Des renseignements occidentaux et arabes évoquent une possible reprise de la bataille d’Aarsal
Le Premier ministre britannique David Cameroun a une nouvelle fois mis en garde contre l'arrivée de Daesh aux côtes libanaises, citant le Liban et la Jordanie. Certes ses propos ne sont pas de prévisions, mais des évaluations de renseignements de pays alliés. Les responsables sécuritaires libanais possèdent aussi des informations similaires, confirme le journaliste expert dans les affaires sécuritaires au quotidien al-Akhbar, Hassan Olleik.
L'objectif de Daesh est d'avoir une issue maritime: d'Aarsal au Akkar. Il y a deux ans, l'opposition syrienne avait essayé le même projet entre les deux régions du Qalamoun et de la province sud de Homs en Syrie.
En automne 2012, Aarsal était le passage principal d'armes et de miliciens aux provinces de Homs et de Damas. Une couverture politique arabo-occidentale, assurée par les forces du 14 mars, ont fait d'Aarsal une "réserve naturelle" de l'opposition syrienne armée. A cette époque, les miliciens ont mené des batailles dans le bassin de l'Oronte, habité par des Libanais dans les territoires syriens, afin d'ouvrir une route entre Qousseir et Akkar.
L'objectif est d'assurer une voie de ravitaillement: la mer - Tripoli- Akkar-Qousseir-Homs et la province de Damas.
Existe-t-il une décision saoudienne de garder les takfiris en tant qu'équilibre de force avec le Hezbollah?
Les propos de Cameroun, qui s'apparentent à un "document" de renseignements politique, croisent avec la nature géographique de cette ville de la Békaa de l'Est. Les miliciens tenteront de chercher des abris qui les aident à supporter le froid glacial de ladite région. Actuellement, ils sont face à deux choix: effectuer une grande percée au Qalamoun et prendre le contrôle de certains villages, ou se réfugier à Aarsal.
Sur le côté syrien, ils mènent des combats quotidiens sans aucune percée valable. Aarsal demeure l'issue unique à leur problème.
Des responsables sécuritaires, militaires et politiques libanais réalisent ces faits. Mais le pouvoir, en tant qu'entité unie, a renoncé à ses responsabilités, refusant également d'admettre qu'Aarsal est occupé. une partie des territoires libanais est soumies au pouvoir absolu de groupes terroristes aspirant à l'expansion. cette occupation, et l'enlèvement de 36 militaires n'ont pas poussé l'Etat a décréter l'état d'urgence. La diffusion des images de l'égorgement d'un militaire libanais n'a poussé aucun responsable à tenir une réunion exceptionnelle du gouvernement, ni du conseil suprême de la défense.
La classe politique se contente de déplorer l'absence de chars et d'avions de chasse aux mains de l'armée, ainsi que le manque de munitions et d'effectifs.
Qu'a fait le pouvoir pour combler les manques dont souffre l'armée? Rien.
Il a décidé d'enrôler 5000 soldats, mais ceci nécessite le financement nécessaire. De plus, l'ouverture de la porte de l'enrôlement dans l'armée simultanément aux forces de sécurité diminue le nombre des bénévoles à l'institution militaire.
Certains ministres pensent largement à ce qu'on pourrait faire en prévision de toute attaque contre Aarsal. Mais le gouvernement réuni ne fait rien. Personne au pouvoir n'a réfléchi aux moyens de pression contre les ravisseurs. Ils comptent seulement sur des initiatives qataries et turques. Ces responsables politiques savent-ils que l'armée est interdite de perquisitionner les maisons des Libanais qui l'ont combattue à Aarsal?
Les sources du camp politique du 8 mars assurent que Saad Hariri est sérieux dans son parti pris avec l'armée. Il a déjà échoué dans son expérience avec les milices armées en 2008 et compte vraiement sur l'armée contre Daesh et les salafistes.
Mais est-ce que l'Arabie Saoudite a pris la décision de laisser Daesh et les autres groupes terroristes en tant qu'équilibre de force avec le Hezbollah? Le don saoudien des 1 milliards de dollars qui n'a pas été versé pour l'instant ainsi que la disparition de Hariri à nouveau ne sont pas de signe positif.
Bref, on craint la répétition de la bataille d'Aarsal dans les semaines prochaines. Alors que le pouvoir politique ne semble pas au courant du feu qui s'approche. Ou peut-être le parrain saoudien veut que ce pouvoir observe le silence un peu devant ce feu!
Traduit du site al-akhbar