Daesh estime que «cette étape est une escalade de la part de l’armée libanaise, qui a bombardé les montagnes", elle accuse le Hezbollah d’impliquer l’État libanais pour faire saboter les négociations"

L’annonce de l’exécution du premier soldat libanais  est intervenue avec le déclenchement des  affrontements entre les terroristes de Daesh et l'armée libanaise, rendant la situation à Ersal encore plus complexe et certes plus embarrassante pour l’Etat libanais qui semble impuissant à réagir convenablement ..

«Moi ... M. Sergent Ali ..de Akkar». Tels sont les  derniers mots que la mère de ce fils militaire enlevé par Daesh à Ersal a entendu avant sa décapitation.. Une décapitation qui a été diffusée sur les réseaux sociaux  et qui ne peut confirmer la mort du soldat libanais même si la ressemblance pour les membres de sa famille ne fait pas de doute entre la tête séparée du corps et le visage du jeune Sergent  Ali.

Dans la ville de Fneideq c’est la panique  et la colère, on est consterné par ce qui est advenu à ce soldat enlevé il y a 24 jours et on accuse l’état libanais de laxisme pire d’impuissance .

La famille d’Ali  confirme que le jeune homme qui apparaît sur la photo est son fils, alors que ses compagnons militaires et de sécurité ont  nié, demandant à la famille de «ne pas croire tout ce que les sites de réseaux sociaux publient comme images ».

Il est intéressant de noter que la direction de l'armée n'a émis aucune déclaration niant l’exécution du jeune sergent.

Malgré les informations contradictoires et cette discrétion de la part du commandement de l'armée, les  femmes pleurent le sergent Ali et les hommes sont  en rage. L’un des membres de la famille affirme que «personne ne comprend comment a-t-on pu tuer Ali ou les motifs derrière cet acte», soulignant que «les images ont été diffusées sur les mobiles de la plupart des habitants de la ville à travers le programme whatsapp de manière subite sans avoir eu le temps de s’assurer si c’était vrai ou faux».

Il a souligné que «la famille de Ali, avec tous les fils de Fneideq ne garderont pas les mains croisées sur ce qui s'est passé, car il est le résultat de la négligence de l'État libanais et de son incapacité à libérer  ses soldats, mais nous n'allons pas prendre des mesures avant de récolter des réponses satisfaisantes à toutes nos questions», ajoutant que « la famille ne fera le deuil  avant de recevoir le corps d'Ali et de le venger ».

Des jeunes en colère ont bloqué Jeudi soir l'autoroute de Tripoli-Halba, suite aux  rumeurs sur la décapitation du sergent Ali ..
Or, la situation semble se dégénérer de plus en plus avec la prise en otage d’un nouveau soldat Ahmad Ghiyeh suite à une attaque Jeudi soir contre un barrage de l’armée libanaise..

Les habitants de la région de Tekrit ont bloqué vendredi matin, l'autoroute de Joumeh, en solidarité avec l'armée libanaise et le soldat pris en otage.

Les mots prononcés à l'occasion ont refusé la politisation de l'affaire des militaires pris en otage. Ils se sont adressés aux terroristes les rappelant que Akkar était le premier village qui a accueilli les refugiés syriens.

Les manifestants ont affirmé leur soutien à l'institution militaire.

Sur un autre plan, les habitants de la localité de Machha se sont dirigés vers le Sérail de Halba et ont bloqué ses portes en signe de protestation, ils ont appelé l'Etat à fournir des efforts majeurs afin de libérer les militaires.

Les images de la décapitation du sergent libanais soulignent une  dure réalité à Ersal: la ville est toujours occupée par Daesh, qui est capable de cibler l'armée libanaise quand elle le veut.

Les affrontements ont repris de plus belle provoquant la chute de  martyrs et de blessés de l'armée, en plus du transfert de dizaines de blessés parmi les terroristes  vers les  hôpitaux de Ersal, selon des sources du Front alNosra et de Daesh.

Les affrontements se sont limités à des bombardements et des tirs de  roquettes à partir de points précis. Les mêmes sources ont affirmé que «le soldat disparu a été tué».

Selon des sources sécuritaires libanaises, «les terroristes ont attaqué une patrouille de l'armée libanaise, après avoir tenté de se faufiler dans la nuit précédente et de se rassembler autour du campement de l'armée à la périphérie de la ville Hamid».

 Les sources ont indiqué que «l'armée surveille les mouvements les terroristes du  Front alNosra depuis un moment à Ersal et aux alentours  et qu'un certain nombre d'entre eux est entré Ersal avec leurs armes, accusant la population de collaborer avec l'armée et le Hezbollah, et donc de l’exécuter».

Ce qui a poussé «des dizaines de familles à quitter la ville, pour assurer la sécurité de leurs enfants», selon un des fils de la ville d’Ersal.

Les sources ont parlé qu’ « un véhicule militaire de type Hummer appartenant à la huitième brigade de l'armée libanaise a été pris en embuscade dans la Vallée de alrawha par des hommes armés », soulignant que «les insurgés ont réussi à kidnapper cinq militaires qui étaient à l'intérieur, mais l’armée  les a poursuivi  provoquant des combats  avec des armes moyennes et lourdes ».

 Les sources ont indiqué  «que quatre ont été libérés alors qu’un soldat est resté entre les mains des terroristes».

Dans ce contexte, Daesh a publié un communiqué: «Après avoir accepté une prolongation du délai accordé à l'État libanais de 48 heures pour régler la question des détenus, nous avons été surpris par des chars et des roquettes  de l'armée, sur ordre du Hezbollah».

L'organisation a estimé dans sa déclaration que «cette étape est  une escalade de la part de l'armée libanaise, qui a bombardé les montagnes, elle accuse le Hezbollah d’impliquer l'État libanais pour faire saboter les négociations, et pousser Daesh à tuer les prisonniers».

Selon des sources proches de l’organisation, une vidéo sera diffusée dans les prochaines heures  montrant les soldats enlevés.