l'armée syrienne aux miliciens du front al-nosra et du front islamique depuis mercredi matin, aux alentours du passage frontalier de Qouneitra entre la Syrie et les territoires du Golan occupé simultanément avec une couverture directe de l'artillerie israélienne.
Les miliciens ont réussi à prendre le contrôle de la position de l'armée à ce le passage, alors que des affrontements d'envergure ont lieu sur les différents fronts de combats dans la région du centre de la province.
Le scénario de la bataille d'hier ne diffère pas beaucoup des batailles menées par les miliciens sur les positions de l'armée syrienne aux collines de Qouneitra et dans la province Ouest de Deraa, avec une coordination avec l'armée israélienne. mais l'intervention militaire israélienne était cette fois plus large.
Des sources militaires syriennes ont confirmé au journal libanais al-Akhbar que "l'artillerie isralienne a préparé le terrain aux miliciens en menant des frappes depuis mercredi matin. Elle a visé plus de 8 positions de l'armée à Majdoulia, la ville de Qouneitra, Khan Arnaba et aux alentours du passage à partir de ses positions dans les territoires occupés du Golan".
Selon ces sources, les miliciens ont mené une offensive d'envergure suite aux bombardements sionistes sur deux fronts: Le premier front à partir du village de Qahtaniya, au sud Est de Qouneitra, tombé aux mains des miliciens en mars dernier.
Et le deuxième front du côté Ouest du passage, en passant dans les territoires occupées et en coordination avec les forces de l'occupation.
D'autres sources militaires ont assuré que les positions de Tal Kroum, Tal Jaba à l'Est de Qouneitra ont été bombardés par les missiles téléguidés et les artielleries lourdes, afin de les isoler de la bataille.
Celles-ci ont toutefois démenti les informations israéliennes sur le bombardement de la position de la division 90 à Kom Mheiris sous prétexte qu'un officier de l'occupation a été blessé suite à la chute d'un obus de mortier dans les territoires occupés.
Ces mêmes sources ont indiqué que "le pilonnage de l'armée israélienne a précédé les bombardements de l'armée syrienne qui a riposté aux obus israéliens".
Par ailleurs, on dément que les miliciens aient pris le contrôle de la colline de Kroum et du village Rawadi. Les combats font toujours rage aux alentours de la ville de Qouneitra libérée (mais détruite) et au village de Majdoulya, où l'armée est entrée mardi.
Le journal al-Akhbar a rapporté que les bombardements israéliens ont fait 20 martyrs ou blessés dans les rangs de l'armée syrienne, qui a toutefois asséné de lourdes pertes dans les rangs des miliciens, surtout aux alentours de la colline de Jaba.
Des sources sécuritaires concernées par le front du Sud n'ont pas affiché de surprise face à l'implication israélienne directe dans le pilonnage de positions syriennes, et à l'acheminement d'aides logistiques et de munitions ainsi que les soins nécessaires aux miliciens.
Ces dernières ont assuré qu'Israël a remis "le passage aux miliciens dans le cadre de la guerre psychologique contre les forces syriennes présentes dans le Golan et d'un message politique sur la domination israélienne sur Qouneitra et l'Ouest de Deraa".
Et d'admettre l'ampleur de la domiantion israélienne dans cette région, surtout dans les trois mois derniers. "Les Israéliens se comportent avec sérieux au sujet du front du Golan et ont pu tisser un large réseau de communications avec les factions de miliciens dans la dernière période".
"Les Israéliens ont élargi leur contrôle électronique et technique sur une grande échelle à Qouneitra. Selon les données, de nombreux miliciens extrémistes du front al-nosra sont venus ces mois derniers à Deraa et Qouneitra de l'Est de la Syrie, après avoir fui Daesh. Ils sont de nationalités diverses. Ce qui pousse les Israéliens à lier les nouveaux miliciens à un réseau compliqué d'intérêts pour gérer le chaos en cours, à cause des tentatives d'al-nosra de dominer les autres factions locales", expliquent ces sources.
D'autres sources sécuritaires évoquent les accusations mutuelles entre les différentes factions de collaboration avec Israël, dont dernièrement une vidéo diffusée par al-nosra sur les aveux de Sharif Saffouri, commandant du bataillon "des deux mosquées", dans laquelle il admet avoir reçu un soutien financier, militaire et logistique des renseignements militaires israéliens.
Et de rappeler que les renseignements sionistes (Aman) sont en train de répéter l'expérience du département (504) qui a enrôlé les agents au Sud Liban. ces renseignements traitent avec mépris leurs agents parmi les factions armées dans le Golan, et ce, pour deux raisons:
1- Le grand nombre d'agents au profit d'Israël parmi les miliciens.
2- La préparation de listes "sécuritaires" de miliciens entrainés aux assassinats et aux actions précises pour opérer dans l'avenir sur tout le territoire syrien.
Version opposée de l'AFP
Toutefois la version des médias occidentaux est complètement différente, dans le but de ne pas montrer l'ampleur de la coordination entre Israël et les milices armées en Syrie. Selon l'agence France Presse mercredi, on prétend qu'Israël s'est contenté de fermer la zone autour de Qouneitra "après qu'un soldat et un civil ont été blessés par des tirs d'obus lors d'une attaque de rebelles syriens contre ledit passage".
Cité par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner a dit que "les forces de l'opposition -dont des membres du Front al-Nosra- ont attaqué les forces du régime côté syrien du passage de Qouneitra, et le passage est finalement aux mains des rebelles", comme si les Israéliens ne se sont point impliqués dans les combats.
D'ailleurs, ce lieutenant a admis que la présence des miliciens d'al-nosra "dans cette zone frontalière ne représente pas forcément une menace accrue (pour Israël)", signe sur la tranquillité israélienne face à l'action des rebelles en Syrie.
Casques bleus détenus
Quarante-trois Casques bleus de l'ONU sont détenus depuis plusieurs heures par un "groupe armé" sur le plateau du Golan et 81 autres sont bloqués dans deux localités de cette région, a indiqué ce jeudi l'ONU.
Les 43 soldats sont originaires de Fidji tandis que les autres appartiennent au contingent philippin, a précisé à l'AFP une source diplomatique.
En plus de la détention de 43 membres de l'UNDOF, 81 autres Casques bleus sont "empêchés de quitter leurs positions" près de deux autres localités du Golan.
L'UNDOF compte quelque 1.200 hommes de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas, Népal).
Source: al-Akhbar+AFP